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HIME-ANOLE

 

GENRE :

REALISATEUR : Keisuke Yoshida

ANNEE : 2016

PAYS : Japon

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Gaku Hamada, Ryusuke Komakine, Gô Morita...

 

Pitch : Odaka, technicien de surface, aide son ami Ando à séduire Yuka, une jeune serveuse, en jouant les entremetteurs. Au café où travaille la jeune fille, Odaka rencontre par hasard Morita, un ami d’enfance que Yuka accuse de harcèlement.

 

Quand le spécialiste de la comédie romantique sirupeuse se met au thriller gore, ça fait très mal par où passent les coups de couteaux. Si le film débute à l'instar d'une version nippone d'Hélène et les garçons, il se poursuit comme un thriller ultra-violent digne des productions coréennes actuelles aux antipodes de son entame.

Adapté d'un manga de Furuya Minoru, Hime-Anole décrit des personnages un peu gauche dans son entame. Okada et Ando (Tsuhoshi Muro) se prennent d'affection pour une serveuse, Yuka, dans l'établissement où ils vont manger tous les jours pour leur pose repas. Un duo sympathique mais coincés dans les sentiments pour Ando, sorte de sociopathe renfermé, et Okada qui n'a pas confiance en lui et se sous-estime sans cesse. Si Ando est amoureux de Yuka, c'est Okada que cette dernière va choisir.

Un triangle amoureux générateur de scènes de dragues assez drôles et empreintes d'une pudeur confondante, au milieu de personnages incapables de communiquer et gêner dès qu'ils se regardent dans les yeux. Hime-Anole prend donc les atours d'une comédie pour adolescents bien niaise comme en sont capables les japonais. Et tout à coup, à la moitié du film, le générique apparaît comme pour marquer une césure profonde au sein du métrage. Un hiatus de ton se produit alors tandis qu'Okada et Yuka passent à l'acte sexuel pendant qu'on suit le personnage de Morita en train de tuer quelqu'un. Le montage alterné entre les deux situations provoquant un certain malaise alors que rien ne prédestinait le film a viré à 360 degré.

C'est donc un deuxième métrage qui commence, un thriller hard-boiled où on suit les méfaits de Morita, un tueur en série qui, munie d'un couteau de boucher, transperce tout ce qui passe à sa portée et notamment les femmes qu'il cherche à violer. Morita semble atteint d'un trauma adolescent dont des flashback montrent l'origine et aussi le lien entre tous les personnages dont Okada. Le réalisateur ne nous épargne rien des actions de son personnage psychopathe, mû par une folie intérieure sans réelle cohérence.

Alors que la première partie flirtait avec l’extrême délicatesse, l'humour et la nunucherie, cette suite tend vers la violence de meurtres avec lesquels le réalisateur tente de remettre en place son scénario où tous les personnages ne seraient pas si innocents. Ainsi, Keisuke Yoshida montre les deux adolescents en train de faire l'amour et Morika se déchaîner sur des quidams comme s'ils étaient entrés dans l'âge adulte, mais n'étaient pas capables de contrôler leur sentiment. Ce qui donne à l'écran un paradoxe de situations et on peut s'interroger sur l'accumulation de scènes frontales de meurtres, certes assez bien filmée, mais dont on a du mal à comprendre l'intérêt.

Au final, Hime-Anole est un film hybride qui surprend forcément dans son ensemble avec une rupture de ton rarement vue. Si le concept est audacieux et original, il paraît peu vraisemblable et ne se justifie pas vraiment. Le métrage reste néanmoins plaisant et quelques situations tragiques virent au comique grâce au savoir-faire du réalisateur malgré des enjeux quelque peu artificiels, et un basculement dans l'horreur et le thriller froidement exécuté mais qu'on a déjà vu.

 

3,5/6

 

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