Ma pin-up du mois

L'as de pique
L'as de pique
PIFFF 2023
PIFFF 2023
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque

Ma Blogothèque cinéphilique

Suivre le site
Suivre le site

2e Jour au PIFFF

 

Deuxième jour au PIFFF avec juste deux films (boulot, boulot...), The Endless de Justin Benson et Aaron Moorhead, un délire fantastique très réussi à l'instar de leur long-métrage précédent, et un manga japonais passé au live Ajin : Demi-Human de Katsuyuki Motohiro, beaucoup moins satisfaisant sur la durée. L'envie d'avoir envie quoi...

 

THE ENDLESS – Fantastique – USA – 2017 – Justin Benson et Aaron Moorhead

 

En compétition

 

Pitch : Deux frères retournent dans la secte qu’ils ont quittée dix ans auparavant après avoir reçu une mystérieuse lettre rédigée par l’un des membres de leur ancienne « famille ». Très vite, des événements inexpliqués vont remettre en cause leurs croyances…

 

Les deux complices Justin Benson et Aaron Moorhead, qui avaient remporté le prix du public au PIFFF en 2012 avec Spring, sont à nouveau en compétition avec cette histoire de retour dans une secte quittée avec pertes et fracas dix ans plus tôt. Dans ce long-métrage, ils en sont aussi les personnages principaux comme une mis en abîme se ressentant tout au long de The Endless.

Les sympathiques réalisateurs/acteurs possèdent toujours la même verve pour défendre leur film, ce qui se ressent aussi à l'écran dans un scénario relativement simple au départ en suivant ces deux frères un peu paumés et sans travail depuis la sortie de la secte dont ils étaient membres. Une ré-adaptation à la société presque impossible conduisant Aaron à avoir des envies de come-back histoire d'aller mieux. Si son frère Justin accepte, c'est aussi car il pense que ce retour d'une journée pourrait lui faire du bien, surtout après avoir reçu une cassette lui indiquant que les anciens membres se seraient suicidés.

Sur ce pitch très sobre, les deux réalisateurs construisent une relation assez drôle et émouvante autour du traumatisme liée à leur passé entre refoulement et médiatisation. A l'image du début du film, l'arrivée au milieu des anciens se passe dan la bonne humeur et même humour notamment avec des personnages haut en couleurs et un peu timbrés. Progressivement, le film bascule dans le fantastique avec la séquence du tir à la corde avec une entité qu'on ne voit pas mais dont on ressent la présence au quotidien. Sans le savoir, cette scène scelle le sort deux frères et instille une dose de malaise qui n'aura de cesse de se matérialiser. La découverte d'une réalité alternative nous renvoyant à une atmosphère de Quatrième dimension se fait alors avec jubilation grâce à la rencontre avec d'autres personnages semblant être coincés dans une autre dimension.

La qualité du film est de ne pas trop en dévoiler, juste ce qu'il faut pour que le spectateur imagine et appréhende ce concept très étrange imprégnant toute la communauté. S'il y a un reproche à signaler, c'est que certains faits sont un peu redondants et créent une sorte de ventre mou au milieu du film. Seul bémol d'un long-métrage tenu sur la longueur grâce à un casting très complémentaires (Justin Benson et Aaron Moorhead sont étonnants en acteurs) où on reconnaît Callie Hernandez (le remake du Projet Blair witch). Il en est de même pour les effets visuels réussis (même si la photographie est un peu terne) et ce, malgré un budget certainement limité. Des effets au service d'un script se faisant plus complexe qu'il n'y paraît

En effet, l'histoire se tord et se contorsionne autour de cette communauté prisonnière du temps et de l'espace, jusqu'au point culminant de faire un lien avec Résolution, leur premier film. Une idée originale et intéressante particulièrement bien amenée donnant un nouveau souffle au film sur la fin. A l'image de cette séquence, The Endless est bourré de références où chaque tiroir ouvre sur une nouvelle interrogation et relance le débat. De film de secte classique, on passe alors au thriller fantastique avec facilité et toujours cet humour jamais lourd. Et on pense à Don Coscarelli et son John dies at the end. Une accointance montrant bien que les deux compères sont à suivre tant la route tracée nous semble définitivement familière.

 

4/6

 

AJIN : DEMI-HUMAN – Manga – Japon – 2017 – Katsuyuki Motohiro

En compétition

 

Pitch : À la suite d’un accident, Kei Nagai, un lycéen lambda, découvre qu’il est un Ajin, un être immortel. Traqué par le gouvernement qui le considère comme un démon, il prend la fuite avec l’aide d’un insoumis…

 

L'adaptation d'un manga live est toujours à double tranchant et s'avère rarement réussie. La preuve encore avec Ajin : Demi-Human qui, après avoir été décliné en une dizaine de bouquins, des anime et même une série, arrive sur les écrans avec la sensation d'un concept un peu trop usé. Certes, le début du film et la découverte des personnages n'est pas désagréable. Très rapidement, on comprend que les « Ajin » sont considérés comme des mutants, des non-hommes car ils ressuscitent dès qu'ils meurent.

Si cette révélation est un choc dans la société, elle engendre surtout de la part du Gouvernement de la méfiance et une série de tests scientifiques et médicaux particulièrement horribles sur ces êtres transformés en cobayes. En effet, amputés, leurs membres se reforment et même morts, le retour à la vie est presque instantané. C'est le point de départ du film où Nagai, prisonnier sur la table d'opération, est secouru par Tokasi un autre Ajin pour le libérer de sa condition. Le problème est que Nagai n'est pas un méchant gamin malgré ses compétences physiques à l'inverse de Tokasi la nemesis de service. Il faut dire que tous les personnages sont excessivement caricaturaux et manquent de profondeur.

Calibré pour l'international, Ajin : Demi-Human est un déluge d'action et d'effets visuels digne d'un blockbuster américain. Avec leur qualité d'êtres immortels, difficile pour les autorités de les arrêter et ils usent des centaines de policiers face à cette menace d'un nouveau genre. Katsuyuki Motohiro n'y va pas de main morte sur les effets spéciaux et multiplie les combats avec armes à feu ou à mains nues lors de séquences trop rapides pour être visibles. Pire, les Ajin ont la possibilité de générer une sorte d'avatar fantomatique issu de leur corps se matérialisant quand bon leur semble. Ces « fantômes » personnels sont aussi là pour se battre les uns contre les autres avec leur allure informe et ne passant pas le cap du live. Un calvaire visuel qui plus est surdécoupé.

Au son d'une musique pêchue toute aussi inodore, le film amoncelle les batailles rangées dans un scénario répétitif sans enjeux majeurs. Certes, on pourrait voir une dénonciation des marginaux et des minorités, un peu comme le sort des mutants dans la série des X-Men, mais ce serait peut-être trop en demander à un produit juste fait pour le divertissement à coups de CGI pas toujours réussis et d'une mise en scène voulant donner un côté cool à l'entreprise. Au final, Ajin : Demi-Human ennuie sur la longueur malgré quelques séquences satisfaisantes et fun mais qui ne laisseront pas un souvenir impérissable.

 

3/6

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Alice In Oliver (samedi, 09 décembre 2017 17:22)

    J'opte pour le premier film, donc Endless et cette histoire sectaire qui dérive, visiblement, vers le fantastique. Je demande à voir...

  • #2

    Roggy (samedi, 09 décembre 2017 17:29)

    Si tu as aimé "Sping", tu ne seras pas déçu. Ce film est différent dans son concept mais mérite tout autant d'être vu.