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COURSE CONTRE L'ENFER

 

GENRE : Highway to hell

REALISATEUR : Jack Starrett

ANNEE : 1975

PAYS : USA

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Peter Fonda, Warren Oates, Lara Parker...

 

RESUME : Deux amis, Frank et Roger partent en vacances avec leurs épouses, à bord d'un camping-car flambant neuf. Lors d'une halte, ils sont témoins d'une cérémonie satanique. Ils alertent les autorités locales, mais personne ne les prend au sérieux. Ils se sentent pourtant de plus en plus menacés…

MON HUMBLE AVIS

Race with the Devil (en VO) résume assez bien l’ambiance satanique régnant dans ce film traversant des paysages souvent désertiques et des villes peuplées d’une population rurale sentant bon le marcel sale et l’huile de moteur. On n’est pas dans un gothique Hammerien mais au cœur d’une Amérique profonde du milieu des années 70 très influencée par un fantastique issu d’un quotidien somme toute assez banal à l’instar de Rosemary’s baby auquel le long-métrage de Jack Starrett fait souvent penser.

Un réalisateur ayant fait ses classes avec des films de bikers comme Les machines du diable en 1970 et même de la blaxploitation avec Cleopatra Jones en 73, sans compter des épisodes de la série Starsky et Hutch. Un background que l’on retrouve ici où on retrouve deux couples partis en vacances sur les routes ricaines à bord de leur camping-car dernier cri. Si le film commence par un très beau générique inquiétant et des scènes de courses de motos, dont les deux personnages principaux sont adeptes, Course contre l’enfer bascule assez vite dans le fantastique lorsque les deux amis, certes un peu éméchés, aperçoivent le sacrifice d’une jeune fille lors d’un rite satanique en pleine nuit autour d’un feu de joie. Dès lors, nos héros seront poursuivis où qu’ils aillent par des membres de ce rassemblement bucolique et sanglant.

Soyons franc, malgré son pitch alléchant, le film aura du mal à se déployer totalement sur la durée et il faudra attendre la dernière bobine pour passer réellement aux choses sérieuses. Ce qu’il manque surtout à cette Course contre l’enfer c’est une plus grande tension et une violence psychologique ou physique comme on pouvait la ressentir dans La colline a des yeux qui possède pas mal d’accointances avec le film de Starrett. Certains passages d’expositions sont un peu longuets tandis que les témoins du crime essaient de prouver leurs dires. De même, le film s’avère comme un miroir un peu désuet d’une Amérique des seventies avec une charge contre les hippies accusés du meurtre ou le rapport aux femmes cantonnées à faire la cuisine ou le ménage et reléguées aux rangs de Scream girls sans défense, notamment Loretta Swit vue dans Mash.

Il faut dire qu’elles sont un peu effacées face à elles des mâles du calibre de Peter Fonda (Easy rider) champion de motocross et de son acolyte Warren Oates fréquentant les sables de l’Ouest américain chez Sam Peckinpah tel que dans La horde sauvage. Un duo qui fonctionne plutôt bien alors que les situations étranges s’enchaînent à un rythme irrégulier pour faire monter la sauce et le tensiomètre. Entre une soirée dansante et des recherches à la bibliothèque sur le satanisme, on aperçoit bien un chien pendu à l’entrée de chez eux et surtout un combat très flippant contre deux serpents à sonnette à l’intérieur du camping-car. Parce que plus le périple se poursuit et plus la population semble faire partie d’une même secte un peu comme dans les films de Hershell Gordon Lewis. Quelques soient les lieux fréquentés, on sent bien que personne ne respire l’air de la confiance et il règne une atmosphère paranoïaque très typique des productions des années 70.

Après ces quelques escarmouches et rencontres singulières, le film prend alors toute sa valeur lorsque le véhicule, lancé sur les routes, est poursuivi par une ribambelle de voitures ou camions cherchant à les envoyer valdinguer dans le décor. Le camping-car devient alors un camp retranché pris d’assaut de l’extérieur sous les coups de boutoir et les tentatives de pénétration par des adeptes de Satan (on l’imagine). On serait presque dans une version ricaine de Mad Max avec course-poursuite déchaîné et accidents spectaculaires pendant Franck et Roger protègent leurs femmes à l’aide d’un fusil gros calibre acheté chez l’épicier du coin avec la même facilité que ma baguette chez le boulanger.

Coincés dans leur tombeau roulant, les quatre personnages sont harcelés sans répit évitant les pièges et les fausses déviations en essayant de se frayer un chemin vers une sortie improbable comme le montrera la dernière séquence du film, très réussie mais trop rapide, dans son iconographie satanique. Dommage que tout le film n’ait pas été issu du même tonneau maléfique. Cette dernière partie bien rythmée instaure un climat plus malsain comme si les protagonistes avaient franchi les portes de l’enfer pour un voyage sans retour. On aurait aimé ressentir encore plus ce suspens tout au long du film qui s’avère plaisant sur la longueur malgré quelques passages faisant redescendre le thermomètre de l’épouvante jusqu’à cette acmé motorisée et satanique.

 

4/6

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Commentaires: 6
  • #1

    Rigs Mordo (samedi, 14 janvier 2017 14:08)

    Bon je te trouve un peu dur puisque moi, c'est 5.5/6 minimum, je ne trouve pas de réel défaut au métrage, que je considère comme un chef d'oeuvre des années 70! Enfin, très belle chro et content que tu aies quand même apprécié :)

  • #2

    Roggy (samedi, 14 janvier 2017 14:18)

    Merci mec ! J'ai apprécié le film mais j'aurai aimé qu'il soit plus tendu et qu'on voit plus Satan et ses sbires :)

  • #3

    Alice In Oliver (samedi, 14 janvier 2017 17:53)

    Je n'aurais jamais pensé que cette série b, par ailleurs disponible en streaming, était d'une telle qualité. Bon j'en prends bonne note

  • #4

    Roggy (samedi, 14 janvier 2017 20:52)

    Je ne la connaissais pas non plus avant de la visionner. J'espère que le film te plaira :)

  • #5

    Princécranoir (mardi, 17 janvier 2017 12:43)

    Eh bien ! Je ne connaissais pas mais ce que je lis donne envie d'appuyer sur l'accélérateur pour dégommer du sataniste dans le désert (même si tu modères l'enthousiasme à côté de "la colline" wescravienne, mais qui est postérieure). Et puis il y a Peter Fonda et Warren Oates tout de même, donc forcément un film qui vaut le détour. Faut que j'essaie de me trouver ça dans les bacs.

  • #6

    Roggy (mardi, 17 janvier 2017 14:06)

    Les adeptes de Satan comme Rigs :) et même les autres trouveront certainement matière à prendre du plaisir sur cette route de l'enfer !