Ma pin-up du mois

L'as de pique
L'as de pique
PIFFF 2023
PIFFF 2023
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque

Ma Blogothèque cinéphilique

Suivre le site
Suivre le site

6e Jour

 

PALMARES DU PIFFF 2014 :

 

Dans la catégorie long-métrage, l’œil d’or a été attribué à :

 

Vote du public : Spring de Justin Benson et Aaron Moorhead

Vote du jury Ciné+Frisson : Alleluia de Fabrice du Welz

 

 

Dernière journée du PIFFF 2014 avec 3 films assez différents pour clôturer une bien belle 4e édition avec un thriller de SF tarabiscoté, Predestination des frères Spierig, un polar batavo-français de George Sluizer, datant la fin des années 80, L’homme qui voulait savoir et le déjanté (dans l’idée) Tusk de Kevin Smith en film de clôture.

 

 

PREDESTINATION – Science-fiction - 2014 – Australie – Michael et Peter Spierig (hors compétition)

 

Pitch :Un agent spécial voyage à travers le temps pour coincer un redoutable terroriste poseur de bombes.

 

Les frères Spierieg se sont faits connaître avec Undead, petite comédie zombiesque, mais surtout avec leur 2e film, projet beaucoup ambitieux traitant des vampires, Daybreakers avec déjà Ethan Hawke. Leur nouvel opus est l’adaptation d’une nouvelle de Robert Heinlein, auteur de SF bien connu pour l’adaptation d’un autre de ses textes par Paul Verhoeven, le culte Starship Troopers.

Si la 1ère scène lance le film sur les chemins du thriller science-fictionnel à la Looper, Predestination tourne rapidement les talons de ce cousin éloigné du voyage dans le temps pour enchaîner par une longue scène dans un bar entre l'agent temporel (Ethan Hawke) et Jane (Sarah Snook qui commence à s’imposer dans le paysage cinématographique). Un dialogue très (trop ?) long censé nous expliquer les origines de Jane. Un échange didactique étayé de flashbacks dépeignant un contexte historique de 1945 à aux années 90 pour donner aux spectateurs des pistes, ou plutôt le perdre en conjectures et suppositions.

Predestination est un film de SF autour du voyage dans le temps qui se veut une réflexion sur la connaissance de sa propre identité, la destinée de chacun et sur les conséquences des modifications temporelles. Des ambitions louables mais qui doivent s’accompagner d’un script parfait. Hors, le scénario se perd en circonvolutions et multiplie les scènes explicatives perdant le spectateur et le laissant dans son jus d’incompréhension jusqu’au dénouement. Le film est intéressant et novateur quand il s’interroge sur la question des genres, mais devient bien plus convenu dès qu’il s’attaque aux paradoxes temporels.

Dommage, car le film est perclus de bonnes idées comme la manière de voyager dans le temps par le biais d’un valise en forme de violon et des effets visuels simples et efficaces, ou encore l’arrière-fond de terrorisme qui parcourt le film. Il faut saluer aussi la qualité des acteurs et en particulier la capacité de Sarah Snook à se transformer physiquement pendant tout le film. Le problème est que cette mécanique qui semble bien huilée est dépourvue de tout enjeux. Quel est le but de l’intrigue ? Pourquoi les personnages agissent-ils ainsi ?

Les révélations finales, certes passionnantes sur le fond, ne permettront que de semer encore plus le doute chez le spectateur (je parle pour moi) quant à la probabilité de la cohérence du film. Intéressant sur le fond, Predestination n’a pas les moyens de ses ambitions et se laisser rattraper, même dépasser, par une machine temporelle qui s’est emballée, devenant incontrôlable.

 

Note : 3+ / 6

 

 

L’HOMME QUI VOULAIT SAVOIR (SPOORLOOS) – Thriller - 1988 – Pays-Bas/France – George Sluizer (séances cultes)

 

Pitch : Sur la route des vacances, Rex et Saskia s'arrêtent sur une aire d'autoroute. L'homme s'éloigne du véhicule pendant quelques minutes. A son retour, sa compagne a disparu. Fou de douleur, il renonce à sa vie professionnelle et sociale pour se consacrer exclusivement à la recherche de la disparue. Après trois années d'une quête infructueuse, il reçoit une étrange carte postale, dont l'auteur prétend connaître la vérité sur la disparition...

 

Réalisateur néerlandais, George Sluizer, décédé le 14 septembre dernier, est surtout connu pour ce thriller que Stanley Kubrick considérait apparemment comme une œuvre très effrayante. La particularité de ce film est que George Sluizer en fera son propre remake (La Disparue en 1993) avec Jeff Bridges et Kieffer Sutherland.

L’homme qui voulait savoir se base sur un fait divers comme il peut en arriver tant avec la disparition d’une femme sur une aire d’autoroute. Une thématique déjà utilisée au cinéma notamment dans Breakdown de Johnathn Mostow en 1997. Ici, la réalisation est plus lente, faite de retours en arrière et d'une longue caractérisation des personnages. On suit ainsi Rex Hofman (Gene Bervoets) acharné pour retrouver sa fiancée qu’on retrouve même 3 ans après placardant sa photo dans les environs de Nîmes et lançant des messages à la télévision locale.

Face à lui, le kidnappeur, Raymond Lemorne, a retrouvé une vie normale avec femme et enfants. Le film suit ainsi le quotidien des deux hommes, l’un cherchant la vérité et l’autre expliquant ses méfaits grâce à un cynisme qui fait froid dans le dos. C’est Bernard-Pierre Donnadieu qui livre ici une prestation étonnante en apportant sa stature imposante et son charisme animal à ce monsieur-tout-le monde, véritable sociopathe manipulateur qui jouera avec Rex pendant des années.

Doté d’une photographie assez terne rappelant les images d’un téléfilm, L’homme qui voulait savoir est long à se développer entre les allers-retours du jour de la disparition de la jeune femme et l’explication du comportement de Raymond Lemorne en remontant dans son enfance. Le film perd un peu d’intensité jusqu'à une dernière partie plus intéressante lorsque les deux hommes se rencontrent. La dernière séquence est particulièrement réussie, à la fois glaçante et tétanisante.

 

Note : 3+/ 6

 

 

TUSK – Comédie - 2014 – USA – Kevin Smith (film de clôture)

 

Pitch : Un célèbre podcaster rend visite à un vieil homme totalement fasciné par les morses. La rencontre va très vite dégénérer...

 

A la vision du film, on comprend mieux les mauvais échos émanant des différentes projections déjà organisées. Tusk est une série Z mal fagotée et à l’humour sentant bon American Pie. C’est dire si ça fait mal de voir ce résultat de la part d’un réalisateur comme Kevin Smith auteur de bandes comme Clerks ou son opus précédant, le bien tordu Red State. Ici, Kevin Smith ne retrouve pas sa verve d’antan et semble avoir voulu faire un film entre potes mais au résultat bâclé.

Dès le départ, on sent bien qu’il y a un problème. Justin Long (Jusqu’en enfer) a beau se démener en animateur radio, vulgaire et pas drôle, avec face à lui Haley Joel Osment (qui a triplé de volume depuis Sixième sens !), le film montre déjà ses limites dans l’écriture et le jeu des acteurs complètement en roue libre. Une entame qui augure bien de la suite lorsque Wallace Bryton part rencontrer Howard Howe (Michael Parks vu dans Kill Bill, Red State) qui semble avoir des histoires particulièrement croustillantes à raconter. Ce face-à-face génère des tunnels de dialogues sans réelle mise en scène.

Il faudra attendre une bonne heure pour que la déviance promise arrive enfin. Entre temps, sans savoir pourquoi, on aura eu des retours en arrière inutiles comme si Tusk était monté à l’envers (!?!) cassant le rythme d’un film déjà assez plat. Dommage, car la fin du film est relativement savoureuse en tournant au portnawak complet avec la transformation de Wallace en morse, suite à de multiples interventions chirurgicales. Une vision traumatisante, à la fois drôle et dérangeante virant au tragi-comique déglingué.

A noter la prestation de Johnny Depp (absolument méconnaissable en enquêteur déjanté québécois, un certain Guy Lapointe) et de l’apparition très brève de sa fille, Lily-Rose Depp, en serveuse. Le seul moment un peu comique du film dans les dialogues quand il se moque très lourdement des Canadiens en appuyant sur les travers et les différences entre les deux pays. Pour le reste, Tusk ne m’a pas fait beaucoup rire même si le sujet est décalé, la faute à un sous écriture des blagues et des dialogues interminables.

 

Note : 2 / 6

 

Écrire commentaire

Commentaires: 8
  • #1

    Rigs Mordo (mardi, 25 novembre 2014 14:56)

    Merci pour ce dernier compte-rendu! J'avais bien aimé Daybreakers donc pourquoi pas tenter Predestination, même si je n'ai pas énormément de souvenirs d'Undead. Le deuxième film semble assez sympa aussi même si l'aspect téléfilm me rebute de prime abord. Enfin, Tusk... Je n'ai jamais trop capté l'engouement autour de Kevin Smith, à vrai dire, j'ai vu certains de ses films, ils se laissent voir, mais de là à en faire un auteur culte... Une phrase m'a marqué dans ta chronique: "Ce face-à-face génère des tunnels de dialogues sans réelle mise en scène.". J'ai un gros problème avec ces réalisateurs comme Smith ou Tarantino qui te balancent des dialogues interminables, comme si tout leur cinéma ou une grande partie se basait sur l'écriture. Faites des bouquins si c'est ce qui vous intéresse, mais pas de films!

  • #2

    laseancearoggy (mardi, 25 novembre 2014 19:30)

    Il y a des films de Kevin Smith que j'aime bien comme "Red State", mais là, je suis resté à la porte pour un film dingo sur le fond mais dont la forme laisse à désirer il me semble. D'accord avec toi sur Tarantino, surtout "Boulevard de la mort", sauf pour "Django unchained" le seul qui me semble bien foutu.

  • #3

    Rigs Mordo (mardi, 25 novembre 2014 22:06)

    Red State est sympa mais ne m'a pas retourné non plus, un bon moment mais rien de plus je dirais. Pas vu Django Unchained, mais Boulevard de la Mort je crois que je te l'avais déjà dit, je trouve ça insupportable :p

  • #4

    laseancearoggy (mardi, 25 novembre 2014 22:58)

    Je suis d'accord sur ce film Grindhouse qui était réellement en-dessous de "Planète terreur" de Rodriguez, qui pourtant n'a pas réalisé que des chefs-d’œuvre...

  • #5

    INGLORIUSCRITIK (vendredi, 28 novembre 2014 17:07)

    tusk : Pas vu , pas d'avis donc , mais j'avais bien aimé "red state " de kevin Smith , je te fais confiance sur ton analyse , a l'occase si j'ai rien sous le coude je materai peut etre . par contre les gars , coté tarentino , je suis (très) loin de partager vos points de vue ....sorry !

  • #6

    laseancearoggy (vendredi, 28 novembre 2014 18:47)

    Heureusement qu'on n'est pas tous d'accord sur le sieur Tarantino qui est capable de très bon, à mon sens, mais aussi de grosses déceptions comme "Inglorious bastards", désolé...

  • #7

    Avel (lundi, 01 décembre 2014 11:38)

    Predestination : Hmm...les films traitant de voyage dans le temps sont assez casse-gueule je trouve. Ils doivent avoir une histoire et un déroulement aisés à suivre, sinon le spectateur se perd (ou s'ennuie), et encore plus s'il y a des explications à ajouter dedans.
    Ce film m'intéresse quand même, je pense le regarder quand j'en aurait l'occasion.

    SPOORLOOS : je m’essaierai bien à celui-là ! L'histoire semble assez glaçante. :)

  • #8

    laseancearoggy (lundi, 01 décembre 2014 19:05)

    "Predestination" sort en vidéo ces jours-ci. Il faut que tu te fasses ton propre avis et tu en feras une chronique sur ton site :)