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Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
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Festival du film coréen de Paris 2014

C'est la 1ère fois que je me rends à cette manifestation qui en est à sa 9e édition. Des courts-métrages et 25 longs-métrages qui représentent un panel de la production coréenne du moment. En plus cette année, une rétrospective du cinéma d'horreur coréen a été programmée dans une section "classique". Ambiance ensoleillée et ludique au cinéma le Publicis à Paris, en présence (comme toujours) du fameux « Plastic man »...


A BLOODTHIRSTY KILLER


GENRE : Chat perché

REALISATEUR : LEE Yong-min

ANNEE : 1965

PAYS : Corée-du-Sud

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Kum-bong...


RESUME : Dans une galerie d'art, Lee Shi-mok est choqué de trouver un portrait de son ex-femme, Ae-ja, qu'il n'a pas vue depuis 10 ans. L'homme qui a peint ce portrait lui confie le tableau, mais celui-ci va très vite perturber la vie de la famille de Lee Shi-mok, semblant être la source d'événements étranges...


MON HUMBLE AVIS

En voilà une histoire abracadabrantesque comme aurait dit le Président Jacquo. Une vengeance faite par le chat de sa maîtresse assassinée ! Dit comme ça, cela peut paraître simple, mais le film est tellement touffue qu'on a bien du mal à comprendre tout le scénario qui navigue entre surréalisme et onirisme.

Le film commence somme toute de manière assez classique lorsque Lee Shi-mok trouve le portrait de sa femme. C'est à partir de ce moment que les événements étranges s'enchaînent lorsqu'il rentre chez lui. Des rebondissements qui par instants n'ont ni queue ni tête (notamment dans les réactions du père lorsque ses enfants disparaissent) et où les chats ont un rôle important à jouer.

A bloodthirsty killer est donc un mélange de plusieurs genres. On reconnaît une allusion au Portrait de Dorian Gray, aux films de fantômes asiatiques avec l'apparition d'une revenante toute de blanc vêtue. Des séquences qui varient entre le comique (la scène où le docteur examine le cadavre du fantôme) et l'horreur pure (une énucléation) tandis que les personnages se transforment progressivement en espèce de chats-vampires (ils n'apparaissent pas dans les miroirs et boivent le sang des humains). Ils sont possédés à l'image d'un démon mais sont en fait des chats en l'intérieur de corps humains. Ils se lèchent comme la grand-mère avec ses petits-enfants.

Tourné en 1965, les effets visuels sont assez rudimentaires (on voit le crochet qui retient le personnage accroché au plafond). Des surimpressions de photographies quand la mamie mue en chat, en champs contre-champs pour finir en véritable matou (ou poupée) langé tel un enfant (voir la photo de l'affiche). Des situations qui nous renvoient au magnifique La féline de Jacques Tourneur, proches dans l'esthétique et les effets spéciaux.

Même si A bloodthirsty killer manque un peu de réalisme et part un peu dans tous les sens, il reste attachant dans son contenu, entre fantômes voleurs et d'enfants, femmes-chats vampires.


NOTE : 3+ / 6

 

A PUBLIC CEMETERY OF WOL-HA


GENRE : Au clair de lune

REALISATEUR : GWON Cheol-hwi

ANNEE : 1967

PAYS : Corée-du-Sud

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Gang Mi-ae, Do Kum-bong...


RESUME : Une gisaeng (geisha coréenne) nommée Myung-sun se marie avec un homme issu d'une famille aisée, laquelle ne voit pas la jeune femme et son trouble passé d'un bon œil. Lorsque Myung-sun meurt tragiquement, son fantôme apparaît pour venir tourmenter ceux qui l'ont malmenée de son vivant...


MON HUMBLE AVIS

Le film commence comme un épisode des Contes de la crypte où s’entrouvrent des entrailles d'un cimetière une tombe. A l'image d'un film de Dracula, une jeune femme toute en blanc en émane sous le clair de lune (wol-ha). Cette filiation à la série est d'autant plus proche que le film est aussi affublé d'un conteur.

Pourtant, si le début laisse augurer un film d'épouvante classique, il se transforme vite en drame intimiste dans la maison où les alliances et les traîtrises se font et se défont. Le film est un mélodrame sociétal qui fait intervenir la politique (deux personnages sont arrêtés pour avoir manifesté). Ce qui nous vaut un retour en arrière pour comprendre le sort de Myung-sun jusqu'à son destin funèbre. Le réalisateur fait intervenir l'épouvante par le biais d'apparitions évanescentes de la défunte revenue des enfers, ainsi que par des manifestations dans la maison.

A public cemetery of wol-ha est un huis-clos où les portes claques, avec manipulation des concubines et du médecin qui tente de tuer la progéniture du père de famille pour toucher l'héritage. Des péripéties où le fantastique est finalement peu utilisé pour privilégier les rapports entre les personnages. Il faudra attendre la fin du film pour l'irrationnel reprenne le pas sur le drame et que Myung-sun retourne dans sa tombe, une fois son destin accompli.


NOTE : 4 / 6

 

 

 

THE TERROR LIVE


GENRE : Télé-réalité

REALISATEUR : KIM Byung-woo

ANNEE : 2013

PAYS : Corée-du-Sud

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Duek-mun Choi, Jin-ho Choi, Jung-woo Ha, Do Kum-bong...


RESUME : Ancien présentateur de télévision vedette, Yoon Young-Hwa est devenu animateur radio après un malencontreux incident. Recevant un jour l’appel d’un homme qui menace de faire sauter un pont et met rapidement sa menace à exécution, Yoon comprend que s’offre à lui l’opportunité de relancer sa carrière, en retransmettant l’interview en direct. Yoon croit mener le jeu, jusqu’au moment où son interlocuteur l’informe que l’oreillette qu’il porte est piégée…


MON HUMBLE AVIS

Le film est essentiellement un huis-clos se passant dans un studio de radio. Il y a quelques films qui ont déjà traité de ce sujet comme le très réussi Pontypool avec son invasion de zombies par procuration, le mauvais Radio silence, film austro-allemand avec un tueur en série, et enfin la suite de Rampage où le tueur utilise une station de télévision pour diffuser son discours au monde entier.

Ici, la menace est un homme qui annonce à l'antenne qu'il va tout sauter si le Président coréen ne lui fait pas des excuses pour les ouvriers morts sur un chantier. Le réalisateur filme The terror live comme un thriller d'action en multipliant les angles de caméra (quelquefois, il a un peu la bougeotte) et en dynamisant son récit pourtant reclus à presque un seul lieu. Une tension qui prend le spectateur à la gorge dès le départ et qui maintiendra sa pression durant 2 heures.

The terror live est un film éminemment politique. Un brûlot contestataire qui tape sur tout ce qui bouge et en premier lieu sur le monde médiatique très prégnant en Corée-du-Sud. Le film dénonce ainsi des médias complices et corrompus à l'instar des politiques et des puissants qui en prennent aussi pour leur grade.

Alors qu'un pont a déjà explosé, le présentateur de radio se fout carrément du sort des gens. Ce qui l'intéresse (comme ses supérieurs) est de faire de l'audience. Il va profiter de l'événement pour essayer de réintégrer la présentation du journal télévisé en dialoguant avec le terrorisme (on pense à ce moment-là à Phone game) Le réalisateur va ainsi se servir de l'image, omniprésente dans le studio (des caméras sont installées), pour montrer la superficialité des médias télé, toujours à la recherche d'images chocs et de sensationnalisme. De la même manière, l'attaque contre le pouvoir coréen est virulente, incapable de gérer un attentat et une situation de crise, et préférant se terrer dans les sous-sols de l'Assemblée. Un haut-fonctionnaire chargé de représenter le Président en fera les frais d'une façon assez originale et sanglante.

The terror live est un film assez nihiliste, à la fois thriller d'action très efficace et brûlot contestataire d'une société gangrénée par la société du spectacle et la corruption. Au travers de son film, Kim Byung-woo nous dit que seul le terrorisme est la réponse du peuple pour qu'il puisse se faire entendre. Un discours manichéen et naïf, moteur d'un film qui va à 200 à l'heure. Pêchu, bien réalisé, The terror live tient en haleine en permanence, le réalisateur multipliant les péripéties (un peu trop ?) jusqu'à un climax assez prévisible et renversant.


NOTE : 5- / 6


 

 

ROARING CURRENTS


GENRE : Bataille navale

REALISATEUR : KIM Han-min

ANNEE : 2014

PAYS : Corée-du-Sud

BUDGET : 9 500 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Min-sik Choi, Seung-Ryong Ryoo, Ryu Seung-Ryong...


RESUME : A la fin du 16ème siècle, le Royaume de Joseon est sous la menace d’une invasion japonaise. La dynastie s’en remet à l’Amiral Yi, commandant de la flotte royale, qui n’a plus à sa disposition qu’une douzaine de navires pour défendre le royaume contre une flotte japonaise qui en compte plus de 300. La bataille de Myeong-Ryang se prépare.


MON HUMBLE AVIS

Roaring Currents est la grosse machine du cinéma coréen de cette année. Le réalisateur avait déjà remporté un franc succès avec son très bon War of the arrows. Mais là, il a tout pulvérisé sur son passage avec plus de 17 millions d'entrées au pays du matin calme ! Un succès qui vaut surtout pour la figure mythique de l'Amiral Yi (il a sa statue à Séoul) défendant son pays contre l'envahisseur japonais.

Pour le reste, le film est un blockbuster chargé d'ériger la fibre patriotique en étendard de chaque coréen (d'ailleurs la salle à moitié coréenne a chaudement applaudi à la fin). Tous les ingrédients été réunis pour l'occasion, une musique à la fois martiale et abusant des violons lors d'envolées lyriques pendant les combats. A cela, il faut ajouter la présence de la star coréen Min-sik Choi (Old boy, J'ai rencontré le diable) dans le rôle de l'Amiral Yi avec l'ambition de glorifier ce personnage historique. Car défendre un détroit avec 12 bateaux face à plus de 300 avec succès, cela représente de l’héroïsme inconscient et glorieux.

A la vision du film, il s'avère qu'il est construit sur la base de deux succès mondiaux. Évidemment, on pense au 300 de Zack Snyder, chiffre emblématique d'une escouade de valeureux spartiates prêts à donner leur vie contre des milliers d'assaillants. Même esprit de sacrifice et d'élan nationaliste pour bouter l'ennemi hors de ses terres. Si, dans sa 1ère heure, Roaring Currents est avare en combats, et sert à présenter les valeurs guerrières et philosophiques de Yi, la 2e heure est une bataille navale continue mettant aux prises les deux flottes. Un déferlement d'obus et de chocs de navires (tiens, encore 300 avec sa suite) qui n'est pas sans rappeler la série Pirates des Caraïbes avec la scène du tourbillon. Ici, le détroit perturbé par les marées et les tourbillons est le point névralgique du récit, maîtrisé et défendu par l'armée coréenne.

Il faut reconnaître que le métrage est bien mis en scène, notamment les batailles navales ou les corps à corps violents et très sanglants, mettant en exergue de manière iconique le personnage de Yi qui tue le général japonais tel un chevalier terrassant un dragon mythologique. Un symbolisme assez lourdaud qu'on retrouve dans une scène de sacrifice sur un bateau kamikaze rempli de poudre, jouant sur un pathos assez ridicule. Roaring Currents est donc un film de propagande, certes bien fait (les batailles titanesques sont excellentes), mais qui se laisse emporter par un élan patriotique et bourrin que n'aurait pas renié un Michael Bay avec Pearl Harbor.


NOTE : 3+ / 6


INTRUDERS


GENRE : Peur sur la neige

REALISATEUR : NOH Young-seok

ANNEE : 2013

PAYS : Corée-du-Sud

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Jeon Seok-ho, Oh Tae-Kyeong, Choi Moo-seong...


RESUME : Sang-jin doit absolument terminer son scénario. Il a besoin de calme, et pour ce faire va s’installer en plein hiver dans le chalet de son producteur, à la montagne, dans un coin tranquille et isolé. Mais il n’est pas si seul que cela. Dans le coin rôde un type tout juste sorti de prison qu’il a croisé en chemin, et deux braconniers de la région. Sang-jin a de plus en plus de mal à écrire à mesure que d’étranges événements se produisent et qu’un danger invisible grandit.


MON HUMBLE AVIS

On a déjà vu au cinéma la figure de l'écrivain qui se met au vert dans une maison abandonnée pour écrire. On pourrait évoquer Fenêtre secrète, l'adaptation d'un livre de Stephen King avec Johnny Depp ou encore Misery du même auteur (d'ailleurs cité par le héros dans le film).

Au risque de me répéter (mais ce n'est pas grave), il faut encore saluer la capacité du cinéma coréen à passer d'un genre à l'autre sans perdre en qualité. Intruders commence ainsi comme une comédie et progressivement vire au thriller paranoïaque et même politique. Perdu au milieu d'une nature sauvage et enneigée, Sang-jin a bien du mal à trouver l'inspiration, d'autant plus qu'il est dérangé par des gamins en villégiature et qu'il croise des chasseurs, ou plutôt des rednecks du coin, à tel qu'on pourrait se croire par instants dans Delivrance.

Le réalisateur, dont c'est juste le deuxième film, instille à son film un climat à la fois beau et glacial grâce à une photographie magnifique, sans jamais perdre de vue ses enjeux et un humour de circonstance très plaisant. Une fois dans le chalet, le film se transforme en home-invasion et le jeu de massacre peut commencer entre faux-semblants et disparitions inexpliquées. Le métrage est quasiment un huis-clos où la maison devient l'antre des angoisses et des suspicions. A cela, il faut y ajouter un contexte politique tendu car régulièrement la télévision rappelle le danger nucléaire que la Corée-du-Nord fait peser à la frontière toute proche. Le film a en ce sens une résonance politique particulière, qui prendra corps à la fin du métrage par un retournement de situation inattendu.

Au final, Intruders est un petit thriller où la peur peut jaillir d'un seul regard, bénéficiant d'extérieurs d'une beauté maculée et d'un humour qui s'inscrit parfaitement dans l'histoire. Une sorte de Fargo coréen avec, au passage, une touche sociale (les dialogues s'amusent des différences entre les coréens des campagnes et des villes) au milieu de préoccupations géopolitiques. Encore un cinéma intelligent et de qualité.


NOTE : 4 / 6

 

SORUM (GOOSEFLESH)


GENRE : Fantôme du passé

REALISATEUR : YOON Jong-chan

ANNEE : 2001

PAYS : Corée-du-Sud

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Kim Myung-min, Jang Jin-young...


RESUME : Yong-hyun, chauffeur de taxi, emménage dans un appartement décrépit. Il fait la rencontre de ses nouveaux voisins, qui semblent vivre dans la peur et le désespoir. Des phénomènes singuliers se produisent dans cet immeuble qui semble cacher bien des secrets...


MON HUMBLE AVIS

Sorum (chair de poule) ne porte pas si bien son nom que ça, car ce n'est pas le spectateur qui risque de voir ses poils se hérisser sur le corps. Pourtant, le film a obtenu des Prix et a reçu de bonnes critiques.

Le problème du film est qu'il est très long à se mettre en place. Yong-hyun rencontre ses voisins, un écrivain qui passe son temps dans son appartement, et une jeune vendeuse, avec laquelle il va commencer une histoire d'amour. Ils lui apprendront qu'une femme et son enfant ont été tués dans la chambre 504. Si l'histoire se rapproche de Shining de Kubrick, la ressemblance s'arrête là. Il ne se passe pas grand-chose pendant tout le film qui s'apparente plus à un drame, voire à un film d'amour.

Le réalisateur a du mal à faire exister le fantastique dans un immeuble où les seuls éléments bizarres se résumeront à des lumières qui vacillent et à des bruits de livres qui se tournent, au milieu de couloirs sales et abandonnés. C'est peu et ces sensations ne sont pas suffisantes pour nous faire croire à l'histoire. Le réalisateur aborde trop superficiellement les événements, donnant à ce Sorum des allures de film d'auteur qui nuisent à l'intérêt de son sujet.

Dommage, car l'histoire, même déjà vue et exploitée dans beaucoup de productions asiatiques, aurait pu être mieux développée. Le film a un côté poseur fait de longues scènes en plan séquence qui desservent son rythme. En refusant de choisir entre les styles, Sorum ennuie plus qu'il surprend ou fait peur, même lorsque les situations dramatiques deviennent plus violentes.


NOTE : 2 / 6


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