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7e Jour à l'Etrange Festival

Antépénultième journée à l’Etrange festival avec un premier long-français très singulier sur une anticipation traumatique Else (2024) de Thibault Emin et un film de maison hantée japonais sanglant House of Sayuri (2024) de Kôji Shiraishi.

 

 

ELSE – France – 2024 – Thibault Emin

Nouveaux talents

 

Pitch : L’apocalypse n’est plus très loin. Une épidémie sévit dehors : il suffit d’un seul regard pour que les êtres vivants soient contaminés, ce qui les condamne à fusionner avec les choses, à se confondre avec les objets. Et pourtant, un couple vient de se créer, et ils s’aiment, confinés dans un appartement… en attendant le pire.

 

Adapté du court-métrage éponyme, Else est un film hybride aux influences multiples sur la dégradation des corps suite à une pandémie nous renvoyant à celle du Covid et en particulier au fait d’être confiné. C’est le cas de Anx (Matthieu Sampeur) et Cassandre (Édith Proust) amant de circonstance suite à une soirée et qui finissent par former un couple pour s’enfermer chez Anx, sorte de grand dadais un peu lunaire à l’opposé de la jeune femme exubérante et très envahissante. Sans doute accoudé à un budget limité, le réalisateur parvient à construire malgré tout un univers à la fois réaliste sur la montée de la pandémie, dont un seul regard suffit à changer l’ADN des humains, au point de les voir fusionner avec les choses autour d’eux comme le béton ou un lit.

Sur ce concept original et symbolique, Thibault Emin peine pourtant à dépasser dans la première partie les contraintes de son huis-clos et de son manque de crédits afin de s’approprier son récit. Certains dialogues sont ainsi inaudibles et les acteurs par instants insupportables franchissant à la fois le burlesque et le grotesque dans un univers de conte de fées qui aurait mal tourné (tentative maladroite d’évoquer la crise des migrants). D’autant plus que la maladie semble se propager à l’ensemble de la population et s’introduire chez nos héros pour une dernière moitié ancrée dans la lutte contre un mal irrémédiable caractérisé par la fusion des corps et des objets. On saluera de fait les effets visuels et un choix de noir et blanc sur la fin comme un passage obligé vers un enfer ouaté. Malgré tous ces efforts, votre serviteur n’aura jamais à faire symbiose avec cette œuvre.

 

3/6

 

 

HOUSE OF SAYURI – Japon – 2024 – Kôji Shiraishi

En compétition

 

Pitch : Une famille s’installe dans une maison dans laquelle une présence maléfique est bien décidée à les décimer un à un.

 

Avec ce film, Koji Shiraishi (Sadako Vs Kayako, Grotesque) émarge dans la catégorie bien connue en ces pages des maisons hantées. Un traitement très classique au départ voyant la famille Kamiki dont les parents, les grands-parents et les trois enfants emménager dans une demeure autrefois occupée par une autre famille dont la séquence d’ouverture oriente déjà le spectateur sur un dysfonctionnement tragique. De la J-horror classique dans cette première moitié où un fantôme de service dégomme progressivement la phratrie en s’emparant du corps et de l’âme de la jeune Keiko qui a récupéré la chambre du résident précédent hantant désormais les lieux.

L’ambiance est plutôt à la bonne humeur donc malgré quelques perturbations des téléviseurs ou de l’électricité de la maison avant de basculer dans une horreur plus destructrice et le début d’une hécatombe. A la mi-temps du film, le ton change avec une certaine radicalité à l’instar du changement de comportement de la grand-mère physiquement atteinte et mentale complètement perdue au départ. Elle se transforme alors en une sorte de Janis Joplin truculente et vindicative adepte du Ju-jitsu et des jurons, sans trop de crédibilité soyons franc, afin de lutter contre l’entité ayant décimé tous les siens.

Cette deuxième partie joue la carte de la comédie horrifique avec un entraînement physique à la Rocky (parfois drôle) accompagnée d’une violence décomplexée et brutale, mais assez gratuite comme pour masquer les limites d’un script vite cloîtrée dans ses quatre murs. A la fois outrancier et brutal, House of Sayuri offre sur la fin l’affrontement entre Grand-Ma, un des rescapés, et le fantôme de Sayuri dont l’histoire très glauque se révèle afin d’expliquer son comportement vengeur, finalement symptomatique de la tonalité dérangeante du film entre perversion et rire gêné, agrémenté dans le climax de SFX particulièrement moches. Bref, le résultat s’avère biscornu avec une ligne directrice plutôt flottante.

 

3,5/6

 

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