Ma pin-up du mois

L'as de pique
L'as de pique
PIFFF 2023
PIFFF 2023
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque

Ma Blogothèque cinéphilique

Suivre le site
Suivre le site

3e jour au PIFFF

Veille du week-end et le festival continue avec trois films dans la besace, le très paranoïaque Spiral du Canadien Kurtis David Harder, la séance culte Vendredi 13 (qui plus est ce jour-là) de Sean S. Cunningham et l'ultra sympathique comédie fantastique américaine The wave de Gille Klavin avec l'excellent Justin Long.

 

SPIRAL – Canada – 2019 - Kurtis David Harder

 

En compétition

 

Pitch : Malik et Aaron emménagent avec la fille de ce dernier dans un quartier a priori plus progressiste. Dès les premières journées dans ce nouveau domicile, Malik est témoin de comportements étranges de la part de ses nouveaux voisins, d’agressions domestiques à caractère homophobes.

 

En débarquant dans un autre lieu plus éloigné de la ville, un couple d'hommes, accompagnée de la fille de l'un d'eux, pensait couler des jours heureux. Or, la situation vire progressivement au drame quand Malik (très bon Jeffrey Bowyer-Chapman, American horror story) constate l'attitude étrange de ses voisins entre paranoïa, racisme et préjugés. Clairement, l'ombre de Get out plane sur Spiral comme une réponse LGBT au thriller racial de Jordan Peele. L'ambiance et la diffusion des informations rappellent à s'y méprendre le schéma scénaristique du succès du long-métrage sorti en 2017.

Jeffrey Bowyer-Chapman installe donc un climat malsain entre les protagonistes et le spectateur qui comprend très rapidement que l'attitude des habitants du quartier, et notamment de Marshall (Lochlyn Munro, The predator), est inhabituelle. Le scénario dissémine ainsi pas mal d'éléments permettant d'instiller le doute dans l'esprit de Malik, alors que son compagnon Aaron (Ari Cohen) ne voit pas la situation se détériorer. Bref, le réalisateur enrobe son propos d'une histoire d'amour entre la jeune Kayla et le beau gosse du coin, de références au racisme (Malik est noir et travaille sur une biographie d'un homme qu'il soupçonne d'être homophobe) dans une Amérique où les fantômes de la ségrégation, des violences envers les homosexuels restent prégnants. D'autant plus que Malik subit encore les séquelles psychologiques d'une agression juvénile.

Si le film est globalement bien réalisé, il peine à se déployer sur la durée, peut-être perclus d'un trop grand nombre d'histoires parallèles et de clichés sur les agissements des voisins. Les danses dans un appartement, les signes cabalistiques sur les murs ou les livres dans la bibliothèque de Marshall sont des indices très voyants qui rappellent la même surexposition de Get out. Des feux rouges que seul Malik observe derrière sa fenêtre ou dans un appartement abandonné avec à la clé les apparitions spectrales du passé afin de le conforter dans sa prémonition. Le script pioche alors dans le film de fantôme pour arriver à ses fins et envoyer Malik dans les confins de la folie entre parano et attitudes suspectes. Dommage que Spiral ne parvienne jamais à passer la seconde vitesse et dépasser tous ces poncifs de films de trouille jusqu'à une résolution horrifique bienvenue (et somme toute originale) mais qui aurait pu être amenée plus finement.

 

3,5/6

 

VENDREDI 13 – Etats-Unis – 1980 - Sean S. Cunningham

 

Séance culte

 

Pitch : En 1957, un jeune garçon meurt noyé dans les eaux de Crystal Lake. Un an plus tard, un couple de moniteurs sur le point de s’adonner à la luxure est sauvagement assassiné. Malgré tous ces signes peu encourageants d’un point de vue touristique, Camp Crystal Lake rouvre ses portes vingt ans plus tard.

 

Tourné avec un budget d'environ 500 000 $ un peu par hasard par le producteur Sean S. Cunningham qui ne s'y attendait pas vraiment, Vendredi 13 a tout du conte de fées du début des années 80 et établit, au-delà d'une franchise à succès (pas moins de 10 suites au compteur), les règles du slasher à l'image de son cousin bien mieux fagoté, Halloween de John Carpenter. Si le long-métrage de Cunningham semble sorti de nulle part, et la réalisation ne casse pas trois côtes à un cadavre, il fait la part belle aux séquences de meurtres orchestrées par le maître du genre Tom Savini qui avait notamment œuvré sur Zombie de Romero, en utilisant la caméra subjective pour masquer l'identité de l'agresseur.

Malgré son statut de film culte, Vendredi 13 traîne une sale réputation auprès des cinéphiles mais à la revoyure, il possède tout de même de bons moments ne serait-ce que la naïveté avec laquelle l'ensemble du casting est massacré par un tueur dont l'identité sera révélée à la toute fin. Dans sa première partie, le film fonctionne assez bien avec sa joyeuse troupe de jeunes hommes et femmes débarqués à Crystal Lake pour retaper la colonie du coin et préparer la venue des enfants pour les vacances. Forcément, la situation dégénère car un psychopathe semble rôder dans la forêt et massacre de façon assez ludique les jeunes acteurs dont le plus célèbre reste Kevin Bacon, pas encore parti danser dans Footloose.

Alors oui, le film ne vole pas très haut, les dialogues sont un peu débiles et surtout la dernière partie est très longue lorsque la final girl se débat contre le tueur. Mais le film possède un certain charme et on apprécie les meurtres confectionnés par un Savini finalement assez sobre malgré quelques gorges tranchées, un jeune cloué sur une porte ou la mort mémorable de Bacon sur son lit. Et on passera sur les emprunts à la musique de Psychose, y compris à son scénario, qui est finalement très proche du film d'Hitchcock. Malgré sa qualité toute relative, le film fut un énorme succès et permit le retour de Jason Voorhees alors qu'il était visiblement destiné à rester au fond du lac de Crystal Lake.

 

THE WAVE – Etats-Unis – 2019 - Gille Klabin

 

En compétition

 

Pitch : Frank mène une vie bien rangée d’avocat d’affaires avec femme et hypothèque. La veille d’une réunion décisive, il s’autorise une petite folie et rejoint son collègue dans une beuverie nocturne. De fil en aiguille, Frank absorbe un hallucinogène qui va lui pourrir la vie. Ou l’améliorer, selon la perspective.

 

 

Avec ce premier long-métrage très original, Gille Klabin véritable touche-à-tout du cinéma, réalise une comédie fantastique à petit budget d'une énergie débordante, originale et bourrée de bonnes idées. Elle a été visiblement imaginée par le réalisateur et son acteur principal qui auraient subi les conséquences de l'absorption de drogues à leur insu. C'est le souci de Franck (excellent Justin Long, Jeepers creepers, Tusk) qui, suite à la prise d'une substance illicite et inconnue lors d'une soirée, part dans un délire visuel et temporel dont l'effet semble perdurer éternellement.

Sur ce postulat, Gille Klabin construit un film au rythme effréné et fait de cet avocat d'affaires, coincé entre son boulot et sa femme imbuvable, le symbole d'un homme qui s'ennuie et se retrouve dépassé par les événements. Entraîné par son collègue et pote Jeff (Donald Faison, la série Scrubs), Franck s'immerge dans la folie dès la prise de cette drogue donnée par un homme très étrange. Le début des emmerdes et de la banane pour le spectateur qui suit avec jubilation les tribulations de ce col blanc balancé dans un monde parallèle où les objets et ses interlocuteurs se modifient sous ses yeux ébahis. Pire, notre héros semble désormais posséder le don de voyager dans le temps de manière aléatoire générant des situations totalement incontrôlables et forcément très drôles.

Sans gros moyen mais avec des tonnes d'idées, le réalisateur parvient à instaurer une atmosphère loufoque juste avec l'ouverture d'une porte donnant accès à un univers différent ou à un paysage irréel parsemé d'étoiles. Porté par des effets visuels magnifiques et l'interprétation du sympathique Justin Long, The wave est une véritable bouffée rafraîchissante de part sa mise en image, ses dialogues générant la comédie et un scénario à tiroirs qui achemine son personnage principal sur les rivages du fantastique, après avoir échappé à de multiples péripéties. Bref, sans atteindre les sommets du cinématographe, ce petit film tient bien sur ses pattes et divertit. Sa folie communicative transperce l'écran à l'instar du long-métrage qui avait clôturé le PIFFF l'an dernier Sorry to bother you de Boots Riley.

 

4,5/6

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    alice in oliver (samedi, 21 décembre 2019 23:39)

    perso j'ai toujours trouvé le premier vendredi 13 très surestimé. Je préfère amplement des classiques tels que les griffes de la nuit ou encore le premier Halloween

  • #2

    Roggy (dimanche, 22 décembre 2019 08:49)

    Ce premier Vendredi 13 est loin d'être un chef-d’œuvre. Trop long et mal joué, il reste néanmoins une référence dans l'histoire du slasher, même si Halloween est bien plus réussi.