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2e jour à l'Etrange festival

Petite review aujourd’hui avec deux longs-métrages, avec pour commencer le thriller dramatique japonais Gold Boy (2024) de Shûsuke Kaneko et le très particulier Les Âmes Propres de la Russe Anja Kreis.

 

 

GOLD BOY - Japon – 2024 - Shûsuke Kaneko

En compétition nouveau genre

 

Pitch : Sur une plage d’Okinawa, trois adolescents témoins d’un meurtre et possédant une preuve irréfutable décident de faire chanter le jeune psychopathe criminel plutôt que de le dénoncer. Commence alors un jeu dangereux entre un chat génie du crime et des souris moins innocentes qu’elles en ont l’air.

 

Quand le réalisateur de la dernière trilogie des Gamera et d’un épisode de Death Note adapte un drama à succès chinois, on est forcément intrigué par son adaptation de ce Club des 5 dans sa première partie qui vire au thriller sanglant sur la fin. Pour le reste, l’intrigue est découpée en plusieurs morceaux afin de présenter l’ensemble des protagonistes et de comprendre comment la scène d’ouverture va générer un scénario retors, en l’occurrence la mort de deux personnages âgées tombées du haut d’une falaise, en réalité poussées par leur fils sur fond d’héritage et de malversations.

Mais finalement, ce qui intéresse Shûsuke Kaneko c’est le trio d’adolescents un peu paumés (s’accusant pour l’une d’entre eux d’avoir poignardé son beau-père) aux portes de la délinquance dans leur errance dans la ville jusque dans la baie d’Okinawa où ils vont filmer sans le vouloir le meurtre de l’entame. Ni une ni deux, nos apprentis voyous décident de faire chanter l’auteur de cet assassinat, Noburu Igashi (Masaki Okada) et n’hésitent pas à le rencontrer. Sauf que le personnage est un psychopathe patenté au sourire carnassier dont il faut vraiment se méfier.

Au sortir de ce long-métrage, le spectateur est assez désarçonné dans la mesure où le réalisateur a du mal à décanter son récit à tiroirs et passe de manière artificielle d’une histoire bucolique dans la solaire baie d’Okinawa, avec en fond la question du suicide des adolescents, à un récit plus tordu où notre joyeuse troupe se découvre des inspirations de meurtres sans qu’on ne sache trop pourquoi. Adossé à une photographie et une réalisation assez terne, Gold Boy est néanmoins sauvé par son casting de jeunes perdus dans une société perdue entre ses coutumes ancestrales et une violence larvée prise en pleine face par le spectateur dans la dernière partie où se dévoilent le visage mortifère d’un des protagonistes et une machination sordide.

 

3,5/6

 

 

LES ÂMES PROPRES - Allemagne/Moldavie/France - 2024 - Anja Kreis

En compétition et en présence de l’équipe

 

Pitch : Une professeure de philosophie présente aux étudiants le concept de la mort de Dieu. Sa sœur, gynécologue réputée, qui lui rend visite, est mandatée par le gouvernement pour réduire le nombre d’avortements dans la ville.

 

Il y a des choses qui sont immuables à l’Etrange Festival. Quand le Directeur du festival nous présente le long-métrage en nous expliquant que c’est le meilleur film qu’il ait vu cette année, c’est souvent l’inverse qui se produit. L’adage c’est une nouvelle fois avéré. Non pas que Les Âmes propres soit mauvais, mais il est loin de cocher toutes les cases de la grande œuvre qu’on n’aurait pas vu venir. Comme quoi rien ne change.

Parce qu’il faudra vraiment s’accrocher pour suivre le quotidien hiératique et sombre de deux sœurs vivant dans le même appartement au fin fond de la Russie. L’une est professeure de philosophie et l’autre est gynécologue pratiquant régulièrement des avortements au milieu d’une sorte de cour des miracles encore influencée par la religion et la tradition soviétique. La réalisatrice russe Anja Kreis (Folle Nuit Russe) a présenté son film en insistant sur les différents refus qu’elle a subi (y compris en France) pour produire son métrage (maintenant on imagine mieux la tête des financeurs) où les personnages ne semblent pas avoir d’horizon et vivent dans un monde à la fois machiste (voir les conversations décomplexées sur l’homosexualité) et où la corruption serait reine.

Bref, c’est pas la gaudriole au coin de la rue avec sa photo sombre (The Alienated pour l'international a été tourné en Moldavie) et une réalisation au plus près des personnages nous rappelant par moment le réalisme des frères Dardenne. La réalisatrice n’hésitant pas à nous montrer les travers d’une société gangrénée par une moralité douteuse (même si on se réfère à Dieu en permanence) et des avortements quasi clandestins dont les fœtus sont conservés sous le lit de la médecin sans trop qu’on sache pourquoi. Avec en guise d’antienne intellectuelle, la philosophie de Nietzche (Dieu est mort), une patiente prétendant être enceinte de l’Antéchrist et des fœtus entreposés dans des bocaux à confiture. Le film n’est pas sponsorisé par l’office du tourisme de la république moldave.

 

2,5/6

 

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