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THE TRANSFIGURATION

 

GENRE :

REALISATEUR : Michael O'Shea

ANNEE : 2016

PAYS : USA

BUDGET :

ACTEURS PRINCIPAUX : Eric Ruffin, Chloe Levine, Aaron Moten...

 

Pitch : Queens, New York. Milo a 14 ans. Orphelin, son seul refuge est l'appartement qu'il partage avec son grand frère. Solitaire, il passe son temps à regarder des films de vampires. L'arrivée d'une nouvelle voisine fera naître en lui des sentiments inédits...

 

Remarqué à Cannes où il obtint le prix de la mise en scène dans la section "Un certain regard", le premier film de Michael O'Shea est une vraie révélation. En effet, The Transfiguration est une œuvre relativement minimaliste dans son propos, avec principalement deux personnages principaux, mais qui développe des thématiques diverses sous l'angle du film d'horreur et plus particulièrement de la mythologie vampirique.

Au plus près de Milo (Eric Ruffin), le réalisateur suit les errances de cet ado noir comme il en existe tant d'autres dans le Queens. Sa singularité vient du fait qu'il attaque des gens pour boire leur sang parce qu'il est un vampire, ou plutôt il a l'impression d'être un. Michael O'Shea laisse longtemps planer le doute sur la véritable nature de Milo l'inscrivant néanmoins dans son statut de paria, en marge de la société. Il est même considéré comme un débile par les zonards de son quartier.

A l'image d'une créature de la nuit affamé, Milo erre à la recherche de proies mais aussi de son destin et de sa propre identité. Sa rencontre amoureuse avec Sophie (Chloë Levine), jeune fille blanche (ce qui marque encore la différence de la vie de Milo) paumée, va bouleverser son quotidien monotone. Mais Milo ne se nourrit pas que de sang, il s'abreuve aussi tous les jours de films de vampires de Nosferatu, à Lost Boys en passant par Morse, et de lectures sur les seigneurs de la nuit. Mutique, Milo est aussi adepte de vidéos de tueries animales dans les abattoirs comme s'il cherchait à se persuader que ce qu'il fait n'est pas pire que dans la réalité.

Mais, The Transfiguration n'est pas un film sur les vampires. C'est avant tout une peinture de l'Amérique des sans-grades, des oubliés d'une société qui cherchent sa place. Entre le frère de Milo, soldat vétéran d'une guerre au Moyen-Orient, passant ses journées sur le canapé à regarder la télé et les jeunes qui zonent dans les rues, le film brosse un portrait au vitriol de l'Occident des laissés pour compte dont la seule ambition est la survie. C'est aussi l'esquisse d'une histoire d'amour juvénile rendant un bel hommage au cinéma de genre (et en taillant au passage la série des Twilight) grâce à l'empathie générée par les personnages, attachants dans leur mal être et leur perte de repère.

Même si le ton est assez lent au départ, The Transfiguration dégage une réelle énergie qui s'amplifie et prend une consistance encore importante au fur et à mesure que le film avance, jusqu'à un final triste et sans rédemption. Une dernière bobine sanglante à bien des égards où la fiction vampirique rejoint la réalité du quotidien. Sans manichéisme, le réalisateur ne prend alors partie pour personne et ne juge pas leurs faits et gestes. Comme le dit Milo, il aime les films de vampires réalistes parce qu'ils sont durs comme, au fond, sa propre existence. A l'image d'une fillette égorgée en gros plan, The Transfiguration joue la carte du réalisme pour notre plus grand plaisir.

 

4,5/6

 

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