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UNDERWATER

 

GENRE : Confinement aquatique

REALISATEUR : William Eubank

ANNEE : 2020

PAYS : USA

BUDGET : 80 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Kirsten Stewart, Vincent Cassel, T.J. Miller...

 

 

RESUME : Une équipe scientifique sous-marine fait face à un tremblement de terre. Sous l'eau, ils vont devoir essayer de survivre.

 

MON HUMBLE AVIS

Encore un projet sorti de la cuisse de Jupiter ou plutôt des arcanes obscurs et politiques des studios hollywoodiens. Resté 3 années encalminés sur les étagères de la Fox avant son rachat par Disney, Underwater émerge enfin du tourbillon des tractations financières pour reprendre une bouffée d’oxygène dans les cinémas mondiaux. Vu la gueule du confiné après visionnage du film, il n’est pas complètement certain que la firme aux grandes oreilles n’ait pas passé le long-métrage sous les fourches caudines de son essoreuse à reformater les projets qui ne lui conviendrait pas.

Preuve en est cette première séquence de course poursuite afin de fuir les conséquences d’un tremblement de terre détruisant une station sous-marine à la vitesse de l’explosion de chaque compartiment. Le tout accompagné de la voix-off de Norah (Kirsten Twilight Stewart) pour présenter la situation, ce qui laisse à penser un possible remontage du début du film. De fait, les personnages sont présentés au lance-pierre au fur et à mesure où les survivants parcourent les vestiges de la station sans vraiment prendre le temps de les caractériser. Etrange. Dans sa première partie, le film se résume à la fuite de nos héros au milieu des décombres et des explosions et rappelle en ce sens Eden Log (Franck Vestiel, 2007) où Clovis Cornillac se réveillait au fond d’une grotte avant de la remonter lentement. C’est un peu la même affaire avec Underwater. On suit presque en temps réel les scientifiques encore vivants dont le Capitaine Lucien (Vincent Cassel) dans leurs péripéties pour s’échapper de leur tombe sous-marine.

Si William Eubank (The Signal) tient bien la barre et la misaine côté réalisation, force est de constater que cet actionner sous-marin manque cruellement d’enjeux car, hormis l’évasion désespérée, notre groupe de scientifiques doit faire à une menace peut-être encore plus importante en la personne d’une créature aquatique de la taille d’un immeuble, accompagnée de ses sbires pas très catholiques (et visuellement pas des plus réussis) dont le seul objectif est de boulotter de l’humain en arrachant leur module de survie comme une vulgaire boîte de conserve. Bref, pas de quoi se retourner dans son fauteuil à la vision de ces gentilles bestioles dont le boss a le look d’un kaiju sorti de son sommeil sans doute à cause de travaux trop bruyants organisés au-dessus de sa caverne.

La déception est d’autant plus grande que le film ne décolle jamais, naviguant en permanence sur les eaux bien connues et séminales de Alien pour la créature initiale, Aliens pour les combinaisons de plongée semblable à de belles armures de combat ou Abyss pour l’aspect monstre marin sans jamais atteindre une quelconque cible spirituelle. La dimension émotionnelle est vite noyée sous un flot de séquences d’attaques des créatures et de disparition d’une bonne partie du casting comme dans nos vieilles bonnes séries B d'antan (Virus ou M.A.L pour ne citer que ces exemples). Or, Underwater ne trouve jamais l’équilibre entre film de trouille avec jumpscares inhérents à ce type de long-métrage (y compris sa propension à ressembler à un film de SF dans l’espace) et introspection de personnages présentés à l’emporte-pièce, à l’image des saillies comiques inopérantes de T.J. Miller (Cloverfield) juste là pour faire des vannes dans un contexte ne s’y prêtant pas.

Dommage car le sujet, certes maintes fois vu sur un écran et avec un budget plus que confortable, aurait pu engendrer un petit film divertissant et bien plus pêchu, au regard de son scénario bloqué dans le carcan d’un lieu clos. Le résultat est de fait décevant et tourne vite en rond entre les déplacements des protagonistes et les assauts des monstres marins, jusqu’à un final sacrificiel et explosif.

 

3/6

 

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Commentaires: 8
  • #1

    alice in oliver (samedi, 23 mai 2020 23:30)

    Le film m'a surtout rappelé Leviathan qui était déjà un sous Alien. La seule performance d'Underwater est d'être un sous Leviathan

  • #2

    Roggy (dimanche, 24 mai 2020 09:01)

    Oui c'est exactement ça, un sous Leviathan :).

  • #3

    Moskau (mardi, 26 mai 2020 22:13)

    Under...water pas Underworld lol ; mitigé également, mais j'ai quand même envie de voir le verre plein et pas le verre vide. Alors oui, le film va vite, trop vite parfois,la caractérisation des personnages est quasi inexistante, la voix-off du personnage de Stewart et l'humour de celui incarné par Miller sont assez insupportables, mais globalement j'ai apprécié la mise en scène, le sentiment d'urgence permanente et l'esthétique du film.

  • #4

    Roggy (mercredi, 27 mai 2020 09:56)

    Salut Moskau. Merci pour la coquille qui s'est répétée dans tout le texte... Le film n'est pas mauvais en soit mais j'espérais un peu mieux au final au vu de l'investissement et du casting. De bons moments mais il manque quelque chose, à mon sens, pour tirer le film vers le haut.

  • #5

    Princécranoir (dimanche, 07 juin 2020 09:34)

    Il me tente bien ce petit thriller sous-marin, même noyé sous les reproches que tu lui infliges dans ton texte très bien tourné. N'ayant pas vu Leviathan, je n'aurai pas de point de comparaison. Néanmoins, il eut sans doute été judicieux que la menace soit moins explicite à l'écran, car quand tu parles de Kaiju, j'entrevois étrangement une forme dans l'eau...

  • #6

    Roggy (dimanche, 07 juin 2020 13:35)

    Le résultat est en effet très étrange entre film de monstres et de couloirs. Underworld n'est pas désagréable en tant que série B mais je m'attendais franchement à mieux.

  • #7

    titi70 (jeudi, 16 juillet 2020 17:28)

    Comme toi, je m'attendais également à un film beaucoup plus réussi. Malheureusement, le résultat n'est pas glorieux. Et c'était une bonne idée de faire de Kristen Stewart une sorte de Ripley moderne, sauf que ça ne fonctionne pas.

  • #8

    Roggy (vendredi, 17 juillet 2020)

    C'est tout à fait ça. La sauce ne prend pas alors que tous les ingrédients sont présents. Il manque clairement du liant et sans doute un scénario plus étoffé.