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Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
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Vendredi 9 Janvier 2015

Soirée Amérique rurale

Extrait du flyer qui accompagne la soirée :

La publication du formidable ouvrage de Maxime Lachaud paru aux éditions Rouge Profond « Redneck movies. Ruralité et dégénérescence dans le cinéma américain » nous a donné l'idée d'une séance consacrée à cette dimension du cinéma d'exploitation prenant pour objet la part sombre, dangereuse, de la campagne américaine. Les deux films présentés ce soir ont en commun une structure de leur récit construit sur le modèle du crime et de la vengeance, de la descente aux enfers et de la rétribution sanglante. Venue de la ville, après de cruelles désillusions, une jeune femme (Yvette Mimieux) pense trouver à la campagne, à la faveur d'un voyage purificateur, une innocence dont elle avait perdu le souvenir. Son périple se transformera en cauchemar au pays des pulsions les plus violentes. Elle connaitra la brutalité sexuelle, la prison, l'injustice avant de se révolter en compagnie d'un repris de justice révolté (formidable Tommy Lee Jones). Produit par Roger Corman, le film de Michael Miller est une véritable perle du cinéma d'exploitation tardif, à la croisée des catégories (film de prison de femmes, récit de vengeance, etc.) au-delà d'un schéma narratif convenu, un art quasiment subversif de la tension et du suspens.

I Spit on Your Grave ou Day of the Woman (Œil pour œil) est un classique de ce l'on appelle le rape and revenge. Réalisé en 1978 par Meir Zarchi. Le film décrit le calvaire d'une femme venue à la campagne pour écrire un livre et qui sera l'objet d'un viol collectif. Elle trouvera les moyens d'une vengeance aussi redoutable que minutieuse. Ici, le suspens ainsi que la tension dramatique sont méticuleusement dopés par une attention quasi documentaire apportée aux situations et aux personnages. Le film est l'occasion d'une performance particulièrement étonnante et intense de Camille Keaton, petite nièce de Buster Keaton, qui joue le rôle principal. Certains membres de l'équipe ne purent supporter le tournage de certaines scènes et quittèrent le tournage. Vous voilà prévenus.

Jean-François Rauger


Drôle d’ambiance ce vendredi de début janvier entre une traque campagnarde et une prise d’otages sanglante non loin de mes pénates, comme dans une mauvaise série B. Coïncidence, j’avais coché cette date dans mon agenda pour participer à la soirée Bis de la cinémathèque pour un double programme consacré à l’Amérique rurale et notamment aux rednecks qui la peuplent. Des bouseux bas du front, idiots, prêts à dégainer et à s’avilir par consanguinité et atavisme, mais surtout par bêtise. Quand la réalité rejoint la fiction...

Pour être franc, j’aurai dû me rendre à la cinémathèque, mais je n’ai pas eu le courage et la motivation pour ressortir de chez moi et passer à quelques encablures du théâtre de l’abomination.

Malgré tout, et parce que j’ai regretté mon choix, j’ai visionné le 1erfilm sur le net, La prison du viol (Jackson county jail).

 

 

La prison du viol(Jackson county jail)


Pitch : Injustement emprisonnée dans une petite ville du sud des Etats-Unis et violée par un policier, une jeune femme parvient à s'enfuir avec son compagnon de cellule.


Il ne fait décidément pas bon se perdre dans les campagnes ricaines car, si on résiste aux crocodiles et aux moustiques, il faut encore échapper aux locaux dégénérés qui hantent les lieux. Parce que le redneck, malgré son intelligence réduite, noyaute tous les étages de la société. Toute la population semble ainsi atteinte de débilité congénitale. Ils sont soûlards, violeurs et souvent armés. Pire encore, ils composent aussi la police du coin…

C’est ce que la jeune Dinah Hunter, interprétée par Yvette Mimieux (La machine à explorer le temps, Le trou noir) va découvrir à ses dépens. Sous la houlette du producteur Roger Corman et la caméra de Michael Miller, qui réalisera aussi Silent Rage (un film d’horreur datant de 1983), La prison du viol est un film d’exploitation de 1976 assez classique sur la forme où on retrouve la figure de la femme persécutée, aidée par un allié de circonstance, Coley Blake (le jeune et déjà formidable Tommy Lee Jones bien avant ses collaborations au Fugitif et à Men in Black).

Le film commence comme un remake des films de Herschell Gordon Lewis comme 2000 maniaques, où la population entière semble complice (ici, c’est le barman qui tente de violer Dinah) avec la police pour amener cette pauvre citadine dans les griffes des plus dépravés des rednecks (pléonasme !). C’est ce qui arrivera avec Dinah qui, emprisonnée par erreur, sera violée par un représentant de la police, sous le joug de ses instincts primales. Un tableau pas très idyllique du coin.

La prison du viol est donc un film hybride, proche du rape and vengeance, au milieu de fusillade et de courses-poursuites entre des policiers tout de noir vêtu et ce couple improbable ayant tendance aux rapprochements. Si le film se perd un peu en discussion en son milieu, la fin du métrage est plus tendue avec une ultime course-poursuite se terminant dans un défilé pour fêter les 200 ans de l’indépendance des Etats-Unis. A noter, la dernière image magnifique qui clôt le film avec un personnage allongé sur le sol et recouvert du drapeau américain.

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Commentaires: 4
  • #1

    Rigs Mordo (mardi, 13 janvier 2015 20:20)

    Super chronique, où l'on apprend que Tommy Lee Jones a été jeune. Je pensais pas, je croyais que c'était comme Morgan Freeman, des gars qui sont nés à soixante ans... En tout cas cette Prison du Viol (dans le genre titre qu'on ferait plus de nos jours...) semble bien prometteuse, t'as donné envie, ça semble plus profond que ses aspects exploitations ne le suggèrent...

  • #2

    laseancearoggy (mardi, 13 janvier 2015 20:25)

    Merci Rigs. C'est vrai que le film développe d'autres thèmes que l'exploitation pure comme le rapport avec la police ou la condition des femmes. Mais, surtout on voit un Tommy Lee Jones en mode beau gosse charismatique !

  • #3

    alice in oliver (mardi, 13 janvier 2015 21:00)

    le rape and revenge a connu ses heures de gloire ds les années 70 mais j'avoue que je ne connais pas celui ci

  • #4

    laseancearoggy (mardi, 13 janvier 2015 21:06)

    Ce n'est pas totalement un rape and vengeance même si on y retrouve l'ambiance, c'est surtout un film sur les rednecks !