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INCIDENTS DE PARCOURS (Monkey shines)


GENRE : Singe méchant

REALISATEUR : George A. Romero

ANNEE : 1988

PAYS : USA

BUDGET : 7 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Jason Beghe, John Pankow, Kate McNeil...


RESUME : Un jeune homme tétraplégique reçoit un singe capucin en guise d'aide médicale. Mais l'animal va bientôt révéler une nature pour le moins dangereuse...


MON HUMBLE AVIS

Tourné 3 ans après Day of the dead, Incidents de parcours constitue la première expérience de films de studios pour Romero. Malgré une production difficile, le métrage est très réussi est s'avère bien différent de son œuvre zombiesque, même si on retrouve certaines de ses obsessions et sa dénonciation en filigrane de la société.

Le film commence avec l'accident d'Allan (Jason Beghe) l'amenant à sa tétraplégie et sa nouvelle vie dans un fauteuil auprès de sa mère et de son ami Geoffrey (John Pankow), chercheur dans une unité expérimentale avec des animaux. C'est ce dernier qui sera à l'origine des dons du petit singe, Ella, par l'injection quotidienne d'une décoction à base de cerveau humain. Si le film est un peu lent à démarrer, c'est pour mieux nous présenter les personnages et introduire notamment Mélanie (Kate McNeil) la jeune éducatrice de singes qui va aider Allan dans son quotidien. Une empathie peut-être accentuée par les studios mais nécessaire à la suite.

La montée de la tension du film est remarquable. Alors qu'on s'attache aux personnages et à ce petit singe capucin véritablement adorable et capable de faire des gestes extraordinaires du quotidien, Incidents de parcours se pare du costume du thriller science-fictionnel avec une facilité déconcertante. Limité à quelques lieux, notamment la maison d'Allan dans sa dernière partie, le film grandit à l'image du singe qui devient de plus en plus intelligent comme dans le remake récent de la Planète des singes. A la différence de Max mon amour d'Oshima, le métrage prend des allures fantastiques lorsque les esprits du singe et d'Allan commencent à rentrer en symbiose. Même si les explications scientifiques sont absentes, le film bascule dans le slasher au travers des yeux du petit singe en caméra subjective à l'instar du magnifique Wolfen. La dernière partie est en tout point maîtrisée en matière de suspens lors de la confrontation finale entre le singe et les humains.

Sur le fond, Romero dénonce la condition animale et les expérimentations. Les chercheurs sont présentés comme des sadiques sans scrupule. Il interroge également sur le rapport de l'homme à son animalité. Entre anthropomorphisme et sentiments amoureux, la frontière est ténue, voire inconciliable quand Allan, projeté dans l'esprit d'Ella, devient un être méchant et animé par ses instincts primaires. Il donne aussi une vision sans angélisme du monde du handicap et de sa difficile acception par les proches au travers du personnage de la mère possessive et de sa femme partie compter fleurette au docteur réconfortant (Stanley Tucci).

La fin du film fait mal à tous les sens du terme, le réalisateur n'hésitant pas à montrer les coups et la folie qui s'emparent de tous les protagonistes.

Incidents de parcours est donc un film important dans la carrière de Romero même si on retient surtout aujourd'hui ses films de zombies. Le film est à redécouvrir pour sa montée de la tension crescendo, le jeu des acteurs et surtout du petit singe capucin complètement crédible dans les moments tendres et dans sa folie meurtrière. A tel point qu'il en devient un parangon de films d'agressions animales en terme de rendu visuel frontal.


Note : 4+/ 6

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