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YOU SHOULD HAVE LEFT

 

GENRE : House of Galles

REALISATEUR : David Koepp

ANNEE : 2020

PAYS : USA

BUDGET : 4 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Kevin Bacon, Amanda Seyfried, Avery Tiiu Essex...

 

 

 

RESUME : Retiré dans une maison isolée du Pays de Galles avec sa femme et sa fille pour écrire la suite de son plus grand succès, un scénariste perd peu à peu la raison.

 

MON HUMBLE AVIS

Pandémie oblige, la nouvelle grosse production (tout est relatif) estampillée Blumhouse est directement sortie en vidéo malgré son casting haut niveau, et après le succès mérité de Invisible Man. You Should Have Left de David Koepp (réalisateur de Réactions en Chaîne ou Fenêtre Secrète et connu pour les scénarios de Mission Impossible en 1996, Snake Eyes en 1998 ou le Spider-man de 2002) conte l’histoire d’un père de famille, Theo Convoy (Kevin Hollow Man Bacon) qui loue une maison au milieu de nulle-part avec sa femme Suzanne, actrice célèbre (vénéneuse Amanda Seyfried, Jennifer’s Body, Chloé) et leur fille Ella (Avery Tiiu Essex). La demeure au design moderne cache en son cœur un mystère à l’image de Theo hanté par un passé traumatique, la mort de sa femme dont il fut accusé avant d’être innocenté. Perdue au centre d’une lande battue par les vents, la maison possède également un passé trouble. La population locale, pourtant peu loquace, avertit le père de famille des manifestations particulières liées à la propriété appartenant à un homme qu’ils n’ont jamais vu.

David Koepp construit un film assez étrange où la bâtisse contemporaine ne serait finalement que le réceptacle et le catalyseur des humeurs et des sentiments de ses habitants. Il installe une sorte de malaise en parallèle de l’effondrement du couple venu chercher des solutions afin d’éviter un divorce. Le fantastique s’insinue par petites bribes investissant les cauchemars prophétiques de Theo, et par la découverte de nouvelles pièces dans cette maison aux allures de labyrinthe. Tandis que le couple s’éloigne (la différence d’âge entre les deux personnages est souvent évoquée comme le leitmotiv d’une future séparation), des ombres apparaissent dans la chambre d’Ella et les faux-semblants se glissent à travers les interstices de l’esprit de Theo au point de distordre la réalité.

Basé sur un roman de Daniel Kehlmann, You Should Have Left peine néanmoins à créer une mythologie cohérente malgré la prestation des acteurs et un Bacon qui tient le film sur ses épaules osseuses, 20 ans après avoir travaillé avec David Koepp sur le très bon Hypnose où il perdait déjà la raison. Là encore, son esprit tangue et se mure entre les couloirs d’une maison faisant apparaître régulièrement de nouvelles salles. Un édifice au design épuré et froid dont les murs ne seraient pas droits, les portes pas toujours situées au même endroit, sorte de maison témoin agencée artificiellement. Avec un certain style, le long-métrage alterne les séquences dramatiques (la tragédie de la page blanche, les soupçons sur la double vie de Suzanne) et horrifiques sans que la sauce ne prenne suffisamment pour lier harmonieusement les deux ambiances, même si le scénario rappelle fortement un épisode de La Quatrième Dimension, voire le récent Vivarium (Lorcan Finnegan, 2019) rehaussé par l’aura de Shining dont l’ombre du père paranoïaque aux frontières de la folie plane au-dessus du film.

La clé se trouve dans le secret de Theo, bien enfoui au plus profond de sa mémoire. Il rejaillit dans cette descente aux enfers ponctuée de va-et-vient entre la réalité de son couple désunie et le fantasme de la peur de divulguer une horrible vérité. Mais les séquences surnaturelles (la fuite dans la nuit pluvieuse, les manifestations visuelles et bruyantes dans la maison) ne s’imbriquent pas suffisant dans le récit au point de claudiquer régulièrement sur un script bancal, cristallisé par une dernière partie quelque peu ratée. La boucle temporelle semble se refermer sur des explications fumeuses avec l’intervention de l’hôte de la maison à l’identité bien connue aux manettes d’une manipulation démoniaque. Dommage, car You Should Have Left possédait les atours délicats du film de maison hantée au milieu d’un environnement angoissant, mais peine à développer pleinement l’ensemble de ses enjeux.

 

3,5/6

 

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Commentaires: 5
  • #1

    Rigs (mercredi, 09 décembre 2020 14:54)

    On m'en a dit du bien, et la paire Bacon/Koepp avait bien fonctionné sur Hypnose donc why not ? Belle chro en tout cas, tes réserves feront que je ne me presserai pas mais je tenterai de voir ça one day :)

  • #2

    Roggy (mercredi, 09 décembre 2020 15:36)

    J'aime bien Bacon en général et le film possède un vrai charme. Après, tout ne fonctionne pas complètement et manque de cohérence pour retomber sur ses pattes. Ca reste quand même largement regardable.

  • #3

    Rigs (mercredi, 09 décembre 2020 17:24)

    J'ai aussi une tendance à aimer presque tout ce que le Kevin fait, donc sans aller jusqu'à dire que je vais foncer les yeux fermés, je tenterai ouais :)

  • #4

    princecranoir (samedi, 09 janvier 2021 12:00)

    Là je me laisserai bien tenter par cette visite, malgré les réserves formulées. Il y a toujours de quoi placer quelques bonnes idées dans les histoires de baraques. Mais comme tu l'écris très bien, le fantôme de "Shining" ne traîne jamais loin dans les couloirs.

  • #5

    Roggy (dimanche, 10 janvier 2021 09:12)

    C'est d'autant plus pour cela que le résultat est frustrant. Les comédiens sont excellents mais le scénario se perd trop en circonvolutions.