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THE MANITOU

 

 

GENRE : L’indien du placard

REALISATEUR : William Girdler

ANNEE : 1978

PAYS : USA/Canada

BUDGET : 3 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Tony Curtis, Michael Ansara, Susan Strasberg…

 

 

 

 

RESUME : Une jeune femme, Karen Tandy, entre à l'hôpital pour une tumeur qu'elle a dans le dos. Après lui avoir fait passer des examens aux rayons X, le docteur qui s'en occupe commence à penser que cette tumeur est en fait une créature vivante, comme une sorte de fœtus.

 

MON HUMBLE AVIS

Adapté d’un roman de Graham Masterton publié en 1975, The Manitou (Le Faiseur d’Epouvante en Vf, titre incompréhensible soit dit en passant) est le dernier film de William Girdler tué dans un accident d’hélicoptère peu après la sortie du long-métrage. Dommage, car le bonhomme s’était déjà forgé une filmographie intéressante d’artisan de la série B avec des titres comme Days of the Animals ou Grizzly augurant de futures productions alléchantes. N’ayant pas lu le livre de Masterton, il est difficile de le comparer à sa retranscription au cinéma. A sa vision, on imagine bien que l’univers et l’atmosphère du roman ont eu du mal à passer la barre de l’écran, même si le film possède certains côtés agréables.

Il est vrai que le postulat de départ est en soi assez psychédélique, un fœtus se développe dans la nuque d’une femme (Susan Strasberg, Hurler de peur) pour faire naître la réincarnation d’un sorcier indien. Fallait quand même y penser et oser produire ce long-métrage sans se prendre les pieds dans le tapis du bon goût. Classique dans la première partie, la dernière bobine franchit allègrement les frontières du ridicule pour la plupart des spectateurs. Les autres apprécieront sans doute ce spectacle outrancier et complètement improbable.

Pourtant, l’entame s’avère des plus habituelles pour l’amateur de ces bandes fantastiques. Karen a une boule dans le dos, elle retrouve son ami faux médium et arnaqueur Harry Eskine. Un Tony Curtis en mode ambigu, à la fois avec un ton badin de comédie et plus sérieux pour se frotter à des forces maléfiques. Le grand écart entre Certains L’aiment Chaud et L’Etrangleur de Boston pour une prestation somme toute acceptable au regard du projet. Il est même très crédible lorsqu’il demande de l’aide à un sorcier déniché dans une réserve indienne. John Singing Rock (Michael Ansara, Les Colts des Sept Mercenaires) le renvoie d’abord à sa condition d’homme rejeté par les Blancs avant de s’associer à lui pour combattre cette entité issue du folklore de ses ancêtres.

La mise en place du long-métrage n’est pas des plus mémorables et même un peu molle avec la contribution anecdotique du bougon Burgess Meredith en vieux spécialiste de cette mythologie indienne. On notera néanmoins quelques passages réussis comme la mort d’une des patientes d’Eskine, les tentatives d’opérations infructueuses pour extraire la grosseur du dos de Karen et surtout la séquence de spiritisme avec la magnifique apparition du Manitou au centre de la table devenue un réceptacle improvisé. Tout cela pour nous faire patienter avant le clou du spectacle situé dans l’hôpital.

A partir du moment où le Manitou s’extraie avec horreur du dos de Karen, les choses tournent instantanément du côté obscur de la cacahuète. Surtout que le sorcier rampant au sol est en fait un nain aux cheveux longs et sales avec la tronche de travers. La suite est du même tonneau avec la glaciation de l’étage de l’hôpital transformé en pôle Nord, mais représenté avec des stalactiques en plastique et de la neige en coton. Difficile d’y croire d’autant plus que William Girdler convoque à sa mixture le Père Merrin de L’Exorciste en la personne de l’indien John pendant que Karen se la joue Regan possédée par le gnome désormais aux pieds de son lit.

On écarquille déjà les yeux mais ce n’est rien avec le climax digne du Hercule de Luigi Cozzi où les rayons laser côtoient les éclairs au milieu d’une chambre transformée en voie lactée. Bref, la sauce a tourné. Karen est à poil, lance des boules de feu et la solution se trouve dans le mojo des ordinateurs lors d’un final pétaradant et coloré où la technologie nous sauverait du surnaturel. Je demande à voir. Une conclusion spectaculaire et par bien des égards ridicules mais The Manitou reste malgré tout une œuvre attachante, avec une forme de sincérité la rendant empathique, finalement comme beaucoup de productions de ces artisans d’un cinéma encore populaire à l’époque.

 

4/6

 

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Commentaires: 9
  • #1

    Pascal le liegeois (jeudi, 17 juin 2021 15:27)

    J'avais adoré le livre et été donc un peu déçu par le film la première fois. Mais je l'ai revu bien plus tard et s'il est en effet bourré de petits défauts, ca reste un bon film, plutôt fidèle au livre d'ailleurs. Dommage que l'ensemble de la trilogie n'ait pas été adapté mais l'échec commercial de ce Faiseur d'Epouvante (titre français débilos) ne laissait guère de doute. Ca me fait penser que ce serait un bon choix pour un remake façon "Ca", ça pourrait fonctionner au box office. On va se cotiser pour produire ça, ok ? ;)

  • #2

    Rigs (jeudi, 17 juin 2021 15:48)

    Vu ni le film ni lu le livre (que je possède pourtant), je passe juste pour dire que la chro est vachement cool :)

  • #3

    Pascal le liégeois (jeudi, 17 juin 2021 17:55)

    Quel lèche cul ce Rigs... �
    (Mais il n'a pas tort, c'est du bon, comme d'hab)

  • #4

    Adrien (jeudi, 17 juin 2021 17:56)

    Intéressant, ça à l'air à la fois fidèle au bouquin et totalement à côté de la plaque dans le final ! Cool chro en tout cas, puisque malgré ses défauts l'histoire semble toujours faire effet, c'est bon à savoir.

    Comme tu t'en doutes le livre est bien mieux foutu et explique pas mal de chose qui sont ici sans doute mal expliqué. Eskine est bien un plaisantin aussi dans le roman, mais son humour est plutôt un méchanisme de défense quand il est sous pression (encore plus visible dans les suites), et l'apparence ridicule de Misquamacus est expliquée par les rayons X qu'il se prend dans la tronche durant sa gestation. Il est tout aussi pathétique dans le livre, mais c'est contrebalancé par ses incroyables pouvoirs et sa méchanceté.

    Quant au final, il est supposé être lovecraftien. Il y a un voyage spirituel qui permet l'intrusion d'une gigantesque créature façon Cthulhu qui passe de l'éther à la réalité. C'est assez psychédélique (les 70s quoi) mais totalement dans l'esprit de Lovecraft et de ses suiveurs. J'imagine que le budget n'a pas suivi et qu'à l'époque le grand public ne connaissait pas du tout le Cthulhu Mythos, donc ils ont dû mofidier ça à base de super science histoire de faire quelque chose...

  • #5

    Roggy (jeudi, 17 juin 2021 19:16)

    A Pascal le Liégeois. Je ne sais pas si on pourrait moderniser cette histoire. Faudrait quand même trouver le bon angle notamment pour la fin, mais pourquoi pas. Tu veux lancer un crowfunding ?

  • #6

    Roggy (jeudi, 17 juin 2021 19:18)

    A Rigs. Merci mon pote pour ton commentaire. Visiblement, il y a des jaloux du côté de Liège ;)

  • #7

    Roggy (jeudi, 17 juin 2021 19:21)

    A Adrien. Le résultat est vraiment psychédélique en effet et c'est vrai qu'il y a des relations avec Lovecraft. Je pense aussi que les producteurs n'avaient pas les moyens de leurs ambitions pour arriver à traduire cette histoire très particulière. Mais tout n'est pas à jeter dans le film, loin de là.

  • #8

    Pascal le liégeois (jeudi, 17 juin 2021 21:47)

    Pq pas un financement participatif oui. Après tout, il y en a pour tout et surtout n'importe quoi. Et tant qu'à faire, on le tourne. Je ne sais pas pourquoi mais je vois bien le chevelu Mordo dans le rôle de Misquamacus... Allez zou, je contacte kisskissulule !

  • #9

    Roggy (vendredi, 18 juin 2021 20:51)

    Mais carrément, c'est exactement son sosie. En plus, on peut espérer une petite ristourne, surtout qu'il n'aura pas trop de dialogue le Rigs :).