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8e Jour à l'Etrange Festival

Avant dernière journée à l’Etrange festival avec encore une fois une journée asiatique (et un repas similaire entre les deux pour rester dans l’ambiance), avec tout d’abord la comédie fantastique Hong-kongaise de Johnnie To et Wai Ka-fai, My Left Eye Sees Ghosts (2002), et le voyage temporel complètement halluciné Escape From the 21st Century (2024) du chinois Yang Li

 

 

MY LEFT EYE SEES GHOSTS – Hong-Kong – 2002 – Johnnie To et Wai Ka-fai

Pépites de l'Etrange

 

Pitch : Après la mort de son mari qui la laisse riche héritière d’une entreprise, une jeune femme survit à un accident de voiture. Mais désormais son œil gauche voit les fantômes, dont celui d’un ancien camarade de classe.

 

On connaît surtout Johnny To pour ses films d’action avec des flics souvent corrompus (The Mission, Election) et beaucoup moins en Occident pour ses drames et comédies. En réalité et comme évoqué pendant la présentation de la séance, la carrière de Johnny To lui rapportait de l’argent essentiellement pour ses longs-métrages versant dans l’humour plus que pour ses polars hard-boiled à l’instar du somptueux PTU sorti quelques mois avant My Left Eye Sees Ghosts et qui ramena 10 fois moins d’argent que ce dernier. Et pourtant, artistiquement parlant c’est assez incroyable tant cette comédie est largement en-deçà de son travail habituel pour lequel il est reconnu internationalement.

Si le film commence de manière plutôt enjouée lors des funérailles d’un homme où les invités ne saluent pas la bonne personne en l’occurrence la veuve May Ho (Sammy Cheng, grande star de la musique et du cinéma de l’époque), la suite s’avère difficile à supporter tant le film joue la carte de la comédie un peu facile et un jeu d’acteurs outrancier. C’est bien simple, toutes les actrices hurlent en permanence, un peu usant à la longue, et le scénario s’avère bien propre dans son déroulé, alors que May Ho est un personnage complètement dérangeant pour sa famille, mais au final très attachante.

Dommage car cette histoire de femme décédée suite à un accident de la route et revenue à la vie avec la capacité de voir les morts grâce à son œil gauche avait du potentiel. Sorti quelques années après Sixième Sens et quelques mois après The Eye des frères Pang, My Left Eye Sees Ghosts surfe sur la même déclinaison avec la subtilité en moins. C’est d’autant plus ballot qu’on reconnaît dans l’entame le style de To avec ses travellings et les gros plans sur les visages. Mais très vite le film se délite et embraye sur la comédie poussive, et même sur la fin en comédie romantique à l’eau de rose accompagnée d’une musique et de chansons de circonstances. On a vraiment connu Johnny To plus méchant.

 

3/6

 

 

Escape From the 21st Century – Chine – 2024 - Yang Li

En compétition

 

Pitch : En 1999, trois adolescents tombés dans une eau quelque peu toxique contractent le pouvoir du voyage spatio-temporel. Ils se retrouvent vingt ans après sur la planète K, qui ressemble étrangement à la Terre, en gardant leur âme d’adolescent dans leur corps d’adulte. En ce va-et-vient permanent, sauver le monde est à la portée de leurs mains...

 

Résumer Escape From the 21st Century n’est pas des plus faciles dans cette sorte de délire punk azimuté, même si l’intrigue principale tourne autour d’un bond de vingt années dans le temps sur la planète K (une copie parfaite de la Terre), pour trois adolescents suite à la confrontation avec des produits toxiques. Le basculement dans le temps se faisant grâce à un éternuement. Sur ce pitch très improbable, Yang Li construit un film barré qui file à 100 à l’heure dans une ambiance de science-fiction et de délire visuel psychotonique agrémenté d’animation colorée. Difficile à décrire mais totalement jouissif dans sa première partie.

L’humour et l’action sont ainsi omniprésent dans cet OFNI où la cohérence ne fait pas toujours loi et où les incessants allers et venues entre les deux époques peuvent dérouter le spectateur. Concrètement, plus le film avance et moins on comprend le récit hormis le fait qu’une méchante de service veut conquérir le monde grâce à la fameuse substance fluorescente toxique afin de faire régresser les humains de 20 années dans la mesure où, au moment du basculement ils se retrouvent dans un état catatonique. Quand je vous aurais dit que la menace doit se répandre grâce à des corbeaux téléguidés, vous comprendrez qu’il faut assumer des éléments quelque peu nonsensiques pour apprécier le film.

Le réalisateur mélange ainsi dans son shaker plusieurs influences et mixe le tout au son de musique classique ou, plus surprenant de la célèbre chanson de Sacco et Vanzetti au moment où un personnage se révolte. Un poil subversif comme indiqué lors de la présentation, mais qui caractérise bien ce film de SF complètement foutraque, plutôt bien mis en scène et à l’enthousiasme communicatif, même si cela peut aussi par moment se retourner contre lui en débordant de trop de choses et en perdant quelque peu sa verve (et le spectateur) au milieu du guet avant de terminer sur les chapeaux de roue. C’est par moment n’importe quoi mais toujours assumé et avec la banane pour au final nous emporter globalement dans ce délire maîtrisé.

 

4/6

 

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