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DJANGO UNCHAINED

 

GENRE : Les chaînes de la liberté

REALISATEUR : Quentin Tarantino

ANNEE : 2012

PAYS : USA

BUDGET : 100 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo Di Caprio...

 

RESUME : Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle. Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves.

 

MON HUMBLE AVIS

Je dois avouer que le cinéma de Quentin Tarantino n’a jamais été ma tasse de thé. Pourtant, je dois convenir que ce Django Unchained est certainement une de ses meilleures réalisations. Débarrassé des afféteries qui caractérisent son cinéma, le réalisateur de Pulp Fiction ou Kill Bill livre ici un grand film d’aventure sur un sujet peu abordé de cette manière au cinéma (l’esclavage), en faisant directement référence aux western spaghetti du siècle dernier.

Le film n’est pas à proprement parlé un remake du Django (1966) de Sergio Corbucci, puisque Franco Nero (qui apparaît ici dans un petit rôle) est remplacé par Jamie Foxx, en esclave noir à la recherche de sa femme. Django devient un véritable film sur le problème de l’esclavage des noirs dans le sud des Etats-Unis avant la guerre de sécession. Aidé par le Dr Shultz, et sous le prétexte de devenir chasseur de prime, Django s’affranchit de sa condition d’esclave et en profite pour tuer les oppresseurs qui l’entourent, les « blancs » (Tarantino ne fait pas dans la subtilité. Il avait déjà fait le coup avec la dernière scène d’Inglorious Basterds où il massacrait les nazis, dont Hitler). Trônant sur son cheval, l’esclave noir se déplace parmi la foule comme un rebelle. Ces scènes peuvent être mises en regard de minorités qui, dans certaines parties du monde aujourd’hui, tentent d’exister parmi une société qui les repoussent.

Django est donc un pari réussi car, pour une fois, Tarantino réalise un véritable film de genre, une série B qui assume son statut, sans tremper les orteils dans le cinéma Arty ou de festivals comme dans ses précédentes réalisations (on pense aux discussions interminables, véritables plaies du cinéma de Tarantino). Même si le film est long (2h43 !), le temps passe vite. L’auteur arrive parfaitement à doser les scènes de fusillade (ultra sanglantes), les moments plus intimes, les discussions entre Django et le Dr Shultz, la confrontation avec Candie. L’humour est distillé avec parcimonie mais atteint sa cible grâce à la justesse de l’écriture et à la ligne de conduite du film (la scène avec les cagoules façon Ku Klux Klan est tordante).

Côté casting, encore une fois, Christoph Waltz (Dr Shultz) est extraordinaire dans son rôle de dentiste-chasseur de primes, rappelant sa prestation en nazi goguenard dans le très mauvais Inglorious Basterds. Il est secondé par toute une brochette d’acteurs de 1er rang comme le tyrannique maître de la plantation (Di Caprio) ou un Samuel L. Jackson en lieutenant-juda à la solde de ce dernier. Comme à son habitude, Tarantino a soigné la musique, en confiant des compositions à Ennio Morriconne, en reprenant certaines chansons de vieux westerns et même, quelques morceaux plus récents produits par Jamie Foxx, seuls anachronismes du métrage.

Au final, on se rend compte de la qualité de réalisateur de Quentin Tarantino quand il prend au sérieux son matériau d’origine. Il livre ici une œuvre unique, parfaitement maîtrisée, à la fois drôle et extrêmement dure (les balles explosent les têtes et les corps comme dans un bon vieux Sam Pechinpah).

 

NOTE : 5 / 6

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Commentaires: 9
  • #1

    Mr Vladdy (mercredi, 26 mars 2014 23:35)

    Un excellent Tarantino. Pas mon préféré mais tout de même un très bon film qui m'as redonné le goût au Western. D'ailleurs, j'ai eu la chance de découvrir "Django" de Corbucci en salles et ce fut extrêmement jouissif :)

  • #2

    laseancearoggy (jeudi, 27 mars 2014 23:27)

    J'adore les vieux western italiens ou espagnols. Il y a de vrais pépites dont s'est inspiré Tarantino.

  • #3

    Alice In Oliver (mercredi, 02 avril 2014 08:02)

    Un bon cru de Tarantino, quoi qu'un peu surestimé, je trouve...

  • #4

    laseancearoggy (mercredi, 02 avril 2014 08:43)

    Je ne suis pas loin de penser que c'est son meilleur film...

  • #5

    tinalakiller (samedi, 05 avril 2014 11:17)

    Après les (pour moi) décevants Boulevard de la mort et Inglorious Basterds, je trouve que Tarantino fait un retour fracassant. J'ai trouvé le résultat vraiment jouissif et même temps, mine de rien, contrairement à ce que dit cet imbécile de Spike Lee, y a quand même des éléments véridiques sur l'esclavage. J'ai beaucoup aimé l'ensemble et je suis contente que Christoph Waltz ait remporté son deuxième Oscar pour ce film.

  • #6

    laseancearoggy (samedi, 05 avril 2014 12:32)

    Totalement d'accord avec toi !

  • #7

    Avel (mardi, 08 avril 2014 10:12)

    Un excellent film que ce Django Unchained qui, malgré sa durée, tient un bon rythme. Je n'ai pas trouvé le temps long et j'ai savouré chaque scène, que ce soit les fusillades, les dialogues tendus ou les discussions plus intimes. Un vrai régal. Je me suis "amusée" en regardant un film (oui, c'est possible).

    PS : perso j'ai adoré Inglorious Basterds^^

  • #8

    HankMoody dit Med (lundi, 29 décembre 2014 23:50)

    Django Unchained est résolument plus réussi qu'Inglorious Bastards bien que Christopher Waltz y produit une interprétation jouissive d'un personnage brillant, finalement détaché du monde et puissament charismatique dans les 2 films. La BO est, comme toujours chez Tarantino, méticuleusement choisi et personnage à part entière de l'oeuvre. Même les morceaux anachroniques sont partie de la dimension politique du film. J'en profite pour essayer de réhabiliter Quentin auprès de Roggy: les scènes de discussions interminables (dixit) comme celle de Like a virgin de Reservoir Dogs ou des burgers de Pulp Fiction, sont devenues des classiques et Tarantino est l'un des plus grands réalisateurs des 25 dernières années.

  • #9

    laseancearoggy (mardi, 30 décembre 2014 18:36)

    C'est certain que ce dernier Tarantino me réconcilie avec son auteur et je note que tu dois être payé par lui pour faire son lobbying :) Pour les longues scènes de dialogues, il va falloir du temps pour que je les apprécie (surtout dans le mauvais "Inglorious Basterds"), même dans "Boulevard de la mort" où, à mon sens, elles n'amènent rien.