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 GIRL ASLEEP

 

GENRE :

REALISATEUR : Rosemary Myers

ANNEE : 2015

PAYS : Australie

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Bethany Whitmore, Harrison Feldman, Matthew Whittet...

 

Pitch : La veille de son quinzième anniversaire, Greta Driscoll s’accroche désespérément au monde de son enfance. Mais quand ses parents organisent une fête pour célébrer l’événement, la jeune fille se retrouve plongée dans un univers érotique et bizarre…

 

Pour son premier film, Rosemary Myers adapte une pièce de théâtre australienne traitant du tourment des adolescents pour passer à l'âge adulte. Mais, si la toile de fond s'apparente à un teen movie, Girl Asleep est aussi un film réussi, bourré de fantaisie et de trouvailles visuelles particulièrement originales et rafraîchissantes. La première bonne idée est de placer la situation dans une Australie des années 70, au son de tubes discos, de tenues et de coiffures reconnaissables entres toutes. Jusqu'aux objets du quotidien ou du papier peint, symboles d'une époque où toutes les outrances visuelles étaient autorisées.

C'est dans ce contexte qu'on suit Greta (Bethany Whitmore) adolescente mal dans sa peau qui refuse de grandir et se fait malmener à l'école. Dans son malheur, elle est accompagné d'un garçon Elliot (très bon Harrison Feldman), souffre-douleur lui aussi, et philosophe pince sans rire sur sa condition. Un attelage atypique qui se verra confronter à la dure réalité de l'anniversaire de Greta pour ses 15 ans. Tourné en 4/3, le film fourmille d'idées de mises en scène, ne serait-ce que la première scène en plan séquence où le dialogue entre les deux personnages est sans cesse parasité par des situations comiques en arrière plan. Par la suite, la réalisatrice nous immisce dans la vie de Greta entre sa mère un peu déjanté, son père moustachu et amateur de mauvaises blagues à table ou sa sœur plus âgée et embarquée dans une histoire d'amour avec un jeune homme charmeur qui n'hésite pas à draguer sa mère.

Girl Asleep possède une véritable patine vintage et un esprit décalé qui fonctionnent à merveille. Un humour absurde et intelligent qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de Wes Anderson dans sa première partie avec la description de la famille et des camarades de classe de Greta, dont un trio de filles composé de jumelles qui sèment la terreur. Tout au long du film et particulièrement dans sa deuxième partie, on pense forcément au travail de Spike Jonze voire de Michel Gondry pour les expérimentations visuelles et poétiques qui sont y distillés comme les photos qui bougent ou l'insertion de textes dans le cadre.

On est donc séduit par la forme du film mais aussi par la façon dont il traite de la difficulté de devenir une femme quand le corps change et que les désirs deviennent plus prégnants. C'est pour cela que Greta se raccroche à sa boîte à musique, relique d'une enfance qui s'enfuit avec le temps et renfermant des personnages fantastiques de conte de fées seul lien avec son passé. Au milieu du métrage, Girl Asleep bascule dans le fantastique quand Greta se retrouve propulsée dans un monde parallèle et fantasmagorique peuplé de créatures hybrides et quelque peu inquiétantes issus de sa boîte. A ce moment-là, le film marque aussi une rupture et perd son souffle en changeant de ton. Cette partie est une relecture d'Alice au pays des merveilles, où Greta suit un lapin blanc chargé de l'amener vers un passé révolu et d'en sortir définitivement.

Si cette partie n'est pas la plus réussie, elle ne dure pas trop longtemps (le film ne fait que 1h17) et on revient bien vite à une réalité plus ou moins parallèle et déformée comme l'apparition du chanteur français assez drôle dans l'attitude et les mots prononcés dans un français avec accent. Girl Asleep est donc une réelle découverte, originale et inventive qui retrace avec jubilation les tourments de l'adolescence avec un charme naturel assez rare. Certes, on pourrait penser que le film ne s'adresse qu'aux adolescentes en fleur, or il s'avère universel et accessible à tous. Comme votre serviteur qui, visiblement, possède un petit cœur de midinette au tréfonds de son goût pour les monstres et le sang, et derrière son torse bombé et velu...

 

4,5 /6

 

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