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PSICONAUTAS, The forgotten children

 

GENRE :

REALISATEUR : Pedro Rivero et Alberto Vazquez

ANNEE : 2014

PAYS: Espagne/France

BUDGET :


Pitch : La vie reprend peu à peu sur une île quelques années après une catastrophe nucléaire. Alors que Birdboy n’arrive pas à se remettre de la disparition de son père, Dinky et ses amis tentent de trouver une solution pour quitter à jamais cette île.

 

Les deux réalisateurs passent au long métrage avec ce petit bijou d'animation, en adaptant leur court-métrage Birdboy, où on retrouve d'ailleurs ce personnage d'enfant-oiseau. Déjà présent en ouverture du festival avec le court Decorado, le travail de Pedro Rivero et Alberto Vazquez est ici mit en lumière grâce à Psiconautas qui dépasse son seul statut de film d'animation pour aller conquérir les cœurs des spectateurs.

 

Il est rare de me laisser embarquer par un film d'animation, qui plus est avec une iconographie rappelant les dessins-animés pour enfants. Or, c'est ici tout le contraire. Psiconautas est un vrai film de cinéma pour adultes grâce à son très beau scénario et sa mise en scène parfaite, même si les dessins et la comédie peuvent laisser croire le contraire. L'action se passe sur une île oubliée suite à une catastrophe atomique où on retrouve des êtres paumés et cherchant leur pitance dans les déchets des riches qui, de l'autre côté de l'île profitent de la vie. Néanmoins, c'est une vie monotone dont trois jeunes écoliers vont chercher à s'affranchir. Et, c'est parti pour une odyssée dantesque faite de rencontres inopportunes et de drames.

 

 

Psiconautas est un ravissement visuel permanent. La beauté du dessin et de l'univers dépeint renvoie forcément à Tim Burton dont le personnage mutique de Birdboy possède ce côté dark. Mais, on pense aussi à toute l'animation française et notamment à la poésie de René Laloux. Un mélange qui fonctionne à merveille dans la mesure où il raconte une histoire cohérente malgré l'utilisation d'animaux anthropomorphisés. Mais, on oublie très vite que ce sont des lapins ou des rats qui parlent tant le ton adopté est juste et crédible.

 

Le film est la fois très drôle (les apparitions du réveil matin sont toujours jouissives) mais aussi très sombre car, sous l'angle de l'humour et du dessin, Pedro Rivero et Alberto Vazquez embrassent plusieurs thématiques comme l'écologie, la guerre, la différence et les problèmes qui gangrènent nos sociétés avec une intelligence et un second degré qui fait plaisir à voir et à entendre avec des dialogues transgressifs et savoureux. A l'image de la charge violente contre la religion ou la bien-pensance des élites.

 

 

Parce qu'on est vraiment dans un film décalé à l'humour noir où les réalisateurs ne se privent pas de dézinguer la famille traditionnelle, de droguer ses personnages de montrer une violence crue lors d'affrontements sanglants. En suivant plusieurs histoires en parallèle, on s'attache notamment au personnage de Birdboy qui semble porter tout l'espoir du renouveau de la planète. Un anti-héros malade intérieurement et qui porte en lui un secret terrifiant et vengeur se dévoilant en fin de métrage.

 

Au final, Psiconautas est un film merveilleux qui charrie des émotions allant du rire aux larmes avec une déconcertante facilité grâce à son scénario tout en fluidité. D'une grande beauté picturale, le métrage aborde des thématiques graves sur un ton décalé et avec une poésie communicative. Comment ne pas fondre devant les grands yeux noirs et tristes de Birdboy...

 

5/6

 

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