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STAR WARS VIII : LES DERNIERS JEDI

 

GENRE : Donc vendredi

REALISATEUR : Rian Johnson

ANNEE : 2017

PAYS : USA

BUDGET : 200 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac...

 

RESUME : Les héros du Réveil de la force rejoignent les figures légendaires de la galaxie dans une aventure épique qui révèle des secrets ancestraux sur la Force et entraîne de surprenantes révélations sur le passé…

 

MON HUMBLE AVIS

Il y a bien longtemps, dans une autre galaxie, j’aurai volontiers arraché une oreille à Mickey avec les dents et pissé avec bonheur sur la plaie encore sanglante. Mais force est de constater que la souris aux feuilles en or a bien changé et que son rachat à Lucasfilm au prix d’un emmental astronomique a sauvé une franchise passée du côté obscur des brouzoufs avec Papa Georges. Après un épisode VII rempli de défauts mais correctement mis en place et un spin-off mieux branlé, cette suite relève encore plus le niveau et s’avère le meilleur essai transformé depuis belle lurette. Pas d’angélisme pour autant, le rongeur n’est pas un saint et son objectif reste avant tout de devenir un gros rat bien dodu.

Reprenant la suite d’un J.J. Abrams ayant permis de remettre sur les rails Star wars, Rian Johnson s’attèle à la suite de la plus mythique des sagas avec déférence et savoir-faire (Looper). Même si les codes restent immuables, Johnson insuffle à son film un souffle et de la réflexion à un produit formaté à l’extrême. Une gallinacée aux œufs d’or que le studio à l’appétit sans fin bichonne comme une poule de luxe en lui attribuant un chaperon confirmé et un budget adéquat. Résultat, tout le monde y retrouve ses petits. Les fans se complaisent de la musique, des acteurs d’origine (bon, légèrement cabossés…) et d’un univers familier. Et les petits nouveaux se fardent un casting plus jeune et dénué de tout charisme avec placement de produits pour faire payer les poussins thuriféraires.

Pas de surprise donc dès l’entame où on retrouve la rébellion menée par la Générale Leia (feu Carrie Fisher) aux prises avec la flotte du premier ordre avec à sa tête Snoke (Andy Serkis). Cette première bataille spatiale en forme d’acte de bravoure n’est pas représentative de l’ensemble du film, finalement plus réflexif et introspectif qu’il n’y paraît, mais déjà bien plus lisible que dans la trilogie précédente. Passée cette séquence, direction la planète où vit un Luke Skywalker (Mark Hamill) en mode vieil ermite perdu sur son caillou comme José Bové au milieu du Larzac. Malgré les sollicitations de Rey pour qu’il devienne son maître es-Jedi, Lucky main d’acier ne souhaite pas reprendre du service, embourbé dans ses réminiscences malheureuses et sa mauvaise expérience précédente (une tentative de baise avec un Ewok).

Parce qu’on est dans un Star wars de souche comme dirait Dark Wauquiez, le film alterne les séquences entre les différents protagonistes et les lieux (la planète de Luke, les vaisseaux du premier ordre, des rebelles et la séquence finale sur la planète glacée). A ce petit jeu, certains personnages tirent leur épingle de la mêlée à l’image du Commandant de la flotte Poe Dameron (Oscar Isaac) véritable tête brûlée ayant bien des difficultés avec la hiérarchie (le nouveau Han Solo en quelque sorte) tandis que Finn (John Boyega) et Rey (Daisy Ridley) paraissent plus en retrait. Même si cette dernière est quasiment absente de l’action, elle a un rôle important pour faire en sorte que Luke ait le sabre laser à nouveau comme du béton. Sans oublier les vétérans Leia et son frérot en fin de parcours tentant de transmettre le flambeau à la nouvelle génération.

De fait, on ne s’ennuie pas sur les 2h30 de projection grâce à la réalisation dynamique de Rian Johnson et un script certes assez simple mais privilégiant les interactions entre les personnages et leur psychologie au détriment d’une action « marvelisée ». On est même assez surpris de retrouver chez Disney des personnages si peu manichéens et tellement tourmentés passant régulièrement d’un côté à l’autre de la barrière du bien et du mal. C’est peut-être ce qui fait tout le sel de cet épisode où certains personnages hésitent régulièrement dans leur sentiment jusqu’à contester l’ordre établi à l’instar de Kylo Ren perturbé depuis son parricide et en conflit presque Shakespearien avec la padawan Rey. Leur relation d’attraction/répulsion irrigant tout le film. En revanche, Adam Driver reste à mon sens un mauvais choix de casting (comme l’inodore Hayden Christensen) aussi crédible en méchant que Donald Trump en Président.

Porté par la musique spectaculaire de John Williams, Star wars VIII remplit son contrat sur la durée malgré des sautes d’humour intempestive, une séquence dans la cité de Canto Bight un peu accessoire avec l’épisode très « 30 millions d’amis » vraiment opportuniste et dans l’air du temps, ou des personnages secondaires effacés sans compter avec les fameux Porgs, sortes de pingouins-minions juste faits pour amuser les enfants et acheter des peluches à Noël. En même temps, quoiqu’on en dise, la saga Star wars a toujours eu cette vocation... Par rapport à l’épisode VII, on n’est moins dans le fan service alors que la nostalgie se fait pourtant sentir régulièrement à coups de quelques relents passéistes (l’apparition tout en marionnette de Yoda) et de notes du score originel bien placées. Le plus gros Raoul s’éructant dans la dernière bobine avec ce simulacre (un peu cheap au final) de bataille dans la neige proche de L’empire contre-attaque. Elle est surtout l’occasion de revoir un Jedi en action dans une séquence finalement très émouvante.

Ce nouvel épisode semble ainsi débarrassé des oripeaux de ses ancêtres et peut désormais voguer en pilotage automatique vers de nouvelles aventures. D’aucuns pourront trouver que cela ne mène pas très loin surtout pour une nouvelle génération d’une fadeur déconcertante, mais globalement la magie opère toujours avec ces bouffées de retour en enfance grâce à la mise en image d’un bon réalisateur et d’un scénario permettant une introspection plus intéressante qu’à l’ordinaire. On ne se relèvera pas la nuit mais dans l’ensemble le compte y est.

 

4/6

 

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Commentaires: 10
  • #1

    Rigs Mordo (vendredi, 29 décembre 2017 20:56)

    Bon tu sais déjà que c'est pas avec moi que tu risques de débattre des qualités du machin :)

  • #2

    Roggy (vendredi, 29 décembre 2017 20:59)

    Je sais bien l'ami. Et ça fait 9 films que ça dure :)

  • #3

    Alice In Oliver (samedi, 30 décembre 2017 15:44)

    Plus convaincant que Le réveil de la force pour cette capacité à varier ses personnages et surtout cette genèse de la force (pour moi, c'est même la meilleure idée du film)

  • #4

    Roggy (samedi, 30 décembre 2017 16:38)

    C'est vrai que cette partie initiale concernant la force est intéressante. Après, comme tu l'as vu, je ne suis pas convaincu par tous les personnages de cet épisode, surtout les nouveaux venus.

  • #5

    Moskau (mardi, 02 janvier 2018 18:03)

    La partie sur Canto Bight est clairement de trop, faiblarde visuellement et débouchant surtout sur un dénouement difficilement compréhensible.

  • #6

    Roggy (mardi, 02 janvier 2018 18:40)

    A la réflexion, elle est semble vraiment inutile et juste là pour faire une respiration dans le récit. Dispensable.

  • #7

    tinalakiller (vendredi, 05 janvier 2018 01:26)

    Un film certainement imparfait mais bon sang j'ai pris mon pied devant cet épisode trop cassé par les spectateurs.

  • #8

    Roggy (vendredi, 05 janvier 2018 18:22)

    J'ai entendu les deux sons de cloche, mais globalement le film s'avère divertissant et meilleur que l'épisode VII.

  • #9

    princécranoir (mardi, 27 février 2018 07:53)

    Ces 2h30 qui n'avancent pas bien loin (une fausse piste sur Canto Bight qui ne sert qu'à rajouter du temps de présence à l'écran) m'ont personnellement ennuyé. Là où Abrams avait su condenser et mouvement, Johnson sclérose en s'étalant. Comme tu dis, "Luke la main froide" sur son rocher fait peine à voir. Par contre je te trouve dur avec Driver qui reste, avec miss Rey, et Poe, les seuls motifs qui m'inciteront à aller voir encore plus loin dans la galaxie si j'y suis.

  • #10

    Roggy (mardi, 27 février 2018 19:07)

    Je préfère largement Adam Driver dans "Paterson" où son côté dégingandé convient mieux dans l'univers de Jarmush. C'est peut-être à cause de cela que je ne le trouve pas crédible :)