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Bilan de l'année 2019

Encore une année au compteur et toujours cette satanée envie de mater des films, même si 2019 n’a pas été pour moi des plus florissantes dans les salles obscures. Il faut dire que j’étais assez occupé avec mon book sur l’heroic fantasy By the sword. Une entreprise de plus de 2 ans concrétisée aux prémices d’un 2019 chronophage, ne serait-ce que pour l’envoi des colis… Bref, moins de temps et d’envie pour fréquenter les cinémas et peu de coups de cœur à ressortir. Comme d’habitude, les longs-métrages découverts en festival trônent fièrement dans mon top de l’année. En espérant que la plupart puissent être vus.

 

J’en profite pour vous souhaiter une très bonne année 2020 !

 

Thierry Augé.

 

Films vus au cinéma :

Joker (USA/Canada - Todd Philips)

 

Un film de super-héros qui n’en est pas vraiment un ? Todd Philips filme la descente d’un homme dans l’abime de sa propre folie en même temps que la déliquescence d’une société occidentale libérale dans un Gotham aux accents Scorcesiens. Porté par un Joaquin Phoenix dantesque qui phagocyte l’écran, immergé dans son personnage de clown triste au corps osseux et déformé, Joker s’impose par sa maestria visuelle et distribue un véritable uppercut émotionnel alors qu’on ne s’y attendait pas vraiment.

 

The lighthouse (Canada/USA – Robert Eggers)

 

Il faudra aller outre l’aspect noir et blanc au format 4/3 pour apprécier à sa juste valeur le second film de Robert Eggers après l’excellent The witch. The lighthouse ressemble à un drame shakespearien situé sur une île maudite et fantasmagorique, battue par les vents. La perte des repères et l’abus d’alcool gangrènent progressivement les deux reclus chargés de surveiller un phare. L’affrontement entre Willem Dafoe et Robert Pattinson est grandiose, à la hauteur du talent des deux acteurs, emportés par les vagues de la folie et les effluves de Lovecraft, au son de dialogues tirés des écrits d’Herman Melville.

 

Brightburn (USA - David Yarovesky)

 

Version dark de Superman, Brightburn s’avère le pendant obscur du super-héros au slip rouge. Bien décidé à faire le mal, Brandon se la joue "fils du démon" venu de l’espace avec incantations sataniques, se prend pour un super-vilain et fracasse son entourage avec détachement. Cornaqué à la production par James Horribilis Gunn, le film est ultra-violent et non consensuel. Au final, une série B hautement recommandable.

 

Films vus en festival :

Jallikattu (Inde - Lijo Jose Pellissery)

 

A cause d’un buffle en vadrouille, la folie s’installe dans un village du sud de l’Inde. La grande force du film reste sa proposition cinématographique complètement hallucinée où chaque séquence semble tournée à l'instinct avec une énergie de tous les instants. Cette pulsion de vie bouillonne au milieu d'un maelstrom de villageois en perpétuel mouvement est suivi au plus près par une caméra à l'épaule. Immergé parmi la foule, le spectateur prend de plein fouet cet ouragan d'humanité criarde et vibrante grâce à une mise en scène proprement hallucinante, avant un climax d’anthologie. A la fin, le spectateur en reste chaos, surtout de bonheur.

 

Tumbbad (Inde – 2018 - Rahi Anil Barve & Adesh Prasad)

 

Tumbbad fait partie de la mouvance des films indépendants indiens aux antipodes des productions à gros budgets en provenance des usines à bonheur de la patrie de Ghandi. Un conte fantastique très glauque qui suit sur plusieurs années une malédiction ancestrale. Tapie au fond d'un vieux temple oublié et surveillée par sa famille, une vieille femme, déformée par le mal, est la seule à connaître l’emplacement d’un trésor, renfermant la source de leurs futurs malheurs. Avidité et créatures monstrueuses sont au programme de ce songe horrifique situé dans des décors somptueux et proches de la bouche de l’enfer.

 

Swallow (France/USA – 2019 – Carlo Mirabella-Davis)

 

Corsetée dans l'étau d'une famille fortunée qui fait d'elle une femme au foyer humiliée et dévouée à son mari, Hunter (Haley Bennett) trompe l’ennui quotidien en avalant des objets de manière compulsive. De ce mal être, naît un trouble du comportement, le Pica. Le réalisateur trouve le ton juste, sans pathos, pour aborder cette névrose grâce à son scénario habile, une mise en image sobre et bien agencée. On retient surtout la magnifique prestation de la jeune comédienne habitée par son rôle de Desperate housewive ingérant des objets pour soulager ses douleurs psychologiques

 

Mentions spéciales au huis-clos sectaire et oppressant 1BR de l’américain David Marmor, à la comédie fantastique originale The Wave de Gille Klabin avec un excellent Justin Long, au documentaire très bien écrit Hail Satan ! de Penny Lane sur le Temple Satanique et son opposition aux lobbys conservateurs américains, sans oublier le grand retour de Richard Stanley avec Colour out of space, une adaptation d’un texte de Lovecraft avec le toujours halluciné Nicolas Cage. Un trio d’enfer !

 

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Commentaires: 9
  • #1

    Rigs (dimanche, 05 janvier 2020 18:33)

    Très envie de voir Hail Satan évidemment, et je te rejoins sur Brightburn une vraie bonne surprise, méchante et qui frappe là où ça fait mal.

  • #2

    Roggy (dimanche, 05 janvier 2020 20:49)

    Hail Satan est également une très bonne surprise au-delà du sujet, car c'est un vrai film avec un bon scénario.

  • #3

    Rigs (dimanche, 05 janvier 2020 21:58)

    Puis Satan est un pote à nous :)

  • #4

    Princécranoir (lundi, 06 janvier 2020 22:13)

    Très envie de voir ce Lovecraft à la sauce Nic Cage.
    Je vois que tu as mis du phare (shakespearien ? j'ai plus vu une sorte de Beckett détrempé) dans ta sélection. Plein de bons frissons à goûter sous le rictus du Joker !
    Freaky New Year, camarade !

  • #5

    Roggy (lundi, 06 janvier 2020 23:14)

    C'est vrai que cette année, le palmarès frôle la folie avec comme cerise sur le gâteau l'adaptation de Lovecraft avec Nicolas Cage :). Très bonne année à toi également l'ami !

  • #6

    titi70 (mardi, 07 janvier 2020 15:44)

    Bonne année 2020 à toi. Pour ton bilan, pas encore vu Joker et pas trop pressé, j'ai trouvé Brightburn assez décevant au vue d'un concept pourtant prometteur. Sinon, j'attends beaucoup le Colour Out Of Space de Richard Stanley.

  • #7

    Roggy (mardi, 07 janvier 2020 18:56)

    Salut Titi et bonne année à toi également. Les bilans d'une année restent subjectifs. En espérant que tu puisses voir le film de Richard Stanley.

  • #8

    alice in oliver (jeudi, 09 janvier 2020 09:32)

    j'entends bcp parler de The Lighthouse, soit en bien soit en mal, par ailleurs. Il va falloir que je lui accorde un visionnage...

  • #9

    Roggy (vendredi, 10 janvier 2020 07:37)

    Je pense aussi que le film est clivant. Soit tu adores, soit tu détestes. A toi de voir :).