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BLOODSHOT

 

GENRE : Super piquette

REALISATEUR : Dave Wilson

ANNEE : 2020

PAYS : USA/Chine

BUDGET : 45 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Vin Diesel, Eiza Gonzalez, Guy Pearce...

 

 

 

RESUME : Ray Garrison est un soldat tué en mission, et ramené à la vie par RST Corporations, l'entreprise qui l’a transformé en super-humain. Des nanotechnologies coulent désormais dans ses veines, ce qui le rend invincible. Il est plus fort que jamais et capable de guérir instantanément de ses blessures. Mais RST Corporation ne contrôle pas que son corps… Ils ont également la main sur son esprit et ses souvenirs. Ray ne peut distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas – mais sa mission est désormais de le découvrir.

 

MON HUMBLE AVIS

Hollywood aura pris en pleine gueule les conséquences drastiques de l’épidémie mondiale du Coronavirus, bien avant que l’Amérique ne commence à prendre conscience de la pandémie. Une des premières "victimes" de la fermeture des salles de cinéma planétaires fut Bloodshot dont la sortie au moment où tout le monde pliait boutique fut compensée par un passage par la case VOD. Une solution de repli permettant de sauver le soldat Diesel de la banqueroute mais n’améliorant pas la qualité d’une production qui aurait mieux fait de rester planquer dans la jungle touffue des mauvais long-métrages hollywoodiens.

Adapté d’un BD pas vraiment connue Comics Valiant, Bloodshot pue l’opportunisme à plein nez en mettant en avant un héros cyborg dans un univers futuriste pour en faire une franchise à la DC Comics ou Marvel. Sauf que les dés sont pipés d’avance avec le producteur Neal H. Moritz, à l’origine de la franchise à succès décérébrée Fast & Furious, aux commandes de cet actionner bourrin dénué de tout propos. Cerise sur la choucroute, il confie le rôle principal au poète atone du cinéma pop-corn, le bien nommé Vin Diesel qui, depuis sa prestation mémorable dans la saga Riddick, peine à se renouveler. C’est bien simple, revêtu de son éternel marcel blanc et de son crâne rasé, Sisyphe Diesel rejoue à l’infini son rôle de Dom dans Fast & Furious trouvant à chaque film un nouveau véhicule pour faire valoir son statut de star du film d’action.

Bloodshot est donc un long-métrage raté sur les grandes longueurs et il ne faudra pas blâmer Dave Wilson (spécialiste des SFX dont c’est ici le premier film) de la conception de cette engeance mais plutôt ses producteurs pour avoir conçu ce film comme un ersatz d’un long-métrage de Michael Bay. Hommage involontaire ou désir de surfer sur le dernier Bad boys, Bloodshot accumule les clichés et les références au papa de Transformers avec une acuité impressionnante. Même laideur visuelle et couleur jaune pipi accoudée à une mise en scène saccadée privilégiant de longs travellings par le bas autour des personnages afin de les iconiser comme dans une publicité pour voitures de luxe au milieu de beaux décors de cartes-postales italiennes. A croire que le petit Michael a fait un tour sur le plateau.

Un des grands problèmes du film est qu’on ne croit à rien, même ce bon Vin Diesel s’avère peu crédible dans son costume de soldat envoyé au Kenya pour sauver un otage des mains de vilains terroristes. Certes, tout est fake et la suite du métrage de nous expliquer la machination mise en place par le méchant de service surexcité Guy Pearce (Memento) et sa bande de soldats high-tech remodelés par de la nanotechnologie, dont la brunette bien galbée Eiza Gonzalez (Alita : Battle Angel). Si le scénario multiplie les séquences de baston bien burnées, Bloodshot patine pour crédibiliser sa troupe de super soldats malgré de longs dialogues entre les personnages pour les humaniser quelque peu et essayer de justifier artificiellement les raisons pour lesquelles Diesel subit toutes ces avanies.

Pour arriver à leurs fins, les scénaristes piochent sans vergogne dans Universal Soldier (le personnage de Ray Garrison pourrait être un cousin de JCVD), Robocop mais lorgnent également du côté de Terminator lorsque le visage de notre tête d’œuf aux muscles gonflés est déformé voire arraché par une rafale de balles avant de se remettre en forme grâce à sa capacité très spéciale. Et Diesel de se la jouer Schwarzy de substitution la mâchoire serrée. Bloodshot se rapproche par moment des thématiques du récent Gemini Man de Ang Lee mais, faut-il le souligner, Will Smith semblait bien plus investi et crédible dans l’entreprise que le mono expressif Diesel qui continue de traverser les longs-métrages comme s’il conduisait un bolide sans ciller.

Au final, Bloodshot reste un spectacle anecdotique shooté avec le je-m’en-foutisme d’un divertissement pour jeunes des années 90 malgré la volonté initiale d’en faire une franchise. Finalement, le virus aura peut-être raison d’une séquelle dispensable. Quand on lit les réalisateurs et acteurs associés initialement au projet, les 45 millions de dollars octroyés par Columbia Pictures (avec en plus des fonds chinois), on imagine que Sony Pictures a senti le vent des postillons en ne repoussant pas la sortie du film après l’épidémie, évitant par là-même de finir aux urgences pour soigner son prévisible crash au box-office.

 

2/6

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Princécranoir (samedi, 02 mai 2020 17:48)

    Si même Michael Bay fait des émules, alors le cinéma d'action est vraiment mal barré !
    Il y a bien longtemps que je n'ai pas mis de Vin Diesel dans mon réservoir de films à voir. Pas demain que je ferai le plein avec celui-là si je me fie à ton article fort éclairant.

  • #2

    Roggy (samedi, 02 mai 2020 20:25)

    Effectivement, il vaut mieux que tu fasses du stop ou ressorte ton vélo :).

  • #3

    alice in oliver (dimanche, 03 mai 2020 23:53)

    mouaif, m'a vraiment pas l'air terrible celui là et qui plus est mis en scène avec les doigts de pieds crochus d'un tâcheron en herbe...

  • #4

    Roggy (lundi, 04 mai 2020 11:37)

    Je ne dirai pas que le réalisateur soit le plus coupable dans cette affaire, dans la mesure où le film est certainement un long-métrage cornaqué des pieds à la tête par les producteurs. L'histoire et les personnages ne fonctionnent pas tout simplement.