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UTOPIA

 

Saison 2 : 6 épisodes

Durée : 55 minutes par épisode

Date de création : 2015

Créateur : Dennis Kelly

Pays : UK

Acteurs : Fiona O'Shaunghnessy, Alexandra Roach, Nathan Stewart-Jarrett

 

PITCH : Alors qu’ils croyaient que le vaccin avait été détruit, Ian et Grant retrouvent Becky et découvrent qu’il n’en est rien. De nouveau poursuivis par le Network, ils apprennent la teneur du nouveau plan et la réalité de la grippe russe.

 

4/6

 

La 1ère saison d’Utopia avait de quoi surprendre dans le petit (désormais immense) monde des séries. En effet, en juste 6 épisodes, le show crée et réalisé par Dennis Kelly résonnait comme une bombe en déployant une mythologie conspirationniste folle et pourtant complètement réaliste. Organisation secrète et virus capable de décimer toute l’espèce humaine étaient au menu de la série, le tout emmailloté dans une mise en image à l’esthétique baroque et surréaliste particulièrement magnifique. Une première saison en forme de réussite que cette suite ne devait pas trahir.

Utohyppie

Et force est de constater que le résultat est à la hauteur des attentes. Notamment avec ce premier épisode en forme de flash-back se déroulant dans les années 70. Ambiance pattes d’eph et écran 4/3 pour nous permettre de plonger dans les origines de la série et les arcanes du projet Janus à la genèse de l’histoire. L’entame tourne autour de Philip Carver (Tom Burke) et montre comme ce dernier, sous l’impulsion du fameux Mr Rabbit, qui est en fait une femme en la personne de Milner (Rose Leslie), crée le futur Janus. Un épisode intéressant aussi car il permet de comprendre les enjeux de la série et l’origine des personnages comme celui de Pietr (Neil Maskell), enfant mutique et perturbé, subissant des expériences limites pour un môme, ou de Jessica Hyde (Fiona O'Shaunghnessy) qui servira de réceptacle au fameux virus sans le savoir.

Un thriller d’espionnage

Si la saison précédente jouait sur le mystère et les faux-semblants avec l’histoire du manuscrit censé révéler l’Apocalypse, cette 2e saison s’apparente plus à un thriller d’anticipation avec de forts relents d’espionnage comme dans un James Bond, à l’image du 1er épisode et les séquences en Italie, ou par la suite pour empêcher le déclenchement de la fin du monde. En effet, sous prétexte de combattre une nouvelle forme de grippe, ici russe, les autorités sont prêtes à vacciner toute la population pour soi-disant la sauver. Or, c’est tout le contraire, cette campagne de vaccination organisée lors d’un « V-Day » stérilisera 90 % de la population mondiale à son insu. Pris dans cet étau aux ramifications insoupçonnées, les personnages choisissent leurs camps, entre ceux qui veulent anéantir les virus et ceux qui sont bernés par leur propre projet. Qui dit vrai et qui détient les réels objectifs de l’organisation secrète ?

La conspiration, une aspiration

L’atmosphère est toujours complotiste avec ses personnages ambigus jouant double jeu, comme dans les films américains des années 70 et remise aux goûts du jour par les récents longs-métrages ayant comme toile de fond la paranoïa. Un mot qui sied bien à Utopia tant la série joue sur les codes du complot avec la propagation du virus à grande échelle. On est toujours en présence d’une société secrète « The Network » ayant des ramifications jusqu’au plus haut de l’Etat et qui déplace ses pions avec l’aide de complices cachés. Dans le même ordre d’idée, on retrouve aussi l’ambiance actuelle de terrorisme mondialisée avec ces cellules dormantes, capables de passer à l’acte en un coup de fil. Ce sont les nouveaux enjeux de cette saison promettant la diffusion de plusieurs virus en même temps et entraînant une course-poursuite pour éviter le drame.

Utopia dans l’air du temps

La série se base sur un constant simple et rationnel. Il y a trop d’humains sur la planète pour les ressources présentes. On peut d’ailleurs imaginer que cette idée folle de vouloir réguler le nombre de naissance à germer dans le cerveau d’eugénistes patentés. Des préoccupations déjà très prégnantes dans les seventies au sortir des deux chocs pétroliers. Si les problématiques liées à l’écologie et à l’expansion humaine s’étaient noyées dans la décennie foutraque et orgiaque des 80’s, on remarque que ces thématiques ressurgissent aujourd’hui avec les catastrophes naturelles et les guerres un peu partout sur la planète. En ce sens, Utopia est bien une série visionnaire.

Au final, cette deuxième saison d’Utopia est dans la continuité de la précédente. Toujours originale et bien filmée, elle charrie des personnages et des situations, semble-t-il improbables, mais aboutissant à une forme de véracité historique, tout en jonglant avec nos peurs primales. C’est la force de la série qui se termine assez calmement au regard des péripéties entrevues tout au long du show. Malheureusement pour les fans de la série, la chaîne anglaise Channel 4 a annoncé qu’il n’y aurait pas de saison 3. Idem pour l’adaptation US par le réalisateur David Fincher (Seven) qui semble-t-il ne verra jamais le jour...

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Commentaires: 2
  • #1

    Kapalsky (mercredi, 01 juin 2016 09:34)

    Je suis toujours aussi peiné par l'absence de troisième saison. Utopia est une série d'une telle exigence aussi bien dans le fond que dans la forme; il y'a trop à dire sur le sujet, mais tu en as déjà bien retranscrit les meilleurs éléments. :)

  • #2

    Roggy (mercredi, 01 juin 2016 19:29)

    Merci pour le compliment mais, comme tu l'écris, il y a tellement de choses à dire sur la série qu'on pourrait en remplir des pages et des pages.