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Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
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4ème jour, film de clôture et palmarès au PIFFF 2022

 

Il est temps pour moi de tirer ma révérence pour cette édition du PIFFF 2022 avec le très étrange et quasi mutique Earwig de la française Lucile Hadzihalilovic, avant de boucler le festival avec le dernier long-métrage de l’espagnol Jaume Balaguero, Venus.

 

A l’année prochaine !

 

Roggy.

 

 

EARWIG - Royaume-Uni/Belgique/France – 2021 - Lucile Hadzihalilovic

En compétition et en présence de la réalisatrice

 

Pitch : Au cœur de l’Europe de la moitié du XXe siècle, Albert s’occupe de Mia, une jeune fille aux dents de glace. Si Albert s’aventure occasionnellement au pub du coin, Mia ne quitte jamais la demeure. Une voix au téléphone prend parfois de ses nouvelles.

 

Avec l’adaptation du roman éponyme de Brian Catling, Lucile Hadzihalilovic continue d’explorer les recoins de l’âme humaine et de ses perturbations après les étranges Innoncence et Evolution. Avec son nouveau projet Earwig, elle confine ses personnages dans un dénuement total, une maison terne et sans fioritures et une mise en scène très minimaliste. Ajoutez à cela une absence de dialogue pendant les 30 premières minutes du long-métrage et vous aurez la température de ce récit complètement opaque et abscons sur son déroulé.

Un film si bizarre qu’il n’ouvre jamais aucune porte et reste monocorde en permanence laissant le spectateur dans le désespoir et les itérations d’une action anémiée autour du changement d’appareillage dentaire ressemblant à un mors agrémenté de petites fioles sur les côtés de la petite Mia (Romane Hemelaers) par son chaperon de circonstance Albert (Paul Hilton). C’est à peu près la seule activité de la journée hormis les repas et passer la nuit à dormir. Bref, pas grand-chose à signaler à l’exception d’un incident provoqué par Albert dans un bar qui défigure une femme, Celeste (Romola Garai), avec un tesson de bouteille avec comme conséquence un passage à l’hôpital générant les avances d’un certain Laurence (Alex Lawther). Le moment où les destins se croisent sans pour autant développer une quelconque intrigue.

Le point positif de l’entreprise se trouve dans le travail sur le son avec les claquements des dents de verre de Mia, ses déglutitions, les bruits de l’horloge, du parquet craquant dans cet univers sombre et austère où une sonnerie de téléphone vient déranger un silence plombant, avec au bout du fil un inconnu qui demande des nouvelles de la petite fille afin de savoir si elle est prête à s’ouvrir au monde. Pour le reste, difficile de comprendre les tenants et les aboutissants du film au milieu d’une photographie morne et trop sombre à l’image de ces passages en train emmenant les protagonistes et le script dans un brouillard de purée de pois sur une durée de presque deux longues heures.

Dommage donc que la réalisatrice-scénariste ait choisi ce langage cinématographique que n’aurait pas renié un Godard, ce parti pris de laisser à l’extérieur le spectateur à l’instar des personnages engoncés dans cette histoire presque muette à l’atmosphère de post-apo qui pourrait se situer dans les quartiers désaffectés d’une cité industrielle du nord de la France. Bref, Earwig est un drôle d’individu difficilement classable refusant toute empathie même pour votre serviteur armé pourtant pour d’autres spectacles bien moins jojos. Là quand même, rester dans la salle est un véritable sacerdoce.

 

2,5/6

 

 

VENUS – Espagne – 2022 - Jaume Balagueró

Film de clôture

 

Pitch : “Danseuse exotique“ dans un club, Lucia vole ses mafieux de patron et file se planquer chez sa sœur, dans une barre d’immeuble avec son lot de secrets. L’étau se resserre, les gangsters rôdent et une éclipse risque de compliquer encore plus la situation.

 

Le PIFFF ne se concluait pas avec un inconnu, mais sous les auspices maléfiques de l’espagnol Jaume Balagueró (REC, Darkness) déjà passer par Paris pour être membre du premier jury du festival ou pour présenter son très bon Malveillance. Ses derniers essais n’étant pas à la hauteur de son talent, on attendait son dernier long-métrage avec une sorte d’appréhension. Et à la vision de Venus, on reste mitigé par cette histoire de malédiction lovecraftienne, de sorcières et de drogué dérobé. C’est son ami Álex de la Iglesia (Le Jour de la Bête) qui l’invita à retrouver le genre horrifique à l’occasion de la nouvelle collection de films d’horreur The Fear Collection lancée par le sieur Alex lui-même avec Veneciafrenia.

Dans une interview, Balaguero dit s’être inspiré des écrits de H.P. Lovecraft et en particulier de La Maison de la Sorcière pour son retour dans le fantastique avec une intrigue débutant par le vol d’un sac de cachetons qui font rire à une bande de gangsters un peu caricaturaux. L’autrice de ce méfait n’est autre que Lucia (Esther Espósito, la série Elite) danseuse dans la boîte de nuit où elle se déhanche pour les clients avinés. Blessée et apeurée, elle se réfugie chez sa sœur Rocio (Ángela Cremonte) et sa fille Alba. Sur place, elle est témoin de phénomènes étranges et subit des cauchemars nocturnes récurrents dans un appartement qui ressemble de plus en plus à l’antichambre de l’Enfer tandis que la mafia locale la recherche activement.

Sur cette base quelque peu classique, le réalisateur construit un film aux ambitions mesurées (l’action se déroule rapidement dans un seul lieu) mais avec toujours une certaine maestria de mise en scène qu’on lui connaît, même si au final Venus ne décolle jamais vraiment, la faute à une histoire dont l’issue finale se fait jour assez rapidement au milieu de cet aéropage de femmes à la fois victimes, conspiratrices et bagarreuses. On saluera par ailleurs la prestation de l’ensemble du casting et en particulier de la magnifique Esther Espósito dans son rôle de femme forte contrainte de batailler contre ses anciens employeurs et une menace invisible mais bien plus terrible pendant que se prépare une éclipse solaire pas vraiment prévue et propice à un sabbat sanglant.

Venus est donc plutôt agréable à suivre et possède les atours qu’on attendait, bien qu’on reste un peu sur notre faim comme si Balaguero ne parvenait pas à lier l’ensemble des éléments déployés, avant d’aboutir à une dernière partie plongeant les deux pieds dans le fantastique et la mythologie lovecraftienne par le biais des ensorceleuses du coin et une petite fille en guise d’antenne-récepteur du mal. Dommage que votre serviteur n’ait pu participer jusqu’au bout à ce black sabbat saignant et brutal à cause de transports en commun récalcitrants, me poussant à lancer une anathème sur la SNCF avec sacrifices sur les rails et feu de joie dans les wagons bondés. Malheureusement un cauchemar éveillé après plusieurs jours de festival.

 

3,5/6

 

Palmarès PIFFF 2022 :

 

Œil d’Or Long-Métrage International

LA MONTAGNE de Thomas Salvador

 

Prix des Lecteurs Mad Movies Long-Métrage International

EARWIG de Lucile Hadzihalilovic

 

Prix Ciné+Frisson Long-Métrage

LA MONTAGNE de Thomas Salvador

 

Œil d’Or Court-Métrage International

GNOMES de Ruwan Heggelman

 

Œil d’Or Court-Métrage Français

COLONIE de Romain Daudet-Jahan

 

Prix du Jury Court-Métrage Français

LES RACINES SAUVAGES de Nicolas Millot

 

Prix Ciné+Frisson Court-Métrage

COLONIE de Romain Daudet-Jahan

 

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