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PENNY DREADFUL

 

Saison 2 : 10 épisodes

Durée : 55 min/épisode

Créateur : John Logan

Pays : USA/UK

Acteurs : Eva Green, Josh Harnett, Timothy Dalton...

 

Note : 4 / 6

 

 

Après s’être débarrassés des vampires de la 1ère saison et avoir révélé la vraie nature lycanthropique d’Ethan Chandler, Penny Dreadful joue la carte de la continuité dans une deuxième saison sous les auspices de la sorcellerie, toujours dans son écrin fantastique et gothique.

 

Un réveil difficile

Cette deuxième saison reprend donc avec le réveil sanglant d’Ethan Chandler qui a massacré plusieurs personnages dans une auberge, révélant au passage son mystère latent, à savoir son statut de loup-garou dont il me maîtrise pas les pulsions. C’est aussi ce qui le pousse à vouloir fuir ses amis. Mais alors qu’il annonce son départ, Vanessa Ives est attaquée par une troupe de femmes nues et scarifiées qui s’avéreront être des sorcières cornaquées par une dominatrice ayant vendu son âme au diable (Evelyn Poole). Cette scène scellera le choix d’Ethan de rester et constituera la ligne directrice de la saison.

Ma sorcière mal-aimée

Que vaut donc cette suite d’une série qui nous avait épaté en terme visuel et en sa capacité à faire évoluer toute une ribambelle de personnages issus du bestiaire fantastique ? La réponse est certes très positive mais cette saison a du mal à se renouveler dans son ensemble malgré une qualité intrinsèque évidente. En premier lieu, force est de constater que la force maléfique qui se confronte à notre petite troupe est moins puissante et charismatique que ne pouvaient l’être les vampires de la saison précédente. Ces sorcières sont surtout actives la nuit en apparaissant dans les rues ou chez Sir Malcom en se fondant dans les murs comme des caméléons. Les plus belles scènes d’attaques de la saison. En revanche, leurs capacités de nuisances semblent plus faibles malgré les incantations et les poupées vaudous (les séquences où les personnages sont pris de vision sont très réussies).

Au cœur des ténèbres

Si la coalition de circonstance est aux aguets et rassemble toujours les mêmes personnages d’où émergent surtout Vanessa Ives (Eva Green) et Ethan Chandler (Josh Harnett), alors que Sir Malcom est plus en retrait, cette saison 2 marque le pas en terme de narration. En effet, le scénario multiplie les sous-histoires et les personnages secondaires au détriment du sujet principal (la lutte contre les sorcières), parce que justement il ne s’avère pas suffisamment fort à lui tout seul. Les dix épisodes permettent surtout de développer les psychologies et les actions de la créature de Frankenstein (John Clare) tiraillée par ses propres démons (considéré comme un monstre de foire) et désireux de s’approprier Brona, conçue de toute pièce par un Victor Frankenstein tombant progressivement dans la folie et la drogue, et aussi sous les charmes de la donzelle ressuscitée. Idem pour Dorian Gray qui continue à suivre une histoire parallèle plus ou moins intéressante sans réelle interaction avec les autres personnages.

La fiancée de Frankenstein

De ce maelstrom de monstres, c’est Brona ex-Lily (Billie Piper), l’ancienne prostituée proche d’Ethan, qui devient la plus intéressante. Aussi intelligente que son alter-ego monstrueux John Clare (Rory Kinnear), elle dépasse sa condition de créature recousue et zombiesque pour se venger des hommes qui ont abusé de son corps dans sa vie d’avant. Diabolique, érotique, elle n’hésite pas à user de sa force pour tuer et prendre le pouvoir sur la gent masculine en s’accoquinant même avec Dorian Gray jusqu’à en faire sa chose et le pousser au crime. Un personnage à l’altérité croissante qui deviendra certainement prégnant dans la suite de la série et notamment sur sa relation ambiguë avec Victor Frankenstein et John Clare.

Je suis un monstre

L’autre personnage qui prend plus d’épaisseur est Ethan Chandler. Conscient de sa nature hybride et incontrôlable, il cherche par tous les moyens à ne pas faire de mal à ses amis, tout en échappant aux questions pressantes d’un policier le harcelant pour élucider le massacre de l’auberge. Josh Harnett apporte encore ici ses épaules larges et son charisme naturel à ce personnage tourmenté dont le passé américain reste enfoui au plus profond de son âme. Sa Némésis lunaire apparaît vraiment dans une très belle scène où, enchaîné volontairement, il se transforme en loup-garou face au serviteur de Sir Malcom chargé de lui révéler sa réelle nature et l’être qu’il devient à ce moment-là.

Eva la tigresse

Pourtant, c’est encore Eva Green qui porte la série à bout de bras avec son personnage schizophrénique et ambivalent de Vanessa Ives. Dans son regard noir expressif, on lit tout son désarroi et son combat permanent pour ne pas sombrer dans la folie. Écartelée entre la foi et son attirance pour le côté obscur du crucifix, Miss Ives est confrontée à une kyrielle de démons intérieurs (elle parle la langue du diable) ainsi les velléités du diable pour la posséder (c’est l’objectif des sorcières). Eva Green apporte ainsi toute la palette de son talent à ce personnage à la beauté sombre et vénéneuse comme les scorpions qui apparaissent partout où elle passe. Miss Ives bénéficie ainsi d’un épisode particulier (l’épisode 3 intitulé « Les visiteuses ») dans lequel elle rejoint la compagnie d’une vieille sorcière qui lui apprend tous ses secrets au milieu d’une lande désolée et battue par les vents. Une rupture de rythme dans la série nécessaire pour comprendre son passé et certainement le segment plus réussi de la saison avec son ambiance gothique digne d’un film de la Hammer.

Penny in the sky

Toutes ces circonvolutions entre les personnages ne complexifient pas forcément l’histoire mais allongent un peu trop la saison. A l’instar de la 3e saison de The Walking dead, deux épisodes ont été ajoutés pour porter le total à dix. Ce qui se ressent dans la saison et multiplie les dialogues et les réflexions, notamment pour résoudre une énigme ancestrale sur les origines du malin. Des séquences intéressantes mais redondantes qui permettent néanmoins d’introduire le personnage de Mister Lyle (Simon Russell Beale) farfelu intriguant baroque qui semble jouer un double jeu. Les sous intriguent prennent de fait de l’ampleur comme l’attirance maléfique de Sir Malcom pour la sorcière, les amours homosexuelles (et frontales !) de Dorian Gray ou les malheurs de John Clare dans le théâtre où sont exposées des reconstitutions de scènes de crimes. A tel point que les quatre derniers épisodes ne délivrent pas énormément de nouveauté jusqu’à un final quelque peu décevant et sans cliffhanger.

Au final, cette deuxième saison de Penny Dreadful est globalement satisfaisante même si elle me semble un peu en dessous de la précédente. Le show reste de qualité grâce à son casting et ses décors, mais se perd en intrigues parallèles (trop de personnages ?) qui ont de la difficulté à s’emboîter les unes dans les autres. Hormis ces griefs légitimes dus à l’ajout de deux épisodes, Penny Dreadful continuent sur les chemins de l’horreur gothique sans oublier de donner son quota sanglant et sexuel au spectateur habitué. La grande force de la série est de pérenniser l’exploration de l’âme troublée de tous ces monstres qui tendent vers une humanité qui pourtant les rejette.

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Commentaires: 8
  • #1

    Avel (jeudi, 11 février 2016 11:02)

    Coucou Roggy :)
    Je te rejoins dans ta critique. Je suis contente que le personnage d'Ethan prenne plus d'épaisseur mais au final c'est cette saison qui en a perdu un peu par rapport à la première. Les sorcières sont une chouette idée (j'aime leur "design" également) mais le vampire de la S1 faisait plus effrayant, je trouve.
    Eva Green est toujours aussi impeccable, sa présence porte les épisodes. Quelle actrice !
    Je trouve dommage dans cette saison que les personnages restent trop "séparés" les uns des autres dans leur intrigue personnelle. Je crois que s'ils en venaient à vraiment tout se raconter (ou découvrir les vies / ennuis des uns et des autres) cela donnerait une autre force à la série.

  • #2

    ChonchonAelezig (mardi, 16 février 2016 10:56)

    Je ne connaissais pas. Je note ça !

  • #3

    Roggy (mardi, 16 février 2016 20:34)

    A Avel,
    Je ne sais pas si on racontait les histoires de tous les personnages aurait une incidence positive sur la série. Au contraire, la multiplication des points de vue me semble nuire au rythme du show. A voir comment va se dérouler la 3e saison.

  • #4

    Roggy (mardi, 16 février 2016 20:37)

    A ChonchonAelezig,
    Il faut absolument que tu voies cette série ! :)

  • #5

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  • #6

    love charm (jeudi, 01 décembre 2016 00:24)

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  • #7

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  • #8

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