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Vendredi 19 juin 2015

Vampires d'Orient et d'Occident

Hasard de la programmation, quelques jours après la disparition de Christopher Lee, la Cinémathèque française proposait la vision de Dracula et les femmes. Un Hammer film comme un hommage à la grande figure du vampirisme contemporain. J'en reparlerai plus tard. Attardons-nous d'abord sur ce 1er film singapourien entre curiosité et rareté.

 

Sumpah Pontianak (La malédiction de la femme vampire) (1958)

Pitch : Morte très jeune alors qu'elle accouchait, une mère revient sur terre pour protéger sa fille des dangers de la vie de village. Elle prend tour à tour l'apparence d'une bossue défigurée, d'une vampire aux multiples pouvoirs (Pontianak) ou encore d'une femme de grande beauté, pour mieux séduire ses victimes avant de les dévorer.


En apéritif, nous voilà plongé dans cet incunable cinématographique singapouro-malais, mélange de plusieurs genres. En effet, le film commence comme une comédie burlesque avec comme figure de proue le serviteur un peu gauche. Pourtant, on passe assez rapidement au drame avec le personnage de Maria qui erre dans la forêt à la recherche de sa mère disparue. Autant le dire tout de suite, il ne se passe pas grand chose pendant la moitié du film, comme si le scénario ne proposait rien hormis 4 moments musicaux entre chansons et comédie musicale. Difficile pour le spectateur occidental de comprendre cette soudaine poussée de chansonnettes désuètes (et pas traduites). Et on se dit que la séance va être longue.

Et puis, magie du cinéma, Sumpah Pontaniak change de ton et de rythme. De façon assez incompréhensible, l'action s'accélère et alors que tout le monde se promène dans la forêt en chantant, voilà que la mère de Maria se transforme en vampire (le pontianak, apparemment une figure locale très célèbre qui aura l'honneur de plusieurs films). Dotée de pouvoirs, le pontianak peut voler comme Superman pour aller terrasser les monstres qui apparaissent à l'écran. Elle se retrouve donc face à un homme sauvage, mi-singe, mi-homme préhistorique, un vampire, un homme-oiseau avec un long bec de corbeau et des griffes, sans oublier un homme engoncé dans un costume de Batman-Catwoman venu enlever l'héroïne pendant un spectacle !

Cette deuxième partie fait donc sourire car les affrontements entre créatures à l'allure finalement assez comique s'enchaînent sans queue ni tête au milieu d'une atmosphère décalée et de personnages qui surjouent comme dans un film muet. Même si le scénario semble avoir pris la poudre d'escampette, cette dernière bobine possède plus d'attrait que la 1ère horriblement longue, ne serait-ce que son rythme qui s’accélère. Un film pour spectateur averti et capable de supporter une moitié de film très singapouro-singapourien. Pour les survivants, la suite tourne au portnawak plutôt rafraîchissant, surtout en comparaison avec le début.


Dracula et les femmes (Dracula has risen from the grave) (1968)

Pitch : Dans un village, une jeune femme est retrouvée morte et portant la marque d'un vampire. L'évêque et le curé monte au château de Dracula, l'un deux fait une chute, et se blesse. Le sang coulant de sa blessure réveille le prince des ténèbres enfoui sous la glace. L'homme de Dieu devient son serviteur et l'aide dans ses terribles méfaits.

Christopher Lee n'est pas mort. Il est apparu hier soir drapé dans sa longue cape noire dans son rôle titre du Comte Dracula. Dracula et les femmes est le 3e film de la série. Il commence directement après Dracula, Prince des Ténèbres. Terence Fisher, indisponible, le rôle de réalisateur échoit à Freddie Francis qui avait réalisé en 1964 L'empreinte de Franckenstein.

Une salve d'applaudissments accompagna l'apparition sur l'écran du nom du légendaire Christopher Lee. Ultime hommage à cette figure tutélaire de tous les amoureux du genre. Quel plaisir de retrouver notre immense polyglotte dans le rôle qui l'aura rendu célèbre mondialement. Même si, à mon sens, ce Dracula et les femmes n'est pas le meilleur de la série. Certes, Freddie Francis fait le boulot. La mise en images et les décors (surtout ceux tournés en studios) donnent un charme certain à cet opus, notamment dans cette 1ère scène de découverte d'une femme pendue à la cloche de l'église. Les plus belles images se situent donc dans l'entame avec l'arrivée de Monseigneur Müller (Rupert Davis) qui, avec l'aide d'un curé peureux, va grimper jusqu'à l'antre de Dracula. Un château perché en haut d'une montagne dont Müller barrera l'entrée d'une grosse croix brillante.

Passé cette scène, le film ne propose pas un scénario révolutionnaire. Dracula part à la recherche de Müller pour se venger et séduire Maria (la blonde Veronica Carlson vue dans Le retour de Franckenstein) et va s'opposer à son petit ami, Paul (Barry Andrews) dans une histoire très classique. Le film est assez agréable à suivre puisqu'on retrouve toutes les péripéties et les scènes inhérentes à un bon Dracula,comme quand ce dernier pénètre le soir dans la chambre de Maria pour la mordre, aidé par le prêtre désormais sous son joug. Des péripéties sympathiques mais qui n'apportent pas de nouveautés à la série. Si les allusions sexuelles sont évidentes avec Dracula et même Monseigneur, le film reste très soft, y compris au niveau du sang qui apparaît avec parcimonie. La seule idée un peu différente étant le rapport à la religion. Au départ, Paul est athée et le revendique au grand dam de Müller. La dernière scène où Paul se signe à la mort de Dracula fait de cet opus un film finalement très moral.

Finalement peu importe l'intérêt et la qualité du film car ce qui prédominait était de revoir encore une fois le mythique interprète de Dracula se déplaçant avec élégance sur les toits de la ville, les yeux injectés de sang. Et, encore une fois, Christopher Dracula Lee meurt à la fin, empalé sur la croix du début. Une très belle scène néanmoins un peu triste et bizarre comme si on assistait une dernière fois à la mort d'une icône dont on sait qu'elle ne renaîtra plus de ses cendres.

Forever Christopher.


Pour terminer, j'ajoute les hommages enamourés et réussis de Christopher Lee par les bisseux et amis Rigs Mordo dans sa Toxic Crypt et Max dans son Dirty cinema 2.

 

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Commentaires: 11
  • #1

    Rigs Mordo (samedi, 20 juin 2015 14:04)

    Super compte-rendu (et merci pour les liens!), je connais la légende de Pontianak (je ne peux pas en dire plus sur le pourquoi du comment) et je trouve super cool de retrouver un article sur cette série ici! Et pour le Dracula ben toujours un plaisir de voir quelque-chose sur la Hammer et encore plus sur Lee désormais... Super boulot Roggy et ravi de te retrouver!

  • #2

    Roggy (samedi, 20 juin 2015 14:07)

    Merci pour ton commentaire. Je comprends donc que la nuit en Belgique, tu te transformes en vampire singapourien et que tu voles pour attaquer les créatures maléfiques. Petit cachotier Rigs :)

  • #3

    Alice In Oliver (samedi, 20 juin 2015 15:19)

    il faut avouer que la 1ère photo de Sumpah Pontianak (La malédiction de la femme vampire) donne très envie de découvrir cette curiosité !

  • #4

    Roggy (samedi, 20 juin 2015 19:25)

    Si tu as la chance de le voir, je te préviens qu'il faudra quand même que tu t'accroches. C'est effectivement une vraie curiosité.

  • #5

    Alice In Oliver (dimanche, 21 juin 2015 12:48)

    Oh, mais tu sais, je suis habitué à ce genre de friandise ! Et je ne m'en lasse pas !

  • #6

    princécranoir (dimanche, 21 juin 2015 14:36)

    Je le savais qu'il n'était pas mort ! j'en étais sûr. tout comme je suis sûr de le croiser nuitamment lors de mon prochain séjour à Londres.
    Pas de voyage à Singapour prévu pour le moment mais j'avoue que cette exotique variété de vampire m'intrigue.
    Ce "Dracula et les femmes" manque encore à ma collection mais si j'en crois ton commentaire, mieux vaut préférer les "maîtresses" de Fisher aux "femmes" de Francis.

  • #7

    Roggy (dimanche, 21 juin 2015 15:16)

    Je ne sais pas si on peut comparer les deux films puisqu'il n'y a pas le grand Christopher Lee dans "Les maîtresses de Dracula". En revanche, il est vrai que ce "Dracula et les femmes" n'est pas mon préféré de la série. Le film reste agréable mais manque à mon sens d'originalité et de dynamisme.

  • #8

    Dirty Max (lundi, 22 juin 2015 08:35)

    Un très beau doublet vampirique avec une grosse rareté que je ne connais pas (on ne remerciera jamais assez la cinémathèque pour leur travail d'archéologue du Bis) et un Hammer mineur mais pas déplaisant. Mais comme tu le dis toi-même, rendre un dernier hommage à Christopher Lee n'a pas de prix, qui plus est sur grand écran... C'est vrai qu'il y a bien peu de nouveauté dans ce "Dracula et les femmes", mais le film vieillit plutôt bien. Sans être l'égal d'un Fisher, Francis s'en sort plutôt bien (les scènes sur les toits sont franchement réussies et les couleurs magnifiques). En plus, le script redonne quelques répliques à Dracula, ce qui n'est pas négligeable. Mais je lui préfère le subversif "Une messe pour Dracula", un opus loin d'être inintéressant... Et merci pour le partage, Roggy !

  • #9

    Roggy (lundi, 22 juin 2015 13:34)

    Tu as bien raison, le film reste plaisant mais les autres comme "Une messe pour Dracula" me paraissent plus intéressants parce qu'ils sont encore plus provocateurs et érotiques. Enfin, ce fut émouvant de revoir Christopher Lee sur grand écran.

  • #10

    Mr Vladdy (lundi, 22 juin 2015 19:47)

    Coucou,

    Désolé pour ce commentaire copier-coller (tu peux le supprimer dès que tu l'auras lu ;-) ). Je voulais juste te dire que j'avais fermer mon blog. Envie d'autre chose, envie de parler cinéma (et d'autres choses) différemment. Du coup, si cela t'intéresse, tu pourras me retrouver à l'adresse suivante :

    http://mrvladdy.wordpress.com/

    A bientôt j'espère ;-)

  • #11

    Roggy (lundi, 22 juin 2015 20:37)

    Salut Mr Vladdy ! Pas de soucis, je vais aller voir ton nouveau blog. A bientôt. Roggy.