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DOCTEUR STRANGE

 

GENRE : Doc Hollywood

REALISATEUR : Scott Derrickson

ANNEE : 2016

PAYS : USA

BUDGET : 165 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Benedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor

 

RESUME : Le Docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien qui, après un tragique accident de voiture, doit mettre son égo de côté et apprendre les secrets d'un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Docteur Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utilisant un vaste éventail d'aptitudes métaphysiques et d'artefacts pour protéger la Terre.

 

MON HUMBLE AVIS

Docteur Strange n’est pas le plus connu des super-héros de l’écurie (Hi Han) Marvel. Un personnage atypique qui ne s’était illustré, cinématographiquement parlant, qu’avec un vague téléfilm très cheap en 1978. Mais, avec sa politique de sortir les fonds de tiroirs pour s’en mettre plein les fouilles, la « maison des idées » déboule avec le dernier avatar héroïque de son portefeuille. Certes, le Docteur Strange n’est pas le mieux placé dans le Who’s who des personnages surhumains mais son apparition dans ce film montre sa future implication dans les projets Avengers et autres franchises de la marque.

Pour emballer le paquet cadeau, on retrouve le bondieusard Scott Derrickson auteur d’un mémorable Sinister et autres moins bons Le jour où la Terre s’arrêta ou Délivre-nous du mal film clichetonnant dans un panthéisme ambiant. Un bon faiseur technique, à la religiosité en étendard, qui fait le job dans ce film reprenant le cahier des charges Marvel, c’est-à-dire de l’action, des effets spéciaux, le tout mâtiné d’un humour récurrent (quelquefois très lourd quand Strange se moque de Wong parce qu’il ne connaît pas Beyoncé...). Soyons honnête, les images et les effets visuels déformant la réalité sont magnifiques, notamment dans la scène où Strange sort de son corps et se retrouve propulsé dans une réalité virtuelle, ou encore le climax spectaculaire avec un terrain de jeu se distordant et se confondant entre passé et avenir.

Il en va de même avec le casting dont en premier lieu le célèbre Docteur interprété par un Benedict Cumberbatch qui apporte ici sa stature et son humour anglais (vu dans la série Sherlock) à ce personnage cynique, riche et imbu de lui-même (Un émule de Tony Stark peut-être amené à remplacer Iron man dans les futurs métrages). Il est initié par l’Ancien (Tilda Swinton, le vampire d’Only lovers left alive, ici le crâne rasé) et Maître Mordo (j’invente rien !?!), interprété par Chiwetel Ejiofor (12 years a slave), et par Rigs Mordo dans la version francophone, (aperçu dans sa crypte toxique mais aussi dans Videotopie, Medusa…). On reconnaît également en méchant de service Kaecilius (Mads Hannibal Mikkelsen en pilotage automatique) et même l’excellent Scott Adkins dans celui d’un combattant du mal.

Le principal problème du film vient de l’acceptation pour le spectateur des péripéties fantastiques du scénario. En effet, après un début correct Docteur Strange ne s’embarrasse pas trop de véracité pour montrer comment ledit Docteur trouve le centre Kamar-Taj au Népal, sorte de Club Med de la magie soixante-huitard pour célibataires exigeants. Sans GPS et en deux tours de passe-passe, il réussit à atteindre le bon endroit pour faire face à une sorte de gourou glabre possédant des dons ultra puissants. Et notre Docteur Zarbi de commencer son enseignement et être initié comme dans une école de Shaolin où les étudiants feraient de la magie en ouvrant des portes temporelles comme on ouvrirait une boîte de conserve (je rappelle qu’Harry Potter a mis au moins 7 ou 8 films pour sortir le jus de son bâton magique).

Comment croire que Strange puisse accéder à ces pouvoirs suprêmes juste en bougeant les doigts (certes il s’enfile un anneau) et en s’entraînant régulièrement dans une parodie de Matrix. A tel point que même lors des premiers affrontements, le docteur est comme à la maison face à son ennemi, crée sa propre arme, une sorte de fouet en feu, et se trouve affublé d’une cape rouge le propulsant dans les airs comme Supermec dans la firme concurrente. A l’instar de ce personnage décalé, ce nouvel opus marvelien ne ressemble pas aux productions précédentes. La structure du métrage s’apparente en effet beaucoup au travail de Christopher Rigs Mordo me déteste Nolan tant sur le début quand Stephen Strange part à Katmandou pour se faire initier (là, on est clairement dans Batman begins), et lorsque les combats se déroulent à travers plusieurs dimensions où la réalité se déforme dans un visuel très proche (pour ne pas dire copié/collé) de celui d’Inception du même Christopher Mais qu’est-ce que j’ai fait à ce nain belge ? Nolan.

De fait, on n’a pas l’impression d’être dans un film de super-héros mais dans une histoire fantastique où des gars et des filles se bastonnent du sol au plafond à coups d’épées et de boucliers fluorescents (Attention Scotty, les scènes d’action sont souvent illisibles…). Tout le monde s’engouffre aisément dans des portes spatio-temporelles, comme votre serviteur dans celle des toilettes, au milieu d’une foule pas tellement surprise à l’image des scènes ridicules où Strange ramène son ennemi dans l’hôpital où travaille sa compagne (Rachel MacAdams). On se croirait presque dans un vaudeville digne d’Au théâtre ce soir avec portes qui claquent et humour troupier. On passe ainsi de Londres à New-York pour finir à Hong-Kong dans les immeubles dirigés par des Maîtres (apparemment Maître Gims aurait été contacté pour s’occuper de Paris...) et protégeant la Terre de l’invasion du mal (il a une sale gueule le malin au passage). Au final, ce Docteur Strange est certes visuellement agréable mais manque de consistance, de subtilité et d’enjeux, ce qui en fait un objet presque quelconque et vite oublié, alors qu’il y avait certainement moyen de développer une mythologie comme jamais.

 

2,5/6

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Commentaires: 12
  • #1

    Rigs Mordo (mardi, 22 novembre 2016 20:08)

    Dis donc, c'est ma fête! Outre quelques erreurs (je ne suis pas un nain, enculé!) super chro pour un film que je chopperai en dvd mais sans en attendre grand-chose, mais vu que j'aime l'univers Marvel bah...

  • #2

    Roggy (mardi, 22 novembre 2016 20:36)

    De rien l'ami. C'est Nolan qui m'a demandé de le venger :)

  • #3

    princécranoir (mardi, 22 novembre 2016 21:54)

    Enfin, j'ai l'impression que mes yeux sont revenus en face des trous. Cette fois c'est net, on a vu le même film : visuellement intéressant mais un scénar qui laisse à désirer. Un petit réglage tout de même concernant mister Cumberbatch : il n'a jamais pénétré à ma connaissance le Tardis du so british Dr Who malgré ses multiples réincarnations. Toutefois il s'est tout de même illustré en fin limier dans la version 2.0 du grand Sherlock. Ceci dit, lui aussi se trimballait avec un docteur.

  • #4

    Roggy (mardi, 22 novembre 2016 22:55)

    Ton rectificatif est tout à fait juste et j'aurai dû le mentionner. Mais, il est vrai que je ne regarde pas les deux séries et que j'ai dû me perdre dans les différentes dimensions :)

  • #5

    tinalakiller (mercredi, 23 novembre 2016 21:56)

    Déjà, de base, je ne suis pas une adepte de films de superhéros et tout ça. Je suis vraiment allée le voir par hasard ! Bref, dans l'ensemble, c'est divertissant, sympathique, avec de chouettes (un peu usants tout de même) effets spéciaux, pas mal joué pour ce type de production mais trop creux.

  • #6

    Roggy (mercredi, 23 novembre 2016 23:18)

    Je pense sincèrement qu'il y avait mieux à faire avec ce type de personnage mais, au final on a affaire à une film très lambda.

  • #7

    Alice In Oliver (samedi, 26 novembre 2016 12:46)

    les avis sont divers et variés sur ce dernier cru de Marvel/ Pour ma part, je suis au bord de l'overdose, donc je m'en dispenserai

  • #8

    Roggy (samedi, 26 novembre 2016 15:45)

    C'est vrai qu'il en sort 2 à 3 par an et que ça fait beaucoup à force. A la base, je ne devais pas aller le voir mais comme je n'ai pu assister à une autre séance, faute de place, je me suis rabattu sur celui-ci...

  • #9

    titi70 (dimanche, 04 décembre 2016 17:57)

    je suis loin d’être un grand fan d'Inception, donc, à ce niveau la, désolé Christopher, mais, je trouve Doctor Strange plus réussi et moins prétentieux. Ce qui m'a le plus gêne, c'est la façon dont le scénar transforme un parfait connard (n'ayont pas peur des mots) en essayant de le rendre sympathique, comme l'avais déja fait les responsables du premier Iron Man. Sauf que, dans le cas du Doctor Strange, je trouve que ça ne fonctionne pas du tout.

  • #10

    Roggy (mardi, 06 décembre 2016 14:08)

    Je suis d'accord avec toi sur son aspect "gros con" qui, au final, perdure sur la durée du film :)

  • #11

    Moskau (dimanche, 23 avril 2017 11:56)

    Pour la véracité, j'avoue ne pas me prendre la tête là-dessus. J'ai trouvé le film efficace dans son rythme, dans ses effets spéciaux. Après, pour le scénario, comme très souvent, ça reste light.

  • #12

    Roggy (mardi, 06 juin 2017 21:38)

    A mon sens, quand on veut créer un univers et embarquer le spectateur, il faut que le scénario soit crédible sinon, cela tombe un peu à côté...