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LE SECRET DES MARROWBONE

 

GENRE : La maison du malheur

REALISATEUR : Sergio G. Sanchez

ANNEE : 2017

PAYS : Espagne/UK

BUDGET : 8 000 000 €

ACTEURS PRINCIPAUX : Anya Taylor-Joy, George MacKay, Charlie Heaton...

 

 

RESUME : Pour ne pas être séparés, Jack, 20 ans, et ses frères et sœurs plus jeunes, décident de cacher à tout le monde le décès de leur mère qui les élevait seule. Ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans la ferme familiale isolée, mais bientôt, d’étranges phénomènes indiqueraient qu’une présence malveillante hante leur unique refuge…

 

MON HUMBLE AVIS

Pour la première fois, la Cinémathèque française reprend les longs-métrages issus de la compétition officielle du 25e festival international du film fantastique de Gérardmer (avec Ghostland de Pascal Laugier comme grand vainqueur). Une heureuse initiatique permettant de découvrir notamment Le secret des Marrowbone de Sergio G. Sanchez présenté en ouverture du festival vosgien.

Si Sergio G. Sanchez réalise son premier film, ce n’est pas un inconnu dans la mesure où il a notamment scénarisé L’orphelinat ou encore Impossible de Juan Antonio Bayona (d’ailleurs ici producteur). On ressent bien les influences et les thématiques liées au cinéma contemporain espagnol fantastique. L’enfance, l’enfermement et la mort sont des sujets récurrents que nos amis de l’autre côté des Pyrénées triturent jusqu'à à des œuvres pour certaines mémorables (Les autres d’Amenabar, L'échine du diable de Del Toro). Autre occurrence, le tournage se fait en anglais avec des acteurs anglo-saxons, d’une part pour mieux se vendre à l’étranger mais aussi afin de donner une patine proche des productions américaines, même si les films sont souvent shootés en Europe (comme ici dans la région d’Almeria en Espagne alors qu’il est censé se dérouler aux Etats-Unis).

A l’instar de ses confrères ibériques, Sergio G. Sanchez réalise un film visuellement magnifique, juché sur un scénario solide et recréant une Amérique des années 50 tout à fait crédible. Le secret des Marrowbone s’appuie également sur un casting de qualité avec de jeunes acteurs très en vus actuellement où on reconnaît Anya Taylor-Joy (The witch, Split), Charlie Heaton (Stranger things) ou George MacKay (Captain Fantastic) dans le rôle de Jack, devenu chef de famille suite au décès de sa mère. Au-delà de ses deux frères et de sa sœur, il est surtout le garant d’un secret de famille enfoui entre les murs de la maison logeant toute la fratrie. Une demeure dans laquelle les enfants se cachent et ne sortent jamais pour ne pas être découverts et être séparés. Elle devient ainsi un personnage à part entière et une prison dorée recelant en son sein un souvenir inavouable.

Une fois ces enjeux posés, le film prend son temps pour caractériser les personnages et les relations fusionnelles les unissant entre teen-movie, premières amours entre Jack et Allie sous les auspices d’une menace insidieuse semblant se cacher dans chaque pore de la maison. Les miroirs sont recouverts d'un drap ou cachés volontairement et la mise en scène instaure un climat de film de fantôme sans jamais tomber dans l’excès du jump-scare ou de la peur facile. Sanchez y va lentement, peut-être un peu trop comme si le film ne décollait pas vraiment, enserré dans son costume de drame familial, d’amours contrariées et d’un lourd passé se dévoilant avec parcimonie. Tout en restant plaisant, Le secret des Marrowbone tient la dragée haute à pas mal de productions du même style et pourrait rappeler par exemple The woman in black de James Watkins.

Dans sa dernière partie, le film prend une autre tournure et bascule avec frénésie sur toutes les pistes développées précédemment, jusqu’à un twist final qu’on subodore en filigrane. Une révélation importante mais pas primordiale au milieu d’un maelstrom d’événements venant se télescoper avec l’arrivée d’un nouveau personnage. Si le scénario répond présent, sa véracité tient en équilibre et manque de souplesse. Malgré l’originalité du propos, le spectateur habitué du genre se sentira en terrain connu quant à la conclusion proposée et les différents retournements de situation. Impossible de faire allusion aux références émaillant le film sous prétexte de révéler le pot aux roses, mais certaines séquences, certes bien filmées, s’avèrent un peu prévisibles. Il ne faudrait pas s’arrêter à ce postulat car Le secret des Marrowbone est une œuvre intéressante, à la mise en scène classieuse doublée d’une interprétation de bon niveau. Peut-être à trop embrasser et à entrecroiser les sujets sur la fin, en révélant leurs origines et la personnalité de certains personnages, le film perd en émotion tout le background qu’il avait mis du temps à instiller.

 

3,5/6

 

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Commentaires: 5
  • #1

    Rigs Mordo (jeudi, 08 février 2018 20:23)

    A te lire, ça prend 100 ans à construire un truc et une fois que c'est fait on sprinte comme des mabouls. Dommage, mais je tenterai si l'occase se présente, car le synopsis est plutôt sympa. Donc pourquoi pas! Belle chro man !

  • #2

    Roggy (jeudi, 08 février 2018 20:25)

    C'est un peu ça et en plus, je ne peux rien dire sinon je spoile tout :)

  • #3

    Avel (dimanche, 11 mars 2018 13:41)

    Pas entendu parlé...genre : pas du TOUT...mais ton avis me fait envie ! A voir, donc.
    Je n'ai pas vu "Impossible", mais j'ai regardé "L'Orphelinat" que j'ai adoré (quelle ambiance ! et excellente histoire). Rien que pour ça, je verrai celui-ci (oui, bon, j'avoue que les acteurs me plaisent également :p).

  • #4

    Roggy (dimanche, 11 mars 2018 21:10)

    Attention néanmoins car le film est moins réussi que "L'orphelinat" malgré de réelles qualités.

  • #5

    Avel (lundi, 12 mars 2018 10:59)

    Je prends note de cette information :)