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THE TENANTS DOWNSTAIRS

 

GENRE :

REALISATEUR : Adam Tsuei

ANNEE : 2016

PAYS : Taïwan

BUDGET :

ACTEURS PRINCIPAUX : Simon Yam, Lee Kang-sheng, Cash Chuang Kai...

 

Pitch : Un propriétaire est à la recherche de locataires pour un appartement dont il a récemment hérité. Il porte son choix sur un panel de personnes quelque peu désespérées. Mais le propriétaire a installé des caméras dans tous les recoins, et observe tranquillement l’intimité de ses locataires…

 

The tenants downstairs est un film assez étrange, apparemment un gros succès dans son pays d'origine, puisqu'il débute comme une comédie de voisinage avec tous ces personnages hauts en couleurs gravitant autour d'un propriétaire, qui est en fait le gardien de l'immeuble. Mais rapidement, le film change de ton et vire à l'horreur tout en gardant un humour noir allant parfois très loin.

Il faut dire que le personnage interprété par le prolifique Simon Yam (SPL, PTU...) a l'air fort sympathique avec ses locataires mais on comprend bien vite qu'il a installé dans chaque appartement une caméra où il observe les faits et gestes de chacun. On retrouve ainsi tout un panel de la société dont un couple gay, un homme avec sa petite fille, un pervers violent, une nymphomane ramenant un homme différent tous les soirs et un jeune homme croyant posséder des dons paranormaux. Des personnages assez caricaturaux qui sont justes là pour être utilisés comme dans un laboratoire, à l'image de cette femme mutique qui ramène des victimes dans sa valise pour les torturer dans son appartement.

Le film est en quelque sorte une relecture de Fenêtre sur cour en mixant le voyeuriste Sliver et le Malveillance de Balaguero car le gardien intervient physiquement dans les appartements et la vie des gens comme le faisait le concierge dans son immeuble barcelonais. Le film fait franchement rire au départ notamment avec le jeune homme qui croit se téléporter en s'endormant et se retrouve nu dans des situations incongrues et dérangeantes sans se douter qu'il est manipulé.

The tenants downstairs est aussi un film sur la perversion et la manipulation. Tous les personnages sont présentés comme de gros pervers sexuels incapables de s'empêcher de se masturber où de forniquer comme des animaux, bien aidés par un concierge qui met en scène des situations graveleuses juste pour son propre plaisir. Des mises en scènes d'adultère ou d'enlèvement faites pour générer un malaise et des réactions violentes pour son plaisir de sadique, comme s'il participait à ses petits jeux pervers par procuration.

Le métrage est donc explicite dans tous ses excès sexuels, de nudité et aussi de violence frontale lorsque la jeune femme découpe littéralement ses victimes. Mais également une violence psychologique et malsaine quand le concierge met en scène un viol ou utilise la petite fille comme un objet de désir. Si le film fait rire des situations, surtout vers la fin avec un climax de comédie horrifique, The tenants downstairs est aussi une vision très manichéenne des femmes ou des homosexuels relégués au seul rang d'obsédés sexuels. Une supposée tare se retournant contre eux comme une fatalité et une sentence finale.

Ce malaise profond s'accentue tout au long du film même si on rit de bon cœur à ces situations mais qui laisse néanmoins un goût amer en se demandant où veut en venir le réalisateur et son personnage à la folie exponentielle et débordante. D'ailleurs, Simon Yam cabotine à mort dans ce huis-clos pervers et bien réalisé il est vrai (c'est quand même un premier film) qui se veut dérangeant en torturant ses personnages jusqu'à un twist final qui n'apportera pas grand-chose à l'ensemble du métrage.

 

3,5/6

 

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