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1er Jour

Jeudi 4 septembre

Quelle joie de se retrouver dans le Forum des images, antre régulier et annuel de l’Etrange festival. Un parfum de sueur, de sang et de souffre va encore inonder les salles et les couloirs de l’Etrange pour mon plus grand bonheur. Cette année, je n’ai pas pu assister à la cérémonie d’ouverture. Déjà plus de places disponibles au guichet le jour de l’ouverture. Donc, cette année pas de présentation des cartes blanches (Sono Sion, Jacques Audiard et Godfrey Reggio) et du film d’ouverture, The Voices de Marjane Satrapi (précédé d’un court-métrage de Winshlus et Nicolas Pawloswki).

Pas grave, la programmation est tellement fourmillante que je me rabats sur Open Windows de Nacho Vigalondo et These final hours de Zak Hilditch.

 

 

OPEN WINDOWS – Thriller futuriste – France/Espagne/USA – 2014 – Nacho Vigalondo

 

1er film en compétition officielle et semi-déception pour ce petit thriller au concept original.

Pourtant, Nacho Vigalondo nous a habitué à mieux avec ses deux précédentes œuvres remarquables en tous points (Timecrimes et Extraterrestre).

Le film est en fait une perpétuelle mise en abyme comme le confirme la première scène, en l’occurrence quelques images de la présentation d’un film à une convention de fans. Une série B de SF mettant en vedette Jill (Sasha Grey). Très vite, la caméra se recule et on se retrouve devant un écran d’ordinateur qui retransmet la conférence de presse sur internet. Nick (Elijah Wood) est devant son écran en train d’alimenter son site de photos dédiées à son actrice fétiche. Croyant avoir gagné une soirée avec elle, il l’attend dans une chambre d’hôtel.

Open Windows est en fait un film concept qui utilise les nouvelles technologies pour créer une nouvelle façon de filmer. Ainsi, l’écran est partagé entre plusieurs fenêtres pour suivre l’action entre la web-cam, la caméra numérique, le téléphone portable. Progressivement, Nick va perdre le contrôle de la situation en acceptant les propositions d’un mystérieux interlocuteur qui lui propose de pénétrer l’intimité de Jill (l’ex porn-star Sasha Grey qui se dévoilera dans une scène très voyeuriste) via les nouvelles technologies. Au départ, rien de bien méchant, mais progressivement, les événements s’emballent pour Nick qui se retrouve pris dans l’étau d’une manipulation.

En ce sens, le film tient en haleine, même s’il s’apparente à une forme de huis-clos, et le réalisateur utilise toutes les possibilités de caméras pour construire une toile diabolique et inextricable pour ce pauvre Nick dont la seule issue est d’accepter d’être la marionnette de son correspondant pas très clair (Elija Wood, toujours le regard halluciné, joue finalement le même rôle qu’il tenait dans Grand Piano !). Les rebondissements (pas toujours très crédibles) s’enchaînent avec jubilation et non sans humour, notamment avec l’arrivée intempestive de hackers français croyant avoir à faire à un grand pirate. Des scènes très drôles dans un anglais parlé avec un accent très français.

Open Windows est un film très ambitieux qui ouvre plusieurs possibilités et fait se côtoyer plusieurs genres comme le voyeurisme (on pense à Fenêtre sur cour) ou le giallo. Le psychopathe qui manipule à distance Nick porte des gants noir et possède un couteau avec lequel il menace de tuer Jill. Le problème est que le réalisateur a beau ouvrir plusieurs fenêtres, il a du mal à les refermer toutes de manière cohérente surtout dans sa dernière bobine.

Dommage, car le film évoluait en s’échappant de la chambre d’hôtel (course-poursuite entre la police et Nick), toujours accompagné par son ordinateur portable et aidé en secret par les hackers de Paris pour le guider dans sa voiture. Malheureusement, le concept s’essouffle au bout d’une heure, mais surtout le film est plombé par une fin totalement ratée, à partir du moment où le psychopathe apparaît à l’écran et que le film devient une sorte de found footage lambda. Les dernières scènes sont encore plus ridicules et incohérentes en multipliant les twists sur l’identité de certains personnages.

A trop vouloir jouer avec ses caméras, Nacho Vigalondo s’est perdu dans son histoire semble-t-il trop ambitieuse, qui se termine bien mal au regard de son entame prometteuse.

 

Note : 3 / 6

 

 

THESE FINAL HOURS – Fin du monde – Australie – 2013 – Zak Hilditch

 

These final hours raconte l’histoire d’une pré-apocalypse annoncée. La fin du monde se propage et va bientôt ravager les côtes australiennes. James, qui se rend à une grosse fête avant de mourir, croise sur sa route Rose, une petite fille qui recherche son père. Sur ce pitch très simple, le réalisateur construit un road-movie élégiaque qui alterne les moments tragi-comiques.

Le film possède une réelle ambiance à la fois nauséabonde et lumineuse à l’image des paysages et des maisons gorgés de soleil. Cette dualité est la même qui réunit deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Au milieu d’un monde qui part en déliquescence (la cruauté et la folie inhérentes à cette situation) James et Rose se rapprochent et tissent entre eux un lien presque familial. Pourtant These final hours n’est pas une bluette. Il est même par moment ultra-violent dans les images et les propos (enfants morts, passages sanglants et sexualité frontale).

Zak Hilditch ne choisit pas la facilité pour son premier film en montrant les faces les plus sombres de l’humanité. Ainsi, rien ne sera épargné aux deux héros, notamment la petite fille qui se retrouve au centre d’une véritable orgie organisée par le pote de Nick. Les jeunes boivent, se droguent et baisent dans tous les coins en attendant la fin du monde. Totalement déboussolés et sous l’emprise de substances, ils ont déjà basculé dans la folie comme l’organisateur de la fête (par ailleurs très drôle) et cette fausse oasis se transforme en anti-chambre de l’enfer.

Pas de rémissions possible pour un métrage qui renvoie aux films de zombies et de contamination, avec des décors de destruction et de villes à l’abandon jonchant une Terre devenue tombeau de l’humanité.

Les deux acteurs qui partagent ce voyage iconoclastes sont excellents. James (Nathan Philips vu dans Wolf Creek) apporte une touche sensible et décalé avec son corps musculeux et tatoué, alors que Rose (lumineuse Angourie Rice) possède une fraîcheur innocente, et fait office de contre-point parfait. Elle donne à James l’envie de se battre encore un peu malgré tout. La fin du film est plus mélancolique au moment où l’inéluctable se rapproche. La dernière scène est à ce titre très belle et fait directement le lien avec celle de Take Shelter.

On pourra reprocher au film certaines maladresses mais, il faut reconnaître les qualités visuelles et originales de These final hours, 1er film d’un jeune réalisateur australien. Un cinéma fait avec peu de moyens, à la croisée des genres, influencé par tout un pan de la série B australienne, et qui rappelle le ciné US indépendant de ces dernières années comme Bellflower d’Evan Glodell.

 

Note : 4 / 6

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Commentaires: 6
  • #1

    Rigs Mordo (vendredi, 05 septembre 2014 21:10)

    Premier compte rendu très intéressant! Le premier film me faisait dire "tiens ça peut être sympa" (pénétrer l'intimité de Sasha Grey, why not?) mais ça semble décevant, le second ne m'attirait pas mais après t'avoir lu il semble au final plutôt intéressant. Comme quoi! En tout cas merci pour tes avis, l'ami, toujours aussi excellent à lire !

  • #2

    laseancearoggy (vendredi, 05 septembre 2014 22:41)

    Merci mon ami Rigs. Moi aussi, j'ai cru que "Open Windows" allait donner quelque chose d'intéressant et puis au final, c'est plutôt décevant. Comme je l'ai lui quelque part, le film se démodera assez rapidement. Le film australien est pour sa part différent mais intéressant dans son approche et son point de vue.

  • #3

    Princécranoir (samedi, 06 septembre 2014 15:09)

    Côté attentes, on assiste à une inversion de polarité si je comprends bien. Elijah Wood n'en finit plus de casser son image de gentil Hobbit en jouant des rôles borderline (je pense au récent remake de "Maniac"). Je ne dis pas que je bouderai malgré tout ce Vigalondo, surtout qu'il avance à l'affiche un atout pour le moins charmant.

  • #4

    laseancearoggy (samedi, 06 septembre 2014 17:45)

    Comme tu le dis, Elijah Frodon Wood est des plus intéressants (il est ici d'ailleurs producteur). A l'instar de Daniel Harry Potter Radcliffe, le petit homme aux yeux bleus se bâtit une carrière atypique qui sera à suivre dans l'avenir.

  • #5

    Mr Vladdy (dimanche, 07 septembre 2014 12:10)

    Les deux films me tente pas mal même si j'avoue que je serais plus curieux de découvrir "Open windows". Tu as de la chance en tout cas de pouvoir t'éclater à ce festival. Pour ça je reconnais que Paris me manque même si sur Brest la programmation reste quand même pas mal, c'est vrai que certains festivals et autres avant premières me manque ^^ Bon après il y à toujours un moment où je finis par voir les films que je veux c'est le principal ;-)

  • #6

    laseancearoggy (dimanche, 07 septembre 2014 12:32)

    "Open Windows" vaut le coût dans une certaine mesure mais il pourrait aussi t'énerver sur le côté "found footage". Et, c'est vrai aussi que d'être à Paris permet de voir des films différents comme à l'Etrange festival.