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5e jour à l'Etrange festival

Une cinquième journée pluvieuse et consacrée sans le vouloir aux films de huis-clos. A commencer par le Hongkongais Coffin Homes de Fruit Chan avec ses fantômes partageant le quotidien d’habitants de micro-logements pour finir avec l’hermétique Canadien Tin Can de Seth A. Smith et ses personnages coincés dans des caissons de survie suite à l’émergence d’un champignon-virus qui ravage l’humanité.

 

 

COFFIN HOMES – Cages à lapins – 2021 – Hong/Kong – Fruit Chan

Mondovision

 

Pitch : Trois histoires de (mini) maisons hantées ayant pour décor ces appartements à compartiments, appelés aussi "maisons-cercueils", qui prolifèrent à Hong Kong.

 

 

Malgré son pitch de films à sketchs, Coffin Homes n’est pas vraiment une anthologie classique avec plusieurs histoires dans la mesure où on retrouve les différents segments à plusieurs reprises sans réels liens entre eux. Le pré-générique s’avère spectaculaire avec une grand-mère grabataire se levant de son fauteuil-roulant pour massacrer sa famille à coups de couteaux, possédée par l’esprit d’un démon. La séquence tourne à l’hystérie collective et au grand-guignol pour cette entame rythmée mais pas vraiment représentative de la suite du film.

Coffin Homes se focalise avant tout sur l’agent immobilier Jimmy Lam (You-Nam Wong, Ip Man) qui tente de louer des appartements hantés à une clientèle obligée de se loger dans les appartements de la taille d’un cercueil. C’est la véritable histoire du film de Fruit Chan qui s’était fait connaître en 2004 avec Nouvelle Cuisine. Coffin Homes dénonce ouvertement la crise du logement à Hong-Kong et ces millions de mal-logés, souvent des travailleurs pauvres arrivés de pays étrangers et de Chine suite à la rétrocession, s’entassant dans quelques mètres carrés comme des animaux. Une toile de fond politique et sociale où le fantastique tente de se faire une place au milieu des familles agglutinés et des couloirs trop étroits.

Même les fantômes des lieux en ont assez de voir débarquer ces flots d’habitants, de les entendre ronfler en cœur, et tentent de les repousser en les effrayant pendant leur sommeil ou en s’immisçant dans leur vie au quotidien, à l’image d’un vieil homme émacié ou d’un jeune garçon. Fruit Chan accentue son propos politique sur cette situation dramatique où certaines personnes tirent profit de leur condition précaire. Les malheureux n’ont pas d’autres choix que de vivre avec des fantômes alors que les vivants sont déjà entassés. Le film est parcouru de scènes coutumières de terreur dignes des films de fantômes asiatiques avec quelques jumpscares et mobiliers volants. Il est aussi perclus d’humour et de moments gore avec geysers de sang ininterrompus et illusions créés par les spectres comme l’ouverture d’un bide pour libérer les intestins.

Si on pense aux liens avec le très bon au Dream Home de Pang Ho-Cheung pour la violence liée au problème du logement, la mayonnaise a du mal à prendre dans le film de Fruit Chan. La faute à un scénario un peu faiblard (on ne comprend pas vraiment l’agencement des histoires) et des effets visuels du même tonneau notamment les maquillages des fantômes. Bref, le résultat final peine à convaincre et ne trouve jamais le bon équilibre. Reste le sujet de ces logements riquiquis à Hong-Kong, une horreur à lui seul.

 

3/6

 

 

TIN CAN – Champi collant- Canada – 2020 – Seth A. Smith

En compétition

 

Pitch : Alors qu’une épidémie de peste ravage le monde, une parasitologue de renom se retrouve emprisonnée dans une chambre d’hibernation. Pour s’en échapper, elle doit commettre l’irréparable.

 

Avec son pitch très actuel de pandémie contagieuse, dont toute référence avec l’actuelle ne serait pas fortuite, le premier long-métrage du Canadien Seth A. Smith ressemble à un film d’infection assez classique. Les malades sont mis en quarantaine et sont soignés par des Docteurs spécialisés à l’instar de la parasitologue Fret (Anna Hopkins, Red Rover) engoncés dans des combinaisons adéquates. Il faut dire que le virus appelé « Corail » recouvrant les corps d’une deuxième peau blanche élastique fait subir à la population des métamorphoses particulièrement impressionnantes. Quelques minutes plus tard, Fret se réveille dans un caisson, retenue par ses sangles et reliée par des tuyaux pour garantir sa survie.

A ce moment-là, le film bascule inexorablement sur un huis-clos bien hermétique pour le coup. On se croirait presque dans le récent Oxygène d’Alexandre Aja où Mélanie Laurent subissait le même sort. Sauf que là où le film d’Aja s’avérait inventif pour exploiter au mieux la contrainte des limites du décor, Tin Can rate le coche sur la longueur. On a du mal à résister à l’émergence de Fret et ce malgré son abattage et ses faux airs d’Anne Hathaway pour s’extraire de son caisson exigu. Bref, heureusement elle communique avec ses collègues eux aussi coincés dans une boîte de conserve, et quelques flashbacks tentent de recoller les morceaux, avant de parvenir à s’éjecter de sa prison de circonstance. Mais, là encore le scénario ne donne pas toutes les clés au spectateur pour rentrer en empathie avec les personnages.

Dans la dernière partie, on visualise sans vraiment comprend le sort réservé à ces prisonniers. Soit ils sont tués, soit ils sont transformés en des espèces d’androïdes les faisant ressembler à des robots maladroits. Le spectateur a lui aussi peu de perspective et doit déployer des efforts surhumains pour résister à la projection dans ce monde clos et vicié qui ressemble plus à une apocalypse qu’à une délivrance. Même si on comprend le lien amical et cinématographique avec Brandon Cronenberg (Antiviral, Possessor), le fils de qui vous savez, avec son image froide et sa froideur clinique, Tin Can est également une épreuve pour le spectateur. Sans doute que la participation assez anecdotique de Michael Ironside était à titre fraternelle.

 

2,5/6

 

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