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THE BABYSITTER

 

GENRE : Ma baby-sitter bien aimée

REALISATEUR : McG

ANNEE : 2017

PAYS : USA

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Samara Weaving, Judah Lewis, Hana Mae Lee...

 

 

RESUME : Une soirée de baby-sitting tourne au cauchemar quand un garçon tente d’espionner la jeune femme chargée de le garder.

 

MON HUMBLE AVIS

En lisant certains avis sur The babysitter, soit on se dit qu’on n’a rien compris au cinéma (c’est fort possible), soit qu’on est en train de virer « vieux con » (ce qui est dans l’ordre des choses). Les retours sont plutôt dithyrambiques alors que le long-métrage de McG (le remake insupportable de Charlie et ses drôles de dames) n’a rien de révolutionnaire et émarge même dans le rayon déjà bien achalandé du « film surfait se regardant le zgeg en pensant qu’il a la plus grosse ». The babysitter s’avère ainsi un tissu de poncifs cousu d’un fil blanc trop épais pour essayer de se donner une véritable consistance en dénonçant une forme d’American way of life et la connerie des ados d’aujourd’hui. Penser cela, ce serait intellectualiser une série B juste faite pour être gore et foutraque, et surtout oublier les longs-métrages antérieurs similaires, pléthoriques dans le cinéma d’horreur ricain. Sauf que ces ancêtres étaient, à mon sens, plus estimables car largement premier degré et moins donneurs de leçons.

Techniquement, The babysitter donne le change, McG n’est pas un peintre, on se souvient de quelques séquences spectaculaires de Terminator renaissance. Mais, pas non plus le Rembrandt du 7e art. Suite à l’échec de cette nouvelle franchise, le réalisateur tourne désormais de petites productions (3 Days to Kill, Target) à l’aura toute relative. Avec ce nouveau film, McG mélange les genres en commençant par une bluette adolescente où le jeune Cole (Judah Lewis, Démolition), souffre-douleur de son école, peut compter sur sa baby-sitter hyper cool (Samara Weaving, Mayhem) jusque dans le nom (Bee) et gaulée comme un fantasme ambulant moulée dans un petit short et nombril apparent. Elle est tellement chou avec Cole qu’elle colle des torgnoles à une bande de ringards à bicyclettes dans une première partie sentant bon le teen movie, où le réalisateur pose des jalons pour préparer la deuxième partie aussi visibles que des gratte-ciels dans le désert à Dubaï.

Si le film se la joue Maman, j’ai raté l’avion après avoir tournoyé subrepticement au-dessus de Vampire, vous avez dit vampire ?, The babysitter prend son envol au moment où Cole surprend Bee en pleine séance de rite satanique. Avec ses amis réunis pour l’occasion, elle ouvre le crane d’un pauvre gamin, dont elle s’occupe également, afin de boire son sang et accomplir un culte semblant lui être dicté par un livre très loin de la série des Martine. Soit, mais pourquoi l’effectuer dans la maison de ses employeurs, le sang maculant les murs à gros bouillon, dans une ambiance cour de récré et devant une assistance hilare ? Par ailleurs de véritables clichés sur pattes entre le beau gosse musclé et torse nu, la bimbo aux faux seins (Bella Thorne, Amityville: The Awakening) ou le black comique de service juste là pour servir de faire valoir à une Bee en maîtresse de cérémonie tellement antipathique dès le départ qu’on n’imaginait pas autre chose de sa part. Forcément, le marmot voit la scène et se retrouve coursé par cette bande de débilos prêt à le découper comme s’ils allaient à une soirée mousse.

Ces aspects « trop cool » du film ne fonctionnent pas sur la durée et tournent à la parodie permanente à chaque nouveau meurtre où les séquences sanglantes se succèdent avec des zooms sur les corps transpercés ou mutilés au milieu de rires complices et sardoniques. En somme, multiplier le gore pour masquer un scénario couru d’avance et complètement surréaliste. Juste assez pour se désintéresser du bouzin pendant que les concepteurs se pignolent aux exactions « hyper cool » de leurs personnages sans aucune aspérité malgré des dialogues débités au second degré. Certains trouveront le film réussi car plongeant avec ardeur dans le délire sanglant, les autres riront jaune devant ce spectacle où McG fait valoir ses tics de mise en scène quand il ne flatte pas volontairement le geek lors de séquences où Bee et Cole s’affrontent à coups de répliques et de personnages issus de la culture populaire des années 80. Bref, The babysitter (production Netflix) ne patrouille pas bien haut malgré sa volonté d’être équipé d’un armement ultra référentiel, mais plombé par un cynisme bien trop visible pour être honnête.

Dans le même style (mais en beaucoup mieux), je vous conseille le sympathique Happy birthdead avec son héroïne générant instantanément l’empathie et revivant quotidiennement la même journée, et le très fun Safe neighboor où la soirée de la baby-sitter ne sera pas de tout repos. Et c’est un presque vieux con qui vous le dit...

 

2/6

 

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Commentaires: 7
  • #1

    Rigs Mordo (vendredi, 11 mai 2018 21:04)

    Superbe chro pour un film que je tenterai à l'occase, vu que c'est sanglant après tout rien à perdre, mais j'avoue que j'en avais jamais rien lu avant ta chro, donc je découvre que ça a fait le buzz !

  • #2

    Roggy (vendredi, 11 mai 2018 22:42)

    Merci l'ami ! Le film pourrait te plaire, tu es plus jeune que moi :)

  • #3

    Princécranoir (samedi, 12 mai 2018 08:07)

    A te lire, nous voilà devant une production un brin prétentieuse pour ce qu'elle propose à voir. Si j'ai bien compris, mieux vaut privilégier un autre mode de garde. :-)

  • #4

    Roggy (samedi, 12 mai 2018 08:12)

    C'est ça. Evite le film et surtout cette babysitter diabolique si tu tiens à tes enfants :)

  • #5

    alice in oliver (samedi, 12 mai 2018 11:23)

    Un home invasion qui se laisse gentiment regarder, sans plus, ni plus ni moins. McG aurait peut-être tout intérêt à se polariser sur ce genre de série B, par ailleurs inoffensive

  • #6

    Roggy (samedi, 12 mai 2018 11:56)

    Inoffensive, c'est bien le mot... on se demande même l'intérêt d'un tel projet à mon sens.

  • #7

    Princécranoir (mercredi, 16 mai 2018 18:41)

    Pas sûr. J'ai largement l'âge de faire sauter la Baby Sitter sur mes genoux. :-)