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STAR WARS VII : LE REVEIL DE LA FORCE

  

GENRE : Le réveil de la thune

REALISATEUR : J.J. Abrams

ANNEE : 2015

PAYS : USA

BUDGET : 200 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver...

 

Critique garantie sans spoiler (hormis peut-être sur la vérité du sexe de la créature poilue de deux mètres s’exprimant uniquement par borborygmes roques comme un fumeur de Havane).

 

RESUME : Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga "Star Wars", 30 ans après les événements du "Retour du Jedi".

 

MON HUMBLE AVIS

Attendu comme la neige à noël, Star Wars VII s’est répandu comme une traînée de poudre en enclenchant le réveil de la force, et par la même occasion la machine à fabriquer des dollars par tonnage intergalactique. En rachetant le dinosaure aux œufs d’or, Disney a fait surtout le pari de la sûreté en terme de qualité en s’adjoignant notamment les services de Lawrence Kasdan au scénario et de Jean-Jacques (J.J. pour les intimes) Abrams à la réalisation.

Déjà auteur du très bon reboot de Star Trek (trahison ?), Abrams était certainement le mieux à même de combiner un film caressant la toison poivre et sel des fans de la première heure et de rameuter un nouveau jeune public, surtout consommateur de force et attrapes et de produits dérivés. Et, il faut bien dire que le bougre est un très bon faiseur. Formellement, le métrage tient la voie lactée pendant deux heures, ne serait-ce que la 1ère scène voyant débarquer des Stormtroopers sur la planète Jakku où la caméra placée en plein cœur de l’action suit nos soldats en fer blanc au milieu d’un combat bien mené, dont le renégat Flinn (John Boyega) est mis en lumière grâce à un subterfuge sanglant.

De la belle ouvrage donc qui ne se départit pas néanmoins d’une bonne heure de présentation du nouvel univers (30 ans après les événements du Retour du Jedi) et de personnages plus jeunes censés reprendre le flambeau à l’image du droïde BB-8, cousin d’un R2-D2, du pilote Poe Dameron (Oscar Isaac) et de la pilleuse d’épaves Rey (Daisy Ridley). Une première partie un peu insipide où l’humour quelquefois limite vient se heurter à l’arrivée des «historiques» tels que Chewbacca, Han "Harrison Ford" Solo et Leia. Sans compter les raccourcis de scénarios qui font s’entrechoquer les personnages grâce à un hasard de pacotille, mais permettant au film de gagner en rythme ce qu’il perd en véracité.

La seconde partie s’avère ainsi plus pêchue lorsqu’elle part vers les terres bien connues de la galaxie lointaine à coups de combats au blaster ou au sabre-laser. Sur terre entre les stormtroopers et les nouveaux rebelles menés par l’ancienne Princesse Leia, qui semble avoir trop abusée de la force, et dans les airs où Poe Dameron dirige un assaut volant lisible et spectaculaire contre les troupes du Premier Ordre (feu l’Empire). Déférant avec son matériau, Abrams tire un trait sur la prélogie et revient aux sources du mythe starwasien en privilégiant des personnages réels (même si le successeur de Palpatine est d’une laideur sans nom en frère dégénéré de Gollum), des créatures fantastiques et mécaniques (proches du travail de Franck Oz) et les vaisseaux spatiaux de notre enfance. Le revers de la médaille étant qu’aucune originalité ne vient transpirer d’un cahier des charges lucratif et sécurisé comme un coffre à jouets.

Malgré ses qualités évidentes, Star Wars VII n’est pas exempt de scories plus ou moins importantes parsemées dans tout le film. A commencer par le scénario résumé à quelques phrases d’introduction et sans réels enjeux. Un script perclus de références permanentes et innombrables à la première trilogie (le faucon millénium, les reliques des batailles, les créatures façon "Cantina"…) essayant de créer sa propre mythologie avec de nouveaux personnages, sans froisser les fan-parents des bambins futurs consommateurs de la franchise. Un pari audacieux qui manque cruellement d'émotion et d'empathie pour les personnages, dans un univers foisonnant mais très simple (voire simpliste), se résumant au combat du bien contre le mal, bien loin de la complexité du Seigneur des anneaux auquel pourtant il se réfère (c’est plus clair aujourd’hui avec des yeux d’adulte).

De fait, J.J. Abrams et ses scénaristes recyclent les recettes qui ont marché en mixant les trois films de la mythique trilogie pour en garder (plagier ?) les composantes fondamentales. Un personnage lambda se transforme en héros pour lutter contre la dictature ambiante (le méchant Kylo Ren, Adam Driver, émule de Dark Vador) et se découvre des pouvoirs surnaturels. Sans oublier le côté télénovella brésilienne (non, Chewbacca n’est finalement pas un travello) qui nous refait le coup de l’enfant (presque) caché, à l’époque entre Luke "je suis ton père" Skywalker et Dark "j’ai de l’asthme" Vador dans la même situation sur une passerelle (!). Un peu gros quand même tout comme l’attaque de l’arme de destruction massive du Premier Ordre. Autre constat, le manque de charisme des personnages hormis celui de Rey en femme forte et de Han Solo qui tient toujours la baraque à frites de l’humour avec bonheur.

En résumé, Star Wars VII : Le réveil de la force est un film à grand spectacle divertissant, maîtrisé dans l’ensemble grâce au savoir-faire de J.J. Abrams, même si le scénario ne casse pas trois pattes à un Ewok. Parce que le film est uniquement là pour faire le passage de sabre laser entre un héritage devenu culte et une nouvelle génération cherchant à s’émanciper dans un univers ultra codifié. Soyons honnête, c’est déjà beaucoup mieux que la prélogie récente de Papa Lucas avec son visuel numérique déguelasse, ses persos têtes à claques et son scénario pour enfants de trois ans. J’avoue même que la dernière séquence très émouvante a serré la gorge du petit enfant qui sommeillait en moi, annonciatrice d’une suite, espérons-le plus mature. Ce n’est que le début des retrouvailles…

 

NOTE : 3,5/ 6

Écrire commentaire

Commentaires: 19
  • #1

    Rigs Mordo (mardi, 29 décembre 2015 20:06)

    Moins bon que les deux films Ewoks, donc! ;)
    (belle chro mais tu te doutes que j'ai rien à dire sur ce film lol)

  • #2

    Roggy (mardi, 29 décembre 2015 20:09)

    Merci de m'avoir lu même si je sais que tu n'es pas un amoureux de la saga :)

  • #3

    HankMoody (mercredi, 30 décembre 2015 01:08)

    Belle critique Monsieur Roggy Laseancea et en plus elle ne me "spoil" rien du tout. Même après cette lecture d'un texte aérien, plein d'humour (j'aime beaucoup ce calembour foireux "force et attrapes") et toujours empreinte d'une perspective sociologico-économico historique, je compte bien y aller et vous en reparlerai! Soyez en sûr Monsieur Laseancea....

  • #4

    Alice In Oliver (mercredi, 30 décembre 2015 07:46)

    En effet, un épisode qui rompt avec la prélogie de Lucas et tant mieux . Je rejoins ta diatribe concernant le script, qui reproduit le schéma narratif de l'épisode IV

  • #5

    Roggy (mercredi, 30 décembre 2015 09:10)

    A HankMoody,
    Merci Monsieur Hank Moody pour votre passage dans mon modeste domaine. Et ce, malgré mon calembour foireux de "force et attrapes" :)

  • #6

    Roggy (mercredi, 30 décembre 2015 09:13)

    A Alice in Oliver,
    On sent vraiment que les producteurs n'ont pas cherché d'originalité, pour surtout ne pas déstabiliser les fans de la première heure.

  • #7

    Alice In Oliver (mercredi, 30 décembre 2015 17:27)

    Oui un film qui ravira probablement les fans invétérés de la saga tout en rassemblant un public multigénérationnel

  • #8

    princécranoir (jeudi, 31 décembre 2015 13:40)

    Si j'attends toujours la neige, au moins j'ai eu mon deuxième rollercoaster de l'année (l'autre, hérissé de piquants, tutoyait carrément le soleil) et je suis bien heureux. Un scénar qui ne me prend pas la tête, aussi basique et linéaire que celui de "La Guerre des Etoiles" d'un certain George... je ne sais plus quoi. Une chose est sûre, Senor Météo est bien moins fiable et spectaculaire que ce Jeune Jedi Abrams.

  • #9

    Roggy (jeudi, 31 décembre 2015 14:46)

    J'imagine que tu compares "Star Wars" à "Mad Max : Fury road". Si tel est le cas, j'avoue que je considère ce dernier largement supérieur ne serait-ce qu'en terme de mise en scène. Comme je l'écris, j'ai bien aimé le film malgré ses défauts, mais pouvait-on attendre mieux d'une franchise si lucrative ?

  • #10

    princécranoir (vendredi, 01 janvier 2016 12:01)

    Pas trop d'accord sur les reproches à propos de la mise en scène. Il me semble qu'Abrams fait montre d'une réelle maestria dans ses mouvements d'appareil (notamment les parties de chasse aériennes renversantes, et d'autant plus vertigineuses que je n'ai pas vu le film en 3D ! ) et la direction d'acteur n'est pas si mauvaise (je trouve même que les jeunes acteurs s'en sortent mieux que les anciens). Bref, enchantement total de mon côté !
    Que la Bonne Année soit avec toi camarade.

  • #11

    Avel (vendredi, 01 janvier 2016 13:23)

    Même si j'ai passé un bon moment devant, ce Star Wars comporte de très nombreux défauts, et j'ai trouvé qu'il manquait "d'enjeux", comme si au fond toute l'action présente était juste débilisée. Il y a de nombreuses incohérences et le film en lui-même n'est pas logique.
    Une déception, quoi....

  • #12

    Roggy (vendredi, 01 janvier 2016 13:35)

    A Princécranoir,
    Je suis d'accord sur la qualité de la mise en scène d'Abrams, mais bien loin, à mon sens, de celle de Miller. Quant à la nouvelle génération, il faudra peut-être attendre un peu pour en voir l'évolution même si je ne suis pas convaincu pour tous les personnages.
    En tout, je profite de ce message pour te souhaiter également une très bonne année 2016 :)

  • #13

    Roggy (vendredi, 01 janvier 2016 13:37)

    A Avel,
    Comme tu l'as lue ici, je suis à peu près du même avis sur le scénario très sympa et dépourvu d'enjeux. Après, n'étant un grand spécialiste de "Star Wars", je ne suis pas capable de déceler les incohérences :)

  • #14

    Alice In Oliver (vendredi, 01 janvier 2016 14:58)

    j'en profite pour te souhaiter une bonne et heureuse année 2016

  • #15

    Roggy (vendredi, 01 janvier 2016 17:47)

    Très bonne année aussi à toi !

  • #16

    2flicsamiami (samedi, 02 janvier 2016 08:42)

    Comme toi, je n'ai pas été ébloui par ce Star Wars, peuplé de clones de la trilogie séminale. Tout ça manque de personnalité pour réellement convaincre.

    Meilleurs vœux à toi :)

  • #17

    Roggy (samedi, 02 janvier 2016 10:27)

    J'ai vraiment l'impression que tout le monde a eu le cul entre deux chaises. Content de voir que les anciens personnages mais sans forcément beaucoup d'originalité.

    Bonne année à toi également :)

  • #18

    Moskau (samedi, 13 février 2016 18:40)

    Peu de nouveauté, c'est clair. Mais l'introduction des nouveaux personnages est plutôt réussie (même si Poe n'apparait finalement que peu de temps à l'écran). On compte sur Ryan Johnson et l'épisode 8 pour se lâcher un peu.

  • #19

    Roggy (mardi, 16 février 2016 20:36)

    Il est possible que la suite soit plus intéressante maintenant que le 1er épisode a mis en place le film. A voir donc...